Le 16 mars 2024, EFA 41 et EFA 45 vous convient à la conférence
"Ciel, mes enfants adoptent !"
conférence animée par
Pour vous inscrire, merci de cliquer, ci-dessous :
Blog de l'association "Enfance et Familles d'Adoption" du Loir-et-Cher
Le 16 mars 2024, EFA 41 et EFA 45 vous convient à la conférence
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Les enfants adoptables en France
Nous ne vous parlerons pas de chiffres, pas de données. Non pas qu’il n’est pas important de communiquer sur les évolutions, sur les statistiques mais il nous semble plus important de parler de personnes jeunes, très jeunes avec leurs histoires, leurs vies d’enfants sans parents biologiques, ou avec des parents biologiques mais pas très parents. Nous voulons évoluer avec l’adoption.
L’anonymat n’existe plus, un enfant ne nait plus sous x, il nait sous le secret et ce n’est pas franchement la même chose. Il a des parents biologiques, connus ou pas connus mais il n’est plus la variable d’une équation. Il a une identité, il est certes né avec un parcours de vie compliqué, souvent avec des ruptures mais il existe avec un projet de vie devant lui à déterminer.
Quelles sont ces situations, ces parcours qui conduisent à confier un enfant aux services de l’ASE ?
Quelle suite donner à cette mise sous protection ? Les enfants placés sont-ils toujours pour autant adoptables ?
Les enfants confiés aux services de l’ASE, qui sont-ils ?
Ce sont des mineurs confiés aux services départementaux en raison de la perte de liens avec leurs parents. L’absence de liens revêt plusieurs formes :
✔ le délaissement parental peut être prononcé lorsque l’on constate l’absence de relations entre les parents et l’enfant, nécessaires à son éducation et à son développement, pendant l’année qui précède la requête
✔ enfant né sous le secret : nouveau-né dont la mère biologique a fait valoir son droit à accoucher sans donner son identité. Cette procédure est encadrée par l’article l222-6 du code l’action sociale et des familles. Cependant afin de garantir le droit d’accès de l’enfant de ses origines ; des renseignements peuvent être consignés par le CNAOP
✔ enfant de parents inconnus : l’enfant a été trouvé, ses parents sont inconnus, et recueilli par l’ASE depuis plus de 2 mois
✔ enfants orphelins : l’enfant a perdu ses 2 parents et aucun membre de la famille ne souhaite ou ne peut le prendre en charge
✔ enfants confié à l’ASE suite à un retrait total de l’autorité parentale
✔ enfant dont le lien de parenté est établi et remis à l’ASE par une personne responsable de lui, tuteur ou curateur depuis plus de 2 mois
✔ enfant confié à l’ASE depuis plus de 6 mois par l’un de ses 2 parents
Placés sous la protection de l’État pour être adoptés ? Pas nécessairement, tous les enfants ne sont pas adoptables
• En fonction du motif du placement il existe un délai pour « reprendre l’enfant ». En effet en France les parents bénéficient d’un délai de rétractation de 2 mois pour revenir sur leur décision de confier leur enfant à l’ASE. Pendant ce délai l’enfant ne peut pas être placé en vue de son adoption.
• De même, si l’enfant n’a pas de filiation établi les parents ont également 2 mois pour établir cette filiation et ainsi reprendre l’enfant.
C’est la loi du 26 juillet 2013 qui détermine les voies de recours.
A l’expiration de ces délais, tout placement en vue de l’adoption fait échec à toute restitution.
• Comptes tenus des réalités diverses des enfants confiés à l’ASE, les enfants pourront être déclarés adoptables soit par décisions administratives, soit par décisions judiciaires, soit par consentement familial.
• Le rôle du Conseil de famille des pupilles de l’État : dans l’intérêt de l’enfant, il peut établir un projet d’adoption. Pour y répondre il s’appuie sur les restitutions des travailleurs sociaux.
D’une façon générale, si cela est possible, on privilégie un membre de la famille.
Force est de de constater que plus l’enfant est jeune et en bonne santé, plus il a de chance d’être adopté. A l’inverse le Conseil de Famille est souvent obligé d’élargir ses recherches de familles d’accueil pour des enfants :
• à besoins spécifiques: la famille d’accueil doit être familiarisée au milieu médical et prendre souvent en compte des handicaps
• en fratries
• d’âges avancés
• Certaines difficultés peuvent naître de l’attachement de l’enfant à sa famille d’accueil : parfois l’enfant s’attache mais la famille d’accueil n’est pas candidate à son adoption.
• Enfin certains enfants peuvent avoir un statut de pupille provisoire qui ne les rend pas adoptables.
Finalement, grâce à une meilleure connaissance des profils d’enfants et de leurs besoins, la société évolue pour répondre au mieux aux besoins de ces enfants pris en charge par l’ASE.
De la loi du 5 mars 2007 qui visait à reconnaître les besoins primaires de l’enfant à la loi du 7 février 2022 qui visait à renforcer en particulier l’accueil chez un membre de la famille, en passant par loi du 14 mars 2016 (stabilité des parcours des enfants protégés), le renforcement des moyens juridiques a conduit à reconnaître des situations de dangers et la nécessité de dispositifs pour protéger les mineurs. On constate ainsi que le statut de pupille de l’État a surtout augmenté depuis 2016.
Pour autant l’augmentation du nombre de pupilles de l’Etat ne signifie pas qu’il y a plus d’enfants adoptables. En fonction de leur âge, de leur parcours, de leurs besoins, l’adoption peut répondre à un projet de vie mais d’autres solutions existent.
Bonne lecture !
Chers adhérents, Chères adhérentes,
Au nom du conseil d’administration d’EFA 41, j’espère vous retrouver nombreux le
samedi 17 février 2024 à 10h30
pour notre Assemblée Générale.
Celle-ci se déroulera à la Salle Jean Cros située au 131 route de Chateaurenault 41000 Blois
Dans l’attente de vous revoir,
Sébastien BOUCHERON, Président
L’année 2024 commence sous le signe de la pluralité pour notre groupe de parole. Nous accueillons de nouveaux postulants et sommes heureux de revoir Patricia, notre psychologue. Deux couples viennent du Nord du département et deux couples viennent du sud : Blois est le lieu idéal pour nous réunir. Amélie et Guillaume ainsi que Stéphanie et David nous ont rejoints. Nous sommes donc quatre couples avec des parcours d’adoption à des étapes différentes, avec des agréments allant de six mois à deux ans.
Patricia prend d’abord le temps de faire connaissance avec les nouveaux participants: professions, loisirs et bien sûr, parcours d’adoption. Elle demande ensuite à tous comment se sont passées les fêtes de fin d’année. Beaucoup d’entre nous sont partis, nous parlons vacances, loisirs et très vite revenons à ce qui nous lie, l’adoption : l’adoption et ses démarches , l’adoption et peut être l’apparentement.
Côté démarches, la fin d’année 2023 a été l’occasion de faire un bilan post agrément pour certains, pour d’autres les rendez-vous d’actualisation avec les services de l’ASE sont en cours. Passées ou à venir, ces rencontres avec les professionnels qui nous ont suivis avant l’agrément sont l’occasion de faire le point sur les évolutions personnelles que nous avons connues et de faire mûrir notre projet d’adoption. Concrètement nous regardons dans le rétroviseur et surtout nous regardons devant. Nous nous formons et regardons le cheminement accompli. Ces petits pas vers l’adoption passent par des conférences, des visios, des podcasts , des réunions de l’Efa 41, parfois des participations aux activités proposées par les Efa des départements voisins et par notre groupe de parole! Naturellement nous évoquons tout ce que nous avons lu, écouté ou regardé. Nous consacrons beaucoup de temps à nous former sans pour autant nous interdire de vivre pour soi, de se consacrer à nos projets professionnels, à nos hobbies, loisirs. Nous constatons que nous avons tous étoffé nos connaissances sur l’adoption grâce à toutes ces expériences , avec discernement: cet enrichissement ne doit pas devenir trop «professionnel» au détriment du regard spontané d’un futur parent. En effet nous ne perdons pas de vue que nous aspirons à nous apparenter et nous proposons notre candidature, nous la confirmons, y compris auprès d’autres départements que le 41. Nous échangeons sur nos pratiques, les départements ciblés, les dossiers constitués et les réponses négatives. Et malgré tout, est ce que l’on renouvèle l’expériences auprès de ces départements qui classent nos demandes?
Cette gestion de l’attente amène un autre sujet : comment concilier une attente longue et la précipitation des évènements lorsque survient l’appel tant attendu pour un apparentement ?
La première chose qui nous vient à
l’esprit est l’urgence de l’organisation matérielle. Elle doit se conjuguer
avec le temps de la rencontre avec l’enfant et avec les professionnels de
l’ASE. Ces derniers sont le relais indispensable pour une bonne préparation à
l’apparentement et aussi pour obtenir le plus d’informations possibles sur
l’enfant notamment au plan médical. Au-delà de la connaissance d’une éventuelle
pathologie, la question des informations dont nous pouvons disposer est aussi un sujet de préoccupations. Nous
nous projetons: ces informations peuvent évoluer au gré de la volonté des
parents biologiques. Y a t-il des informations qui ne seront connues que de
l’enfant? Qu’est-ce que cela pourrait changer dans notre rôle de parents? La
question reste suspendue, sans réponse, pour le moment. Nous revenons à
l’arrivée de l’enfant et au temps à
consacrer à l’apparentement. C’est un sujet très pratique qui impacte la
relation avec l’employeur. Nous nous accordons sur la nécessité d’aborder le
sujet en amont et si possible d’anticiper une absence prolongée avec ce
dernier. La diversité des statuts professionnels , secteur public ou
privé, possibilité d’alimenter un CET ou
non sont autant de sujets qui traduisent une attente commune d’informations sur
les droits à congés. Il existe des
guides sur la parentalité et toutes ses formes mais sans doute serait-il
utile d’avoir un éclairage sur nos
droits quand le besoin surviendra, voire avant qu’il ne survienne.
Le Conseil d'administration d'EFA41 vous souhaite une très bonne année 2024, que vos projets se réalisent qu'ils soient professionnels, associatifs ou personnels.
Cette année, notre association multipliera ces actions auprès des postulants mais aussi des familles. Vous pouvez, d'ors et déjà, noté les dates suivantes :
Cultiver le lien
Nous ouvrons les volets, notre jardin est blanc, des feuilles jonchent le sol. Le tilleul n’a pas fière allure, il montre ses bras frêles et les quelques feuilles qui lui restent. Nous pouvons sourire, pas de quoi s’inquiéter, l’hiver est bien là.Nous regardons notre jardin tous les jours, jamais avec le même regard. Ce buis si vivace qui noircit en plein été, ce n’est pas normal. Il y a eu la chaleur bien sûr mais là il y a un autre problème.
Nous ressentons cette conférence à Tours sur «l’attachement et ses difficultés » comme une visite dans un jardin:il y a d’abord cette jeune pousse qui a eu un jardinier peu attentif: trop d’eau, pas assez, aucuntuteur pour s’attacher et bien pousser, puis, il y a ces plants qui sont nés avec des maladies, enfin, il y a ce jeune arbre qui a su grandir en environnement hostile, mais il a développé de drôles de moyens de défense .
Tout comme un jardinier Sylvie Le Bris nous invite à observer, identifier les difficultés qui freinent la croissance des jeunes pousses, afin de trouver les outils les mieux adaptés pour subvenir à leurs besoins .
L’attitude parentale
Le stress, la peur, la colère, la mésestime de soi, le manque de concentration,l’incapacité à interagir, la tendance à tester sont autant de signes d’ une croissance désordonnée et anarchique et la conséquence d’une réponse inadaptée des parents aux besoins de l’enfant. Parmi ces besoins l’attachement est un besoin vital pour connaître un développement social et émotionnel normal.Ce besoin a été identifié par J.Bowlby et ses conséquences par D.Winnicot. Ainsi on parlera d’un attachement secure ou non secure selon que l’enfant trouve ou ne trouve pas de réponse à ce besoin .L’attachement, dès la naissance c’est avant tout la satisfaction d’un besoin vital et primaire, c’est le terreau dans lequel la plante va s’enraciner avant de croître.Cet attachement se mue en confiance, confiance en soi, confiance en l’autre et va permettre à l’enfant de se développer en harmonie avec son environnement immédiat.
Cultiver le lien avec l’enfant, c’est établir une proximité pour devenir la figure d’attachement dont il a besoin pour se sentir secure, le tuteur qui va lui permettre de se développer et de s’élever. La bonne attitude du jardinier sera d’être présent dans la continuité, d’écouter, de soutenir, de fixer des limites et un cadre. La croissance de l’enfant n’en sera que plus vigoureuse avec des racines bien profondes, un tronc solide et des ramifications qui pourront s’ouvrir au monde extérieur.
Les facteurs neurologiques
Colère,anxiété, évitement, sont autant d’éléments qui échappent au contrôle de l’enfant en raison de facteurs neurologiques.
Le jardinier doit cependant composer avec des éléments qui ne dépendent pas du cadre sécurisant qu’il a à offrir. Parfois, le jeune plant arrive avec ses propres fragilités que son nouveau jardin ne va pas suffire à traiter. Ces facteurs «in utero» liés au bagage biologique que lui a laissé son pied-mère (addictions, carences, stress) induisent des comportements qu’il ne peut modifier de lui-même. La réponse du jardinier, ce ne sera pas de sanctionner par une taille sévère. Rien ne sert de punir,au contraire, cela pourrait même faire culpabiliser le «sauvageon». Pour réparer mieux vaut privilégier une taille douce et patiente qui petit à petit par des encouragements, des apprentissages amènera le petit arbre à trouver sa forme, à trouver sa place dans le jardin.
Les stratégies de survies
Enfin, le jardinier peut être surpris par de jeunes plants qui semblent bien s’acclimater: ils acceptent ce qu’on leur donne,ne réclament rien et semblent pousser normalement . Cependant le jardinier ne doit pas s’y tromper. ces plants ne s’attachent pas.En réalité ils se frayent leurs chemins en résistant sans s’intégrer au paysage.C’est le comportement de l’enfant qui cherche à garder le contrôle, à se protéger.L’acquiescement est un «non»à l’attachement. Il ne faut donc pas confondre ce comportement avec la construction de l’attachement, au contraire ce mimétisme connu dans la nature est une résistance à la construction du lien affectif. Face à ce comportement, le parent jardinier doit trouver une voie médiane. Il doit accepter de partager le contrôle, la surveillance du jardin avec son jeune plant pour l’amener à trouver sa place. Le jardinier devra trouver de nouvelles méthodes de culture, lui-même se former à de nouvelles techniques et accepter de ne pas récolter de suite les fruits de son travail.
Le parent patient devra aussi apprendre à exprimer différemment ses émotions pour réduire la pression émotionnelle de l’enfant. En effet, la surcharge émotionnelle fragilise un enfant qui a vécu des traumatismes et peut engendrer la peur, le danger, la honte ou la colère jusqu’à empêcher son apprentissage.
Nous quittons ce jardin avec l’envie d’y revenir avec plus de discernement. A ce stade de notre parcours de l’Adoption nous retenons que des situations doivent attirer notre attention et que nous devons échanger au sujet de nos observations. Notre Maître Jardinier insiste en effet sur le socle parental, ce terrain fertile qui doit offrir une assise solide reposant sur la confiance, le dialogue et la solidarité dans le couple. Enfin nous posons notre regard plus loin que nous mènent les défis de l’Adoption. Ces enjeux s’inscrivent en effet dans un contexte particulier puisqu’ils font résonance avec les évolutions sociétales actuelles qui favorisent des conditions de vie insecure (ruptures-multiplication des figures d’attachement). Plus que jamais cultiver l’attachement est une priorité pour protéger les enfants et aider les familles.
Cédric et Michèle