mercredi 28 juin 2023

Parler de l'abandon

Les vendredis soir d'EFA 45 Natacha et Kevin y était. Merci à eux pour ce bel article


 

Les vendredis de l’EFA 45 : « Parler de l’abandon »


Nous sommes conviés pour l’un des « vendredis de l’EFA » à Orléans. Le thème de ce jour est : « parler de l’abandon ». Nous nous retrouvons avec d’autres couples agréés, une psychologue ainsi que l’une des membres du conseil d’administration de l’EFA 45.

L’échange commence avec des cartes qui contiennent chacune un mot clé. Chaque membre choisi une carte et évoque ce qu’elle représente pour lui dans son parcours d’adoption.

 Nous choisissons la planification et l’ouverture d’esprit. L’ouverture d’esprit nous semble une valeur importante à transmettre et nous devons en faire preuve lors de notre parcours. La planification quant à elle nous aide à avancer.


A l’issue de ce travail autour des cartes thématiques, la psychologue nous propose de réfléchir au thème du jour, à savoir l’abandon et à lui dire ce qu’il nous évoque. Rapidement, nous constatons que cela ne renvoie pas uniquement à l’abandon de l’enfant. C’est une notion individuelle et complexe car il s’agit de renoncer.  La psychologue nous fait remarquer que même au sein de notre couple nous passons par la peur de l’abandon. L’humain est conditionné ainsi. 


Que cherchent les enfants lorsqu’ils testent ? Ils cherchent les limites et ont besoin d’un cadre sécure. Nous évoquons ensuite la pyramide de Maslow, qui nous permet d’associer chacun des besoins de l’enfant à une étape de cette pyramide. L’essentiel est avant tout d’être à l’écoute de l’enfant, afin de répondre au besoin prétendu. 

 


Si lors de cette écoute, l’enfant pose une question, il n’est pas toujours nécessaire d’y répondre, encore moins de répondre à sa place. Il faut avant tout s’assurer que nous l’avons bien comprise. Pour cela, nous devons le faire reformuler. L’objectif de cette reformulation est qu’il réfléchisse par lui-même à ce qu’il a vécu afin d’apporter ou qu’il apporte la bonne réponse. Gardons en tête que l’enfant n’évoquera que peu ses questions ou malaises par des mots. Le verbal représente seulement 10%, le non verbal 55%, le reste relève du para verbal. 


La psychologue nous informe ensuite que si l’enfant utilise le mot abandon, la question ne vient alors pas de lui directement, il l’entend des autres. Il est souvent déjà adolescent quand il parvient à poser le mot d’abandon. Les questions des enfants peuvent parfois être « anodines » pour lui, très spontanées, et inopinées (dans la voiture par exemple). Il s’agit avant tout d’accueillir ces questions.  Nous sommes dans le partage émotionnel. 

Par exemple : C’est quoi la mort ? Nous pouvons demander à l’enfant ce que lui en pense, puis reformuler. Il n’attend pas nécessairement une réponse précise mais simplement que l’on prenne note de sa question et qu’il a bien fait de la poser. Si l’on ignore celle-ci ou qu’on lui répond mal, l’enfant va revenir dessus régulièrement en la posant de nouveau. 


Les questions existentielles arrivent souvent en voiture ou au moment du coucher, lorsque l’enfant se sent en sécurité et que ses parents sont disponibles. 

L’abandon est au cœur des peurs de l’humain, même au-delà de l’adoption, elle est d’ailleurs présente dans beaucoup de contes de fées (Cendrillon, Hansel et Gretel …)


Nous parlons ensuite brièvement de l’attachement. Il ne se met pas en place de suite, un temps d’environ un an est nécessaire. De plus, le lien se construit à deux, l’enfant n’est pas le seul à le construire. C’est l’enfant qui fait que l’on devient parent. Ce dernier construit son identité sur la nôtre : mimétisme, non verbal … C’est pour cela que le temps pris avec l’enfant à son arrivée est essentiel : il s’agit du faire famille, de créer ce lien. 


A la fin de ce temps d’échange, la psychologue partage quelques sources avec nous : 

- Chaine Youtube : Psykocouac   ( Notamment la vidéo sur « l’attachement et ses problèmes »)

- « La situation étrange » de Pierre Imbert Youtube. Cette vidéo montre comme un jeune enfant     tente de réactiver le lien lors de l’ignorance de sa mère. 


Nous remercions l’EFA45 pour leur accueil et pour cette soirée riche en réflexions et en échanges.  

Natacha et Kevin

mercredi 14 juin 2023

Atelier d’échange du 11 juin

Parfait petit article de Natacha et Kevin qui ont participé à notre atelier d'échange du 11 juin.
Merci à eux

"Le nouveau bureau de l’EFA41 accueille en fin de matinée la vingtaine de participants à cette journée d’échange dans un lycée de Vendôme. Nous avons le plaisir d’accueillir de nouveaux couples en cours d’agrément. Un accueil convivial nous est proposé avec des revues accueil à feuilleter ou à acheter et nous discutons notamment de la nouvelle loi de février 2022.

Un apéritif est ensuite proposé, suivi d’un discours du nouveau président. Il évoque notamment les prochaines manifestations dans notre département : 
  • Pique-nique annuel le 24 septembre à Thenay 
  • En novembre, l’EFA recevra le témoignage d’une enfant adoptée, ce témoignage transmettra une vision positive de l’adoption. L’autrice proposera son livre à la vente et en dédicace (date à       confirmer).
  • En début d’année, l’EFA recevra l’association « la voix française des adoptés » qui viendra          notamment nous présenter leur jeu : « a’dop le jeu »
Ces manifestations s’annoncent riches en échanges !

L’apéritif se termine avec des félicitations pour les nouveaux parents, qui s’occupaient jusque-là du groupe de parole. L’EFA offre symboliquement un petit cadeau au nourrisson qui rejoint à son tour l’association. 

Un repas partagé est ensuite proposé : partage, convivialité et discussions autour de l’adoption résument ce déjeuner. 

Un atelier innovant est ensuite proposé aux participants : Sébastien et Christophe proposent de faire deux ateliers d’échange ou chacun animera l’un d’eux. La règle pour ceux qui le souhaitent : un membre du couple par atelier. L’objectif de ce fonctionnement est de permettre à chacun de s’exprimer, de cibler ses attentes et enfin de permettre un débriefing à posteriori. Tous les couples acceptent volontiers. 

Au sein des ateliers, nous abordons divers sujets, suggérés par Christophe et Sébastien, qui sont au cœur des préoccupations des participants : 
  • L’équilibre à trouver durant l’attente post adoption (continuer de voyager, envisager une issue non favorable à son projet tout en continuant à se préparer activement et régulièrement). 
  • L’adoption internationale (le coût, difficultés rencontrées).
  • Le ressenti de chacun lors des rendez-vous en cours d’agrément. Un sentiment positif est présent pour tous, personne ne s’est jamais senti jugé par les travailleurs sociaux. 
  • Nous évoquons également la gestion du post agrément, de l’attente et de cet ascenseur                  émotionnel. 
  • Enfin, nous évoquons la vie une fois l’arrivée de l’enfant, à savoir : répondre à ses questions parfois inattendues, surprenantes et enfin savoir gérer les questions parfois intrusives et peu délicates des inconnus. 
La journée se termine vers 17h30, merci à Julien pour le prêt de la salle et à notre nouveau bureau pour l’organisation de cette belle journée !"

Natacha et Kevin

samedi 3 juin 2023

ATELIER GROUPE DE PAROLES DU 10 MAI 2023

Compte rendu du groupe de parole écrit par Cédric et Michelle
Je vous laisse lire, le texte parle de lui même.
Bonne lecture.

Nous nous retrouvons le mercredi 10 mai, nous nous retrouvons...
Nous c’est Cédric, Michèle, Julien sans Alexandre et Muriel la psychanalyste
Nous accueillons pour la première fois Kevin et Natacha. Nous ne les connaissons pas encore, mais nous avons aussi le sentiment de les retrouver car quelque chose de fort nous réunit : nous sommes en attente d’apparentement et l’adoption nous motive autant qu’elle nous questionne.
  
Très vite Julien prend la parole : il confirme l’absence d’Alexandre et lui aussi ne restera pas.
La raison ? Un sourire éclatant sur le visage de Julien nous la donne, avant même ses premiers mots : ils ont été appelés, ils ont reçu une proposition pour accueillir un enfant en vue de son adoption.
Nous accueillons cette très bonne nouvelle qui donne d’autant plus de sens à ce groupe de paroles.
  
A nouveau il y aura de la continuité et du renouveau dans ce groupe de paroles. Nous continuons sans Julien et Alexandre mais avec Natacha et Kevin.
 
Puis il y a ce rituel qui rassure nous nous présentons à tours de rôles, notre parcours, nos attentes. Muriel intervient une première fois : elle a relevé depuis deux ans une réelle dynamique positive de groupe. Les groupes de paroles se suivent donc et ne se ressemblent pas forcément en fonction des participants.
  
Pourtant il y a dans ce groupe de paroles comme dans tout groupe de paroles des expressions diverses autour du thème de l’adoption.
  
Nous débutons donc par un retour sur l’agrément: avant l’agrément, après l’agrément:

• Comment avons-nous vécu l’avant ? Comme une épreuve pour les uns, comme une meilleure connaissance de soi pour les autres et une constante, l’évolution donnée aux échanges avec les professionnels. Le sentiment d’être accompagnés, orientés et d’avoir un agrément cohérent avec nos attentes et la réalité de l’adoption.

• Comment vivons-nous l’après agrément (eh oui, nous y sommes !): nous sommes certains de ce que nous voulons, mais il y a l’attente, l’attente active qui nous oblige après l’agrément à gérer notre parcours.

 Une expérience commune se glisse dans la conversation: la conférence de l’EFA 37 « Ciel mes enfants adoptent » animée par Nathalie Parent, ancienne Présidente de l’EFA nationale. Nous y étions, nous en faisons part à Muriel. Sur la conférence nous avons des perceptions différentes. Les échanges portent sur la compréhension par la famille élargie et l’entourage amical du parcours des adoptants. On parle alors de positionnement. Pourquoi doit-on encore répéter qu’une parentalité par adoption n’obéit pas aux mêmes règles qu’une parentalité biologique ? Comment associer la famille, les amis à la démarche? Nathalie Parent raconte donc son parcours et bascule sur l’adoption internationale.
Petit à petit nous reprenons les mots de Nathalie Parent :« l’adoption internationale a changé » : Quelles sont les raisons de ce déclin ? Pourquoi privilégier l’adoption nationale ?

• L’adoption nationale, internationale : le recentrage sur l’adoption nationale est une réalité en raison des aléas géopolitiques et des incertitudes sur l’encadrement deadoption.

 Nous convenons tous qu’il y a plus de sécurité à adopter en France et que des rapports récents sur l’adoption internationale nous inquiètent : violences subies, conditions de l’adoption, incertitudes sur le passé de l’enfant, sur sa santé. Et puis il y a ces affaires récentes qui évoquent des rapts, qui bousculent des familles .
C’est au tour de Muriel d’intervenir. Muriel nous apporte son éclairage car elle connaît les conséquences de ces valises qu’on ouvre trop tard et qui fragilisent autant les adoptants que les adoptés.Evidemment il ne faut pas hésiter à se faire aider dans une pareille situation.
Évidemment il est préférable de déceler les problèmes qui pourraient survenir à moyen et à long terme. Et c’est son travail. Muriel nous raconte ainsi son expérience dans le cadre du suivid’un enfant à adopter :
comment poser un regard, un diagnostic sur un enfant de trois ans qui est devenu adoptable et dont la famille d’accueil postule à son adoption ? La démarche de la famille d’accueil peut alors compliquer le rôle des professionnels car si un lien s’est construit , il peut être remis en question par les décisionnaires et créer un nouvel abandon.Le critère amour compte mais ne suffit pas. Les mots de l’enfant doivent être pris en compte ou s’il ne parle pas, ses attitudes.
Comment parle t-on avant trois ans ? Est-ce qu’un «non» est un non à tout âge ? Le rôle de Muriel est donc d’expliquer à l’enfant le processus traversé(l’histoire de sa venue au monde, pourquoi et comment on lui cherche une nouvelle famille...) et d’observer ses gestes, ses mots, son comportement avec les adultes dont la famille d’accueil.
Côté adoptants , Muriel nous éclaire sur les enjeux du suivi.Concrètement son rôle va être de rechercher au travers des échanges avec la famille d’accueil postulante, la qualité de l’attachement(secure, anxieux?).
Ainsi il y a le parcours de l’adoptant et le parcours de l’adopté et le but d’un tel suivi est de trouver la meilleure option pour l’enfant.Tous ces éléments participent à la prise de décision mais ne sont pas portés par une seule personne, d’où la complexité et la durée des accompagnements.
 
Nous concluons sur cette nécessité des professionnels dans le parcours de l’adoption avant et après. Après, se faire aider, n’est pas un aveu d’échec. C’est une valise trop lourde pour la porter tout seuls.
 
Nous finissons sur ce constat et nous projetons vers la prochaine soirée où nous échangerons.
Nous serions heureux d’accueillir de nouvelles personnes le ....../....../2023;
Pas de thème prédéfini pour ce nouvel atelier, nous proposons simplement de reprendre le thème de l’attente du 9 février 2023 et discuter au sujet du podcast « Comment faire famille » ?
 
Michèle et Cédric