samedi 23 mars 2024

Ciel mes enfants adoptent

 Ce samedi s’est déroulé une conférence sur le thème de l’adoption à la salle Jean Cros à Blois, une conférence en présence de Nathalie Parent. Cette dernière a été présidente de la fédération de l’EFA de 2012 à 2020, elle est également mère adoptive de 3 enfants et conférencière. Elle a également été membre des conseils de famille et du CNAOP. 

Cette conférence s’adresse à toutes les familles adoptives ainsi qu’aux postulants. Ayant pour nom « Ciel, mes enfants adoptent ! », les grands-parents, oncles et tantes, amis etc étaient les bienvenus.

Nathalie Parent, avec son expérience et expertise est revenue sur le parcours pour devenir parent adoptant, sur les besoins et spécificités de l’enfant adopté et sur ce parcours qu’elle a elle-même vécu. Expliquant également son vécu et s’appuyant sur des exemples concrets, elle a répondu également aux questions des participants en insistant sur l’intérêt des échanges entre les participants et elle-même.

La conférence se termine par un temps de questions et d’échanges. 

Pour commencer, Mme Parent distingue aux participants l’enfant « modèle de base » (enfant biologique) de l’enfant adopté (parent à option). 

Ensuite, elle revient sur le parcours de l’agrément. Il ne s’agit pas d’un examen mais d’une mesure de protection de l’enfance. Il s’agit de donner une famille à un enfant qui n’en a plus, de créer un lien de filiation. Les enfants concernés par ces mesures sont souvent des enfants nés sous le secret ou qui n’ont plus de parents. Il peut s’agir d’une adoption nationale ou bien d’une adoption internationale.

Il est important de retenir que l’on part toujours du besoin de l’enfant et on regarde s’il correspond au projet d’un candidat. C’est comme deux pièces de puzzle mais avec deux puzzles différents. 

L’agrément, ce n’est pas chercher des parents parfaits mais évaluer des postulants afin que l’enfant ne soit pas une nouvelle fois abandonné. L’objectif est de construire ensemble une vraie famille, sans ADN en commun. Mme Parent revient sur la différence entre l’adoption et la famille d’accueil. 

Cette évaluation permet aux travailleurs sociaux de définir avec les candidats leur projet (adoption visible ou non, enfant porteur de maladie ou de handicap ou non …). L’objectif est de définir ensemble le champ des possibles, afin que les postulants se sentent parents de l’enfant qui leur sera proposé.

Attention, l’agrément c’est comme le permis de conduire, on peut avoir le permis et ne jamais conduire ! 

Mme Parent présente ensuite les deux voies pour adopter : l’adoption nationale et l’adoption internationale. 

Elle explique que le nombre d’enfants adoptés à l’international baisse chaque année (moins de 200 l’an dernier). Les pays doivent respecter la convention de la Haye pour les droits de l’enfant. Les états doivent commencer par aider les familles à garder leur enfant, malgré la pauvreté par exemple. Les enfants délaissés peuvent également être confiés à leur famille élargie. Par la suite, les pays doivent favoriser l’adoption nationale pour enfin l’ouvrir à l’internationale. En parallèle, le niveau économique des pays augmente ainsi que l’éducation à la sexualité. Tout cela explique cette considérable baisse d’enfants juridiquement adoptables à l’international. 

Ensuite, il y a les enfants pupilles de l’état, qui même s’ils sont juridiquement adoptables, ne le sont pas toujours dans leur tête, l’adoption ne peut avoir lieu avant que l’enfant ne soit prêt. 

C’est le conseil de famille qui fait le travail de protection pour ces enfants pupilles, et qui choisit les futurs parents. 

Mme Parent illustre ses propos : L’abandon pour un nourrisson, c’est comme si nous sautions de 3 000 mètres d’un avion sans parachute. L’enfant a toujours vécu une rupture avec sa mère de naissance, il a été abandonné.

Elle revient sur le nombre important de dénis de grossesse et des comportements parfois à risque de ces mères de naissance au cours de la grossesse. 

La conférencière recommande de film Pupille, de Jeanne Herry, sorti en 2018 afin d’illustrer le parcours d’un enfant né sous le secret. 

Mme Parent revient sur les orphelinats de Ceausescu en Roumanie, qui fort heureusement n’existent plus mais n’ont pas été sans laisser de séquelles psychologiques à ces enfants. Ceci montre l’importance des soins apportés à l’enfant, sans quoi il risque de ne pas s’éveiller comme il le devrait. Le regard et l’attention de l’adulte sont essentiels pour son développement. 

Les enfants abandonnés perdent leurs repères, parfois leur langue, leur climat, la manière dont on s’occupe d’eux … C’est ainsi que lors de l’adoption, l’enfant a besoin de faire cocon.

Cette troisième partie de la conférence est essentielle puisque Nathalie Parent explique aux futures familles élargies l’importance de ce cocon, les premières semaines qui vont suivre l’adoption. À son arrivée, l’enfant ne sait pas ce que sont des parents, ou alors il en a une image négative (parents maltraitants par exemple). Souvent, l’enfant a également du mal à exprimer ses émotions, il ne se sent pas encore sécure. Il doit alors bien comprendre qui sont ses parents et qui va s’occuper de lui, pour toujours. C’est ainsi que dans un premier temps, l’enfant va rester uniquement avec ses parents. Il doit repérer ses figures d’attachement, l’amour ne répare pas les traumatismes. Les parents créés alors un lien de filiation mais les grands-parents quant à eux vont ouvrir les portes de la généalogie. Leur rôle est essentiel également, ils vont construire un lien avec l’enfant. 

L’enfant adopté va souvent venir « attaquer le lien », vers l’âge de 7-8 ans en moyenne avec des paroles un peu choc comme : « tu n’es pas ma mère ». L’enfant a besoin d’être rassuré, le parent peut lui répondre que c’est notre enfant et que nous sommes donc une vraie mère et que nous serons toujours présente, tu restes avec nous tu n’as pas le choix. L’enfant teste pour s’assurer que ses parents sont bien là pour lui.

Mme Parent rassure les grands-parents (et autres membres de la famille élargie) en affirmant qu’ils ne seront pas attaqués, seuls les parents le sont. 

Pendant le « faire cocon », les grands-parents vont pouvoir venir au bout de quelques semaines mais il est important que dans un premier temps ils ne s’occupent pas de l’enfant. Petit à petit, l’enfant va repérer ses figures d’attachement et il va savoir sur qui il peut compter. 

Enfin, Mme Parent dédramatise certains points sur lesquels il ne faut pas trop être exigeant sur les débuts de l’apparentement (nourriture, scolarité par exemple). La rigidité éducative ne fonctionne pas avec les enfants adoptés. 

Elle insiste également sur la préparation nécessaire à faire en amont lorsque l’adoption est visible. Il faut en effet se préparer à de possibles réflexions, de la curiosité ou même parfois des questions très déplacées. Il peut être compliqué d’accompagner un enfant s’il est victime de racisme, si nous ne l’avons pas vécu nous-même.

La conférence se poursuit avec le thème de la recherche des origines. Mme Parent explique que l’enfant peut en avoir envie mais que ce n’est pas systématique. Dans tous les cas, le rôle de la famille adoptive est d’accompagner l’enfant dans ses démarches, de le soutenir et de ne jamais oublier que c’est SON histoire. C’est à l’enfant de décider s’il veut aller rechercher ses origines ou non et du moment opportun pour lui. L’accompagner n’enlèvera rien du rôle et de la place que nous avons dans sa vie, au contraire.

Pour terminer l’après-midi, Mme Parent répond aux questions des participants.

Nous remercions les bureaux de l’EFA 41 et de l’EFA 45 pour l’organisation de cet évènement ainsi que bien sûr Nathalie Parent pour sa venue dans le Loir-et-Cher. 

Natacha et Kevin.



Quelques témoignages des participants.
"Cette journée était magnifiquement organisée. Très riche en échanges très positifs, nous avons passé un moment fantastique.
Pour nous, grands-parents, bien que les enfants aient toujours échangé avec nous, avant, pendant, et après l'adoption de notre petite fille, nous connaissions les informations reçues dimanche, mais nous n'avons pas toujours compris et intégré les raisons du "cocoon" et surtout sa durée qui parfois nous frustrait.
Cette conférence et les échanges qui ont rythmés cette journée nous ont permis d'avancer et de pouvoir avoir la chance d'être de meilleurs grands-parents.
Alors un grand merci à vous tous pour tout cela.
Félicitations pour cette organisation sans faille."
Patricia.

"Merci énormément de ce moment partagé.  
C'est riche d'échanges et ça nous permet vraiment de faire vivre le projet dans cette période d'attente qui est terriblement longue. 
Je nous souhaite à tous de vivre une histoire similaire à ces belles histoires de vie."
Dorothée.

« Je m’appelle Coralie et avec mon mari et l’un de mes fils nous accompagnons Cédric et Michèle à cette conférence. Pour nous c’est cette conférence car nous connaissons l’adoption par procuration, parce que nous connaissons Cédric et Michèle, parce qu’ils nous ont expliqué leur démarche mais nous l’imaginons plutôt que de la vivre. Alors nous avons dit « oui » à cette demande de participation à un pique-nique suivi d’une conférence et nous nous sentons concernés puisque les enfants, les amis, les petits enfants, il est question de nous les péri-adoptants. Alors comment avons-nous vécu cette journée ? Un pique-nique c’est bien, c’est convivial et tout le monde apporte pour tout le monde. On échange, on partage et on parle avec des adoptants, des adoptés, des professionnels de l’adoption et des comme nous qui ne sommes « ni ni » mais si concernés par ce que vivent nos amis. La conférence nous a ouvert tout un spectre de compréhension autour de l’adoption. Nous avons découvert une large variété de situations d’accueils, une meilleure connaissance de la façon de tisser un attachement Parents naturels nous avons pu recouper certains témoignages avec nos expériences personnelles et constater qu’il existe des caractéristiques communes de croissance d’un enfant adopté avec celles d’un enfant biologique. Après tous des enfants biologiques vivent aussi des ruptures, des situations de rejets, d’évitement. L’adoption visible nous a rappelé le racisme vécu par un ami de nos enfants. Nous n’avons donc pas souvent été surpris par ces situations rapportées mais nous avons compris pourquoi elles étaient propres à l’adoption. Conscients toutefois de la particularité de l’accueil d’un enfant par adoption, nous gardons présents à l’esprit l’indispensable période de cocon pour rendre sécure et nous en retenons un certain positionnement pour nous dans ce contexte de réparation du lien, de création du lien. Peut-être que nous aurons un rôle à jouer lors de la recherche des origines si le projet d’adoption aboutit, et sans doute que nous ferons famille avec eux à ce moment. »
Xavier et Coralie.

Un grand merci à tous les participants, ainsi qu'EFA Loiret pour leur aide présicieuse. Et surtout un grand merci à Nathalie PARENT.
N'oublions pas les enfants pour leur patience.





lundi 19 février 2024

Conférence "Ciel, mes enfants adoptent !"

 Le 16 mars 2024, EFA 41 et EFA 45 vous convient à la conférence 

"Ciel, mes enfants adoptent !"

 conférence animée par 

Nathalie Parent 
Mère adoptive, 
Membre de la chair UNESCO sur la maitraitance infantile, 
Membre du CNAOP et du CNPE de 2016 à 2021, 
Présidente d'Enfance & Familles d'Adoption de 2012 à 2020.


Pour vous inscrire, merci de cliquer, ci-dessous :

mercredi 14 février 2024

Qui sont les enfants adoptables en France

 Les enfants adoptables en France

Nous ne vous parlerons pas de chiffres, pas de données. Non pas qu’il n’est pas important de communiquer sur les évolutions, sur les statistiques mais il nous semble plus important de parler de personnes jeunes, très jeunes avec leurs histoires, leurs vies d’enfants sans parents biologiques, ou avec des parents biologiques mais  pas très parents. Nous voulons évoluer avec l’adoption.

L’anonymat n’existe plus, un enfant ne nait plus sous x, il nait sous le secret et ce n’est pas franchement la même chose. Il a des parents biologiques, connus ou pas connus mais il n’est plus la variable d’une équation. Il a une identité, il est certes né avec un parcours de vie compliqué, souvent avec des ruptures mais il existe avec un projet de vie devant lui à déterminer.

Quelles sont ces situations, ces parcours qui conduisent à confier un enfant aux services de l’ASE ?

Quelle suite donner à cette mise sous protection ? Les enfants placés sont-ils toujours pour autant adoptables ?

Les enfants confiés aux services de l’ASE, qui sont-ils ?

Ce sont des mineurs confiés aux services départementaux en raison de la perte de liens avec leurs parents. L’absence de liens revêt plusieurs formes :

le délaissement parental peut être prononcé lorsque l’on constate  l’absence de relations entre les parents et l’enfant, nécessaires à son éducation et à son développement, pendant l’année qui précède la requête

enfant né sous le secret : nouveau-né dont la mère biologique a fait valoir son droit à accoucher sans donner son identité. Cette procédure est encadrée par l’article l222-6 du code l’action sociale et des familles. Cependant afin de garantir le droit d’accès de l’enfant de ses origines ; des renseignements peuvent être consignés par le CNAOP

enfant de parents inconnus : l’enfant a été trouvé, ses parents sont inconnus, et recueilli par l’ASE depuis plus de 2 mois

enfants orphelins : l’enfant a perdu ses 2 parents et aucun membre de la famille ne souhaite ou ne peut le prendre en charge

enfants confié à l’ASE suite à un retrait total de l’autorité parentale

enfant dont le lien de parenté est établi et remis à l’ASE par une personne responsable de lui, tuteur ou curateur depuis plus de 2 mois

enfant confié à l’ASE depuis plus de 6 mois par l’un de ses 2 parents

Placés sous la protection de l’État pour être adoptés ? Pas nécessairement, tous les enfants ne sont pas adoptables

En fonction du motif du placement il existe un délai pour « reprendre l’enfant ». En effet en France les parents bénéficient d’un délai de rétractation de 2 mois pour revenir sur leur décision de confier leur enfant à l’ASE. Pendant ce délai l’enfant ne peut pas être placé en vue de son adoption.

De même, si l’enfant n’a pas de filiation établi les parents ont également 2 mois pour établir cette filiation et ainsi reprendre l’enfant.

C’est la loi du 26 juillet 2013 qui détermine les voies de recours.

A l’expiration de ces délais, tout placement en vue de l’adoption fait échec à toute restitution.

Comptes tenus des réalités diverses des enfants confiés à l’ASE, les enfants pourront être déclarés adoptables soit par décisions administratives, soit par décisions judiciaires, soit par consentement familial.

Le rôle du Conseil de famille des pupilles de l’État : dans l’intérêt de l’enfant, il peut établir un projet d’adoption. Pour y répondre il s’appuie sur les restitutions des travailleurs sociaux.

D’une façon générale, si cela est possible, on privilégie un membre de la famille.

Force est de de constater que plus l’enfant est jeune et en bonne santé, plus il a de chance d’être adopté. A l’inverse le Conseil de Famille est souvent obligé d’élargir ses recherches de familles d’accueil pour des enfants :

à besoins spécifiques: la famille d’accueil doit être familiarisée au milieu médical et prendre souvent en compte des handicaps

en fratries

d’âges avancés

Certaines difficultés peuvent naître de l’attachement de l’enfant à sa famille d’accueil : parfois l’enfant s’attache mais la famille d’accueil n’est pas candidate à son adoption.

Enfin certains enfants peuvent avoir un statut de pupille provisoire qui ne les rend pas adoptables.



Finalement, grâce à une meilleure connaissance des profils d’enfants et de leurs besoins, la société évolue pour répondre au mieux aux besoins de ces enfants pris en charge par l’ASE.

De la loi du 5 mars 2007 qui visait à reconnaître les besoins primaires de l’enfant à la loi du 7 février 2022 qui visait à renforcer en particulier l’accueil chez un membre de la famille, en passant par loi du 14 mars 2016 (stabilité des parcours des enfants protégés), le renforcement des moyens juridiques a conduit à reconnaître des situations de dangers et la nécessité de dispositifs pour protéger les mineurs. On constate ainsi que le statut de pupille de l’État a surtout augmenté depuis 2016.

Pour autant l’augmentation du nombre de pupilles de l’Etat ne signifie pas qu’il y a plus d’enfants adoptables. En fonction de leur âge, de leur parcours, de leurs besoins, l’adoption peut répondre à un projet de vie mais d’autres solutions existent.



Bonne lecture !

Cédrice et Michèle

lundi 5 février 2024

Assemblée Générale 2024

Chers adhérents, Chères adhérentes,  

Au nom du conseil d’administration d’EFA 41, j’espère vous retrouver nombreux le 

samedi 17 février 2024 à 10h30 

pour notre Assemblée Générale.

Celle-ci se déroulera à la Salle Jean Cros située au 131 route de Chateaurenault 41000 Blois 

Vous trouverez, ci-dessous, le programme de la journée, l'ordre du jour de cette AG, le bulletin d’inscription, un pouvoir si vous ne pouvez être présent et un bulletin de candidature comme membre du conseil d’administration si vous le souhaitez. Je vous rappelle que la place de trésorier est toujours à pourvoir.

Programme de la journée :
  •     10h00 : Accueil
  •     10h30 : Assemblée Générale 
  •     12h00 : Apéritif et pique-nique
  •     14h30 : Témoignage des familles  


Ordre du jour de l'assemblée Générale : 
  • Rapport moral
  • Rapport d'activité 2023
  • Rapport financier 2023
  • Budget prévisionnel 2024
  • Approbation des rapports moral et financier
  • Renouvellement des membres du conseil d’administration

Dans l’attente de vous revoir,

 

Sébastien BOUCHERON, Président


jeudi 25 janvier 2024

Groupe de parole du 11 janvier 2024

L’année 2024 commence sous le  signe de la pluralité pour notre groupe de parole. Nous accueillons de nouveaux postulants et sommes heureux de revoir Patricia, notre psychologue. Deux couples viennent du Nord  du département et deux couples viennent  du sud : Blois est le lieu idéal pour nous réunir. Amélie et Guillaume ainsi que Stéphanie et David nous ont rejoints. Nous sommes donc quatre couples avec des parcours d’adoption à des étapes différentes, avec des agréments allant de six mois à deux ans.

Patricia  prend d’abord  le temps de faire connaissance avec les nouveaux participants: professions, loisirs et bien sûr,  parcours d’adoption. Elle demande ensuite à tous comment se sont passées les fêtes de fin d’année. Beaucoup d’entre nous sont partis, nous parlons vacances, loisirs et très vite revenons à ce qui nous lie, l’adoption : l’adoption et ses démarches , l’adoption et peut être l’apparentement.

Côté démarches, la fin d’année 2023 a été l’occasion de faire un bilan post agrément pour certains, pour d’autres les rendez-vous d’actualisation avec les services de l’ASE sont en cours. Passées ou à venir, ces rencontres avec les professionnels qui nous ont suivis avant l’agrément sont l’occasion de faire le point sur les évolutions personnelles que nous avons connues et  de faire mûrir notre projet d’adoption. Concrètement nous regardons dans le rétroviseur et surtout nous regardons devant. Nous nous formons et regardons le cheminement accompli. Ces petits pas vers l’adoption passent par des conférences, des visios, des podcasts , des réunions de l’Efa 41, parfois des participations aux activités proposées par les Efa des départements voisins et par notre groupe de parole! Naturellement nous évoquons  tout ce que nous avons lu, écouté ou regardé. Nous consacrons beaucoup de temps à  nous former sans pour autant  nous interdire de vivre pour soi, de se consacrer à nos projets professionnels, à nos hobbies, loisirs. Nous constatons que nous avons tous étoffé nos connaissances sur l’adoption grâce à toutes ces expériences , avec discernement: cet enrichissement ne doit  pas devenir trop «professionnel» au détriment du regard spontané d’un futur parent. En effet nous ne perdons pas de vue que nous aspirons à nous apparenter et nous proposons notre candidature, nous la confirmons, y compris  auprès d’autres départements que le 41. Nous échangeons sur nos pratiques, les départements ciblés, les dossiers constitués et les réponses négatives. Et malgré tout, est ce que l’on renouvèle l’expériences auprès de ces départements qui classent nos demandes?

Cette gestion de l’attente amène un autre  sujet : comment concilier une attente longue et la précipitation des évènements lorsque survient l’appel tant attendu pour un apparentement ?

La première chose qui nous vient à l’esprit est l’urgence de l’organisation matérielle. Elle doit se conjuguer avec le temps de la rencontre avec l’enfant et avec les professionnels de l’ASE. Ces derniers sont le relais indispensable pour une bonne préparation à l’apparentement et aussi pour obtenir le plus d’informations possibles sur l’enfant notamment au plan médical. Au-delà de la connaissance d’une éventuelle pathologie, la question des informations dont nous pouvons disposer  est aussi un sujet de préoccupations. Nous nous projetons: ces informations peuvent évoluer au gré de la volonté des parents biologiques. Y a t-il des informations qui ne seront connues que de l’enfant? Qu’est-ce que cela pourrait changer dans notre rôle de parents? La question reste suspendue, sans réponse, pour le moment. Nous revenons à l’arrivée de l’enfant et  au temps à consacrer à l’apparentement. C’est un sujet très pratique qui impacte la relation avec l’employeur. Nous nous accordons sur la nécessité d’aborder le sujet en amont et si possible d’anticiper une absence prolongée avec ce dernier. La diversité des statuts professionnels , secteur public ou privé,  possibilité d’alimenter un CET ou non sont autant de sujets qui traduisent une attente commune d’informations sur les droits à congés.  Il existe des guides sur la parentalité et toutes ses formes mais sans doute serait-il utile  d’avoir un éclairage sur nos droits quand le besoin surviendra, voire avant qu’il ne survienne.

 Nous terminons notre réunion sur ce besoin de veille juridique, un besoin de sécurité sans doute, et convenons de nous revoir le 14 mars.

 Cédric et Michèle

Vendredi de l'EFA 45 - Le couple et l’épreuve dans la démarche d’adoption

Natacha et Kevin ont participé aux vendredis EFA de nos collègues d'EFA 45, ils nous ont transmis cet article sur la soirée que nous vous partageons.

" Les vendredis de l’EFA 45 
 vendredi 19 janvier 2024 autour du thème 
« Le couple et l’épreuve dans la démarche d’adoption »

Nous avons eu la chance de participer à la dernière soirée « les vendredis de l’EFA 45 » organisée par l’EFA de l’un de nos départements voisins, celui du Loiret. Nous remercions l’EFA pour leur invitation, nous y avons passé un très bon moment comme la première fois.

Étaient présents Mme Exbrayat, psychologue, deux membres de l’EFA 45 (Laetitia, membre du bureau et récemment apparentée ainsi qu’Olivier Bertrand, membre du bureau et père adoptif). Un autre couple en début de parcours était également présent et une femme ayant l’agrément. 

Après un petit tour de table, Mme Exbrayat nous présente le thème de cet atelier : parler de la place du couple au sein de ce parcours qu’est l’adoption d’un enfant. Elle nous explique qu’il est important de distinguer le couple de travail, le couple amoureux ainsi que le couple parental.

Le premier concerne toutes les habitudes de vie (tâches de la vie quotidienne …), le second le couple en tant que tel avec des moments à deux en dehors de cette vie plus routinière et enfin le dernier le couple dans son rôle de parents. Afin de garder un équilibre, il est important qu’aucun des trois ne soit mis de côté, une fois l’enfant arrivé mais également durant l’attente où le couple prépare son futur rôle de couple parental. 

La psychologue nous explique ensuite que dans chaque membre du couple se trouve une part de « guerrier » et une part de « magicien ». Il est important que les deux membres du couple soient complémentaires à ce propos, que chacun détienne un peu des deux. Le magicien est davantage dans le ressenti et dans les émotions tandis que le guerrier est plutôt dans l’action. 

Nous abordons ensuite l’importance de chaque membre du couple pour l’enfant. Il est important que tous les moments de plaisir comme par exemple lire une histoire ne soient pas toujours avec le même parent, et également que les moments de la vie quotidienne qui peuvent être vécus comme une contrainte par l’enfant (type les devoirs ou la douche par exemple) ne soient pas non plus toujours avec le même parent. Il est important d’avoir son rôle de papa et de père et/ou de maman et de mère. L’enfant a besoin d’un peu des deux dans chacun de ses deux parents pour construire son lien avec son parent (le côté sécure pour le père/la mère et le côté plaisir, souvenirs et émotionnel pour le papa/la maman). Tout cela permet également au couple de trouver un équilibre parental. 

Nous avons ensuite abordé la gestion dans le couple des questions que pouvaient avoir notre futur enfant et comment y répondre aux mieux, questions du type : d’où je viens ? Où sont mes « vrais » parents ?

La psychologue attire notre attention sur l’importance de bien saisir ce que l’enfant demande. Souvent, nous interprétons sa demande avec notre regard d’adulte et nous répondons à bien plus que ce que l’enfant demande réellement. Il est important avant tout de savoir si la demande vient de lui ou bien d’un tiers, auquel cas il n’est pas forcément encore disponible pour entendre les réponses. Pour cela il est essentiel de faire reformuler l’enfant sur ses interrogations en le questionnant, par exemple : et toi, qu’en penses-tu ? 

Enfin, nous avons abordé l’adoption de l’enfant au sein du couple, le faire famille et la création du lien. Mme Exbrayat nous rappelle que cela peut prendre du temps, tout comme cela l’est pour un enfant biologique, devenir parent s’apprend et même si nous adoptons notre enfant, n’oublions pas que notre enfant doit lui aussi nous adopter. Et cela peut aussi, selon son histoire et sa situation émotionnelle, prendre du temps. 

Natacha et Kevin"

mardi 2 janvier 2024

Bonne année 2024

Le Conseil d'administration d'EFA41 vous souhaite une très bonne année 2024, que vos projets se réalisent qu'ils soient professionnels, associatifs ou personnels.

Cette année, notre association multipliera ces actions auprès des postulants mais aussi des familles. Vous pouvez, d'ors et déjà, noté les dates suivantes :

  • Le 20 janvier, nous recevrons la VDA pour son jeu A'dop, qui intéressera tous les acteurs de l'adoption, postulants, familles, adoptés et professionnels de l'adoption. 
  • Le 17 février, nous mettrons en avant les familles avec leurs témoignages sur leur parcours et nous commencerons la journée avec notre Assemblée Générale. 


Pour ceux qui ne l'auraient pas encore fait, n'oubliez pas de renouveler votre adhésion pour l'année 2024 en utilisant le bouton ci-dessous.



Le Conseil d'Adminstration