mardi 20 mai 2025

L' Attachement de Carine Tardieu


Nous avons vu l'Attachement de Carine Tardieu et comme beaucoup de spectateurs nous en avons parlé après. Ce film ne parle pas d'adoption, mais comme son nom l'indique, il est centré sur cette notion fondamentale qu'est l'attachement

Qu'avons nous retenu? C'est l'histoire d'une célibataire endurcie sans enfant, Sandra, libraire, qui a une vie sociale riche. Elle échange, elle a un regard sur tout, et en particulier sur la condition féminine.

Elle vit dans un immeuble, a des voisins et ses voisins l'ont comme voisine, rien de plus. Ce sont des vies qui se croisent mais jamais ne se rencontrent, jusqu'au jour où ses voisins tapent à sa porte et qu'elle rentre dans leur vie privée: Ils partent pour la maternité et lui confient leur jeune fils Eliot. Elle va devoir un temps s'occuper d'un enfant sans réellement l'avoir voulu, ni même accepté. Pour un jour elle gère donc la situation loin du coeur et loin de penser que cela va durer. sauf que, Eliot va avoir une soeur mais il va aussi perdre sa mère qui décède lors de l'accouchement.

Sandra ne peut plus balayer devant son palier, elle ne peut pas éluder ce drame et finit par ouvrir la porte à son voisin veuf et surtout à Eliot devenu orphelin de mère. Sandra n'a pas de place pour lui dans sa vie et elle n'a pas sa place dans la nouvelle vie d'Eliot mais elle est la figure familière de la voisine, elle est la figure féminine la plus proche et elle vit au milieu des livres, ces livres qui aident à raconter des histoires. Elle n'a aucun projet de vie, ni avec son voisin, le beau père d'Eliot, ni avec son père biologique qu'elle rencontre suite au drame mais sa porte est désormais ouverte, elle est présente, disponible. Répondre à des questions, répondre à des situations, c'est autre chose qu'un coup de foudre comme le dit Sylvie Chokron, c'est petit à petit apprendre à tisser des liens, c'est répondre à des besoins, en créer mais ça ne suffit pas à trouver une place.

En effet, un décès bouleverse l'équilibre d'un enfant mais accompagner Eliot ne signifie pas remplacer sa mère. L'Attachement nous emmène donc dans des situations très frontales, très directes, sans artifice et sans happy end car chacun garde son projet de vie personnel sans envisager un projet de vie en commun. la situation de mise en relation est seulement liée à une proximité de voisins qui peuvent se rendre service au départ et qui évolue sans engagement mais au gré des liens affectifs réciproques.

La seule leçon du film est que rien n'unit les personnages mais que ces échanges finissent par avoir un impact durable sur leurs vies sans pour autant les bouleverser. C'est toute la différence avec l'Adoption où les projets de vie convergent.

Cédrice et Michèle

L’assistant familial : son rôle dans l’adoption

Si l’adoption est un véritable parcours pour les candidats qui souhaitent s’y préparer, c’est aussi un avancement par palier pour l’assistant familial qui doit favoriser des projets de vie.

 

Les assistants familiaux sont des professionnels agréés oui mais, chaque placement donne lieu à un gros investissement affectif qui doit néanmoins s’inscrire dans un cadre professionnel. Quand le cadre est bien défini, l’assistant familial peut jouer pleinement son rôle auprès de l’enfant, auprès des parents biologiques et auprès des adoptants mais il ou elle doit être accompagné(e), soutenu(e) et éclairé(e).

 

En effet, si l’adoption pour les adoptants signifie apparentement, pour l’assistant familial et plus largement la famille d’accueil, cela signifie séparation. Nombre d’enjeux sont à prendre en compte à chaque étape car l’adoption n’est pas un début, c’est un relais que prennent les adoptants des professionnels qui jouent le rôle de passeurs et qui doivent donc être bien préparés tout comme les adoptants.

 

 

   Rappel : le rôle de l’assistant familial lors du placement de l’enfant

 

Accueillir un ou plusieurs enfants en difficultés de façon permanente.

Pourquoi ? C’est une mesure de protection, l’enfant est confié à l’ASE en raison d’une séparation nécessaire avec les parents biologiques ((abandon-délaissement-maltraitance).

Famille d’accueil, qu’est-ce que cela signifie ? Concrètement l’assistant familial va aider l’enfant à grandir, tout en lui permettant de conserver un lien avec sa famille si cela est possible.

L’objectif premier est de lui apporter la sécurité, l’affection et les conditions matérielles nécessaires à son épanouissement. Il travaille en partenariat avec des équipes pluridisciplinaires de l’ASE.

 

S’il est un cadre éducatif, familial et relationnel l’assistant familial est donc aussi un pont avec la famille biologique.

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   Le rôle de l’assistant familial quand l’enfant devient pupille d’État

 

Pourquoi l’enfant devient pupille d’État ? Parfois le pont est trop fragile et ne permet plus de favoriser l’intégration de l’enfant dans sa famille biologique.

Concrètement qu’est-ce qu’un pont trop fragile ? Ce peut être l’abandon définitif par les parents biologiques ou des parents qui ne rendent plus visite à leur enfant, le délaissent ou encore des parents qui seront jugés dans l’incapacité de s’occuper de leur enfant.

Conséquences : l’enfant perd définitivement le lien mais pas forcément sa filiation avec sa famille et devient pupille de l’État à titre définitif après avoir été pupille à titre provisoire.

L’assistant familial est informé de ce changement de statut car cela a des conséquences sur les actes de la vie quotidienne. L’enfant confié à l’ASE a désormais le Conseil de famille pour tuteur et détenteur de l’autorité parentale. L’assistant familial a donc pour interlocuteurs l’ASE et le Conseil de famille notamment pour décider des actes usuels et de leur exécution mais aussi des actes non usuels (projet de vie).

Avec l’ASE l’accompagnement se poursuit différemment car il s’agit désormais d’établir un bilan médico psycho sociale de l’enfant. Parfois ce bilan peut débuter avant le changement de statut.

 

L’assistant familial est donc un interlocuteur privilégié car il vit auprès de l’enfant. Il contribue à élaborer son projet de vie. A ce stade il s’agit de connaître au mieux l’enfant pour déterminer au mieux son projet de vie.

 

Mais au fait qu’est-ce qu’un projet de vie ? Adoption, parrainage, tiers bénévoles, maintien dans la famille d’accueil sont des projets de vie. Ce sont des mesures envisagées pour répondre aux besoins de l’enfant.

Comment est élaboré le projet de vie ? Toute l’équipe pluridisciplinaire de travailleurs sociaux qui a suivi l’enfant depuis le début a un rôle à jouer  mais il est préférable qu’une personne nouvelle intervienne pour garder un regard distancié et objectif sur la situation de l’enfant.

Ainsi cette personne jouera le rôle de l’étranger et pourra identifier au mieux les réactions de l’enfant. Ce rôle de ce « passeur » sera très important pour accompagner l’apparentement.

L’assistant social fait partie des personnes qui pourront être consultées pour servir au mieux l’intérêt supérieur de l’enfant.

 

L’assistant familial est donc une ressource au même titre que tous les travailleurs sociaux qui gravitent autour de l’enfant : il apporte un éclairage sur ses besoins, ses ressources et sa capacité à nouer un lien d’attachement et sur les formes de cet attachement.

 

   Le rôle de l’assistant familial quand l’enfant devient adoptable, .

 

Après avoir évalué ses capacités à créer de nouveaux ponts l’enfant peut devenir adoptable si le bilan médico psycho social valide le projet d’adoption.

 

Adoption plénière ou simple ? Dans le premier cas une filiation s’établit uniquement avec la famille adoptante, dans le second cas la filiation de la famille biologique est complété par la filiation de la famille adoptive.

A nouveau l’assistant familial est informé de ce changement de statut. Il détient une priorité pour l’adoption de cet enfant en ce sens qu’il est le premier à qui on propose de l’adopter.

Cependant cela ne le rend pas prioritaire par rapport aux candidats à l’adoption titulaires d’un agrément. Il doit porter candidature et le Conseil de famille doit rendre une décision puisqu’il gère les actes de la vie de l’enfant confié à l’ASE. Il est donc important que l’assistant familial se positionne clairement sur ses intentions vis à vis de l’enfant adoptable.

En 2022 presque 30% des assistants familiaux ont adopté l’enfant dont ils avaient la garde.

 

Que se passe-t-il quand l’assistant ne s’est pas positionné comme candidat à l’adoption ?

Il doit collaborer avec les services de l’ASE pour préparer l’apparentement et la séparation. Préparer l’enfant est alors la priorité pour amorcer le pont vers ses nouveaux parents et toute la famille d’accueil doit y être préparée.

 

Pourquoi cette préparation ? Situations peut être fort avec la famille d’accueil et de nombreuses situations sont à accompagner pour éviter de perturber le projet d’adoption. Par ailleurs un assistant familial a souvent plusieurs enfants placés sous son toit ainsi que ses propres enfants.

Parmi les enfants placés certains ne seront jamais adoptables et peuvent mal vivre une préparation à l’adoption. De même si l’assistant familial décide d’adopter un enfant il n’est pas rare d’observer que cela n’est pas sans conséquences sur les enfants de la famille d’accueil : un enfant adopté va vivre définitivement sous le même toit, il fera partie de la dévolution successorale, il prendra une place dans la famille.

L’assistant familial devra donc être secondé, appuyé pour gérer toutes ces situations, tous ces enjeux : toutes les personnes concernées par un projet d’adoption doivent être entendues, rien ne doit être négligé. Du bon déroulement de cette phase dépend la qualité de l’apparentement et l’absence de préparation peut être entravant pour la procédure puisque l’apparentement dépend aussi bien de la convergence vers un projet de vie que de l’absence de rétention de la famille d’accueil qui doit laisser aller l’enfant, l’accompagner vers ce nouveau projet.

 

 

Dès lors que le Conseil de famille a fixé la date du début du placement lorsque l’enfant est confié en vue de son adoption, le travail de l’assistant familial sera de favoriser l’intégration dans la famille adoptante.

Cet accompagnement vers l’intégration et vers la séparation ne signifie pas pour autant que l’assistant familial n’aura pas une place dans la vie de l’enfant une fois qu’il aura quitté sa famille d’accueil. Ce sera le choix des parents adoptifs de maintenir ce lien ou de le stopper.

 Cédric et Michèle

Groupe d’échanges du jeudi 5 décembre 2024

C’est avec plaisir que le groupe d’échanges d’EFA41 se réunit de nouveau cette année afin d’échanger tous ensemble. Il s’agit de la dernière rencontre de l’année 2024, c’est toujours important d’échanger entre nous et de prendre des nouvelles de chacun, d’autant plus à l’approche des fêtes de fin d’année.
Nous sommes trois couples ce soir, nous accueillons un nouveau couple et l’un des couples est absent mais nous les accueillerons avec plaisir lors de la prochaine soirée.

Nous commençons la soirée en discutant de la venue d’un nouveau couple du Loiret, mais membre d’EFA 45, pour le prochain groupe de mars. Le bureau d’EFA41 a été contacté et demande l’avis du groupe en amont. C’est avec plaisir que les trois couples acceptent. 
C’est en effet enrichissant de pouvoir échanger avec un nouveau couple même si nous préférons tous que le groupe reste à taille humaine afin d’échanger plus librement entre nous. 

Nous échangeons ensuite quelque temps sur la venue d’un ou d’une nouvelle psychologue, et même si nous souhaiterions tous qu’un professionnel nous rejoigne, il nous semble important qu’il ou elle soit formé(e) au monde de l’adoption ou prêt à le faire ou bien que celui-ci ait une certaine expérience pour animer des groupes de parole.
Nous informons le groupe que le bureau d’EFA41 est toujours en recherche d’un professionnel et va se tourner vers l’UDAF ainsi que l’hôpital de Blois afin d’obtenir d’éventuels contacts. 

Nous avons également appris il y a peu l’absence prolongée de la responsable de la mission adoption, nous nous interrogeons sur le fonctionnement du service dans les mois qui viennent.

Ensuite, nous discutons longuement de la conférence de samedi 30 novembre à Tours, conférence à laquelle tous les couples étaient présents. Cette conférence, animée par Mme Farrell, membre du conseil d’administration à l’EFA et organisée par EFA37, portait sur le thème suivant : « Comment répondre aux questions de nos enfants adoptés ? ». 
Cette conférence nous a permis de nourrir notre réflexion sur l’appréhension des questions de nos futurs enfants. En effet, nous retenons qu’il est important d’anticiper les réponses que nous apporterons à notre enfant même si nous restons conscients que tout ne peut être anticipé et qu’au moment venu, il ne faudra pas devancer l’enfant dans ses questionnements. 
Chaque question est importante, n’est jamais anodine et notre rôle de parent sera d’être vigilant à l’arrivée de ces questions ainsi que de comprendre ce qui éventuellement se cache derrière chacune d’elle. L’enfant attend souvent un parent disponible et solide. Répondre et prendre le temps pour chacune de ces questions est important. 
Nous nous demandons également quelle attitude adopter si jamais notre enfant ne pose aucune question, même en grandissant. Nous en concluons qu’il faudra sûrement agir au cas par cas mais rester alerte et ne pas hésiter à consulter un professionnel si on a le moindre doute sur la bonne santé mentale de notre enfant. 

Nous abordons ensuite le rendez-vous avec le service de la COCA (consultation d’orientation et de conseil en adoption) à Clocheville. Deux couples ont déjà rencontré le pédiatre spécialisé du service là-bas. Il s’agit d’un rendez-vous riche qui permet notamment au couple d’affiner et de faire murir sa réflexion quant aux éventuelles spécificités de leur futur enfant. Notamment, la professionnelle nous éclaire sur certaines pathologies et notamment sur la prise en charge de celle-ci, les éventuels protocoles médicaux et sur les soins que les parents devront apporter. Il est important que chaque membre du couple distingue ses limites et de ne pas aller au-delà. 

Nous évoquons ensuite le film Pupille, diffusé récemment à la télévision, que nous prenons plaisir à revoir et que nous découvrons d’un nouveau regard selon où nous en sommes dans le parcours. En effet, nous l’avons pour la plupart vu en période pré agrément. Nous encourageons les postulants à le revoir peut-être également un peu plus tard dans le parcours. Il est notamment bien détaillé sur la période d’adaptation avec l’enfant et peut également être une ressource pour la famille élargie. 

Ensuite, nous évoquons le reportage Arte, diffusé il y a quelques semaines qui traitait de témoignages d’anciens adoptés, notamment en Colombie « adoption internationale : un scandale planétaire ». Le replay est toujours disponible sur Arte. Il s’agit d’un reportage sur des enfants adoptés durant leur enfance à l’étranger, qui se démènent aujourd’hui pour retrouver leur famille biologique. En effet, ils ont été séparés d’eux dans l’illégalité. Il s’agit d’une enquête sur les dérives criminelles d’un lucratif commerce et des failles dans la protection des droits des mineurs. 

Ensuite, nous discutons de l’éventualité d’écrire aux autres départements pour présenter notre notice et nous discutons sur un nouveau fichier national qui permettrait directement aux départements de présenter le dossier d’un couple postulant si besoin pour un enfant. En revanche, nous ne savons pas s’il s’agit à l’heure actuelle d’un projet ou si cela est déjà mis en place. Nous évoquons le fait qu’il serait peut-être intéressant d’écrire aux départements frontaliers compte tenu du fait que l’accouchement sous le secret n’est pas autorisé dans les autres pays. 

Nous abordons ensuite le cas des enfants plus grands, nous ne savons pas s’ils sont évalués pour éventuellement être adoptables dans notre département. 

Nous discutons ensuite de l’importance du rôle de la famille d’accueil, il s’agit en effet d’une personne ressource très importante, notamment dans les premiers moments de vie de notre futur enfant. L’un des couples évoque la création future d’une pouponnière dans le Loir-et-Cher. 

Pour finir, nous évoquons les différentes manifestations qui nous seront proposées dans les prochains mois et notamment : 
- Une visioconférence de la fédération le 14 décembre « adoption, tiers durable et bénévole et parrainage : des projets de vie adaptés aux besoins des enfants confiés à l’aide sociale à l’enfance ». Il est possible de s’y inscrire jusqu’au 10 décembre sur le site de l’EFA.

Nous terminons la soirée en fixant la date de la prochaine réunion : le jeudi 13 mars 2025 à 20h30, toujours à la salle de l’UDAF à Blois. 

Natacha et Kevin 

vendredi 14 mars 2025

Conférence du samedi 30 novembre 2024 organisée par EFA 37 : « Comment répondre aux questions de nos enfants ? »

 

Animée par Janny Farell membre du conseil d’administration EFA

Nous remercions le bureau d’EFA41 pour le partage de cette manifestation, organisée par EFA37. L’après-midi débute par un accueil puis par un petit discours de la co-présidente d’EFA 37 afin de nous présenter l’association ainsi que le thème du jour.

Qu’est ce que l’EFA ?
Il s’agit d’une association nationale mais aussi départementale puisque nous comptons aujourd’hui 92 associations. Elles rassemblent les parents adoptants, les postulants ainsi que dans une moindre mesure les enfants adoptés.
Enfin, la co-présidente nous partage la ressource de la revue Accueil n°199 ou le thème du jour y est à l’honneur.

Mme Farell prend ensuite la parole afin de débuter la conférence. Elle vient des Ardennes, et membre du CA de la fédération d’EFA et a adopté une petite pupille de l’État il y a 25 ans maintenant. Elle organise également des formations.

Comment répondre aux questions de nos enfants ?

Nous, parents adoptants, serons confrontés aux questions de nos enfants, comme tous les autres parents, mais avec un petit plus. Tous les enfants sont très avides de questions.
L’adoption est un mode de filiation juridique et affectif, il passe par un autre chemin qui n’est pas biologique.
Nous serons également parfois confrontés aux questions des autres, qui relève parfois de la simple curiosité. L’adoption interroge les gens et les questionnent. Il est important d’en parler en amont avec la famille élargie afin d’apaiser les éventuelles inquiétudes et de parler de la différence. Si l’enfant est grand, il aura un passé, une histoire.

Comment trouver les mots adaptés ? Jusqu’où aller dans nos réponses ? Comment pallier nos peurs ?
Parfois, les enfants mettent le doigt sur des choses qui nous touchent beaucoup. Il n’y a pas de vérité en matière d’adoption, c’est à nous de tricoter l’histoire familiale avec les éléments que l’on a.

Se préparer aux futures questions de son enfant : optimiser l’attente post-agrément

Il est essentiel de mettre ce temps à profit pour se former, se préparer aux spécificités de la parentalité adoptive.
Afin de discuter librement avec son enfant, sans tabou et avec liberté d’esprit il est important d’anticiper ces questions en amont de son arrivée.
Comme dans une parentalité biologique, l’attachement ne se fera peut-être pas de suite.
Celui-ci est en lien direct avec la hiérarchie des besoins, Mme Farell revient sur la pyramide de Maslow.


Tout en bas de la pyramide, ce sont les besoins physiologiques (manger, boire, dormir et respirer). C’est la première figure d’attachement qui va répondre à ces besoins. Plus la base de la pyramide est solide, plus l’enfant aura la capacité à arriver jusqu’à la pointe de la pyramide. Connaitre ces besoins et cette pyramide est essentiel pour accueillir au mieux l’enfant que l’on va recevoir et répondre à ses besoins.
Le second échelon de la pyramide correspond au besoin de sécurité, pour que l’attachement naisse, l’enfant aura besoin de se sentir en sécurité.
Ainsi, il pourra accéder à l’échelon suivant (le besoin d’appartenance, à un groupe social) et à l’estime de lui, cruciale pour une vie épanouie.
Le dernier échelon lui permettra de gagner en autonomie et de prendre son envol pour réussir sa vie, ce que nous souhaitons pour nos enfants.
La motivation des enfants à l’école est en lien directe avec là où il se situe sur la pyramide.

L’empathie :
Il est important d’adopter une posture d’écoute active de son enfant. Savoir se mettre à la place de quelqu’un d’autre et percevoir ce que ressent son enfant est important. Cette écoute active renforce la relation parent-enfant. L’enfant sent alors que l’on s’intéresse à lui, ça l’aide à trouver des solutions.
Pour les plus petits, la communication sera non verbale mais essentielle malgré tout.
Exemple : Si l’on sourit à l’enfant, il nous sourit en retour. Les émotions sont perçues et il n’y a pas besoin de poser des mots pour cela.

Que montrons-nous de nous-même en répondant à des questions ?
Nous répondons avec des mots mais pas seulement. La posture et les émotions transmises sont tout aussi importantes.
Il est important de réfléchir aux points suivants en amont, en effet en répondant à des questions on apprend à :

  • Gérer nos émotions et à écouter l’autre
  • Reconnaitre nos émotions
  • Parler d’adoption : auprès de l’entourage, mais aussi à imaginer des situations.
    C’est à partir de ces situations que les discussions démarrent.

Et s’il fait des colères ? (par exemple au supermarché). Nous pouvons anticiper ces situations afin de savoir au mieux réagir au moment venu.

Et la place des parents de naissance ? Il est essentiel de leur faire une place. Il faut choisir un nom à cette famille biologique, on peut accompagner les enfants mais ils trouvent parfois eux même le nom qu’ils veulent leur donner. L’important est de trouver avec lui les mots adaptés. Les psychologues nous accompagnent pour cela. On ne va pas employer les mêmes mots selon l’âge de l’enfant.
Adoption -> abandon -> blessure
Chacun soigne ses blessures à sa manière.

La conférencière différencie 3 stades de l’enfance :

1/ De bébé jusqu’à environ la grande section de maternelle (5 ans)

L’enfant ne perçoit pas toujours les mots mais il est important tout de même de leur expliquer les choses, ainsi que de les regarder dans les yeux. Être à leur écoute est important. Les premières questions qui vont apparaitre sont souvent : d’où viennent les bébés ?
S’ils ne viennent pas du ventre de leur mère adoptive, ils veulent souvent savoir « comment ils ont été fabriqués ».
Parler d’adoption avec lui c’est parler de sa venue au monde. Parfois leur mère de naissance leur a déjà expliqué les choses, alors même qu’il venait de naître. Parler le plus tôt possible avec l’enfant d’adoption va l’aider à monter dans la pyramide de Maslow et à accéder à la confiance en lui.
Même s’il faut dire les choses, il faut redoubler de vigilance quant à la sensibilité de l’enfant.
Être à l’écoute et observer son enfant est important, Mme Farell mentionne l’asthme ainsi que l’eczéma comme pouvant être des manifestations d’anxiété.
Dans les questions des enfants adoptés, il y a souvent des sous-entendus, et c’est à ça qu’il faut penser. L’enfant a souvent besoin d’être rassuré.
Une question peut également en cacher une autre : êtes-vous mes vrais parents ?
Nous pouvons alors retourner la question à l’enfant en lui demandant s’il existe des faux parents. Être parent signifie s’occuper de lui pour toujours, transmettre et aider à grandir.
S’informer en amont c’est avoir les ressources et l’assurance pour répondre à ces questions. S’affirmer en tant que parent c’est faire preuve de légitimité.

2/ Fin d’âge scolaire primaire (environ 10 ans)

Dans cette classe d’âge, ils commencent à comprendre les relations de cause à effet. Ils perçoivent les émotions négatives. La même peur remonte souvent : celle de l’abandon.
Pourquoi ai-je été adopté ?
L’enfant attend souvent une réponse simple comme : Tes parents de naissance ne pouvaient pas s’occuper de toi et t’ont confié à l’adoption. C’est important d’anticiper la réponse car ils veulent souvent avoir une réponse instantanée.
On peut également aborder le sujet et répondre aux questions à l’aide d’albums de jeunesse.
On attend souvent une multitude de questions après la première or il n’y a souvent rien, la question est spontanée et l’enfant se satisfait de la réponse concise qu’on lui apporte.

3/ L’adolescence (collège/lycée)

Dans cette dernière tranche d’âge, l’enfant a une perception de lui-même plus claire. Il faut être vigilant aux réponses aux questions qui peuvent toucher à l’estime de soi. Selon Mme Farell, il est important de discuter avec les enseignants de l’adoption afin de gérer au mieux et en co-éducation, des situations parfois complexes au sein de l’établissement scolaire.
Les enfants vont parfois poser des questions sur leur histoire, leur naissance. La lecture du dossier peut se faire avec un personnel de l’ASE, l’enfant sera bien accompagné. Le rôle du parent adoptant est de soutenir au mieux son enfant dans cette étape de vie. Ils ne sont pas présents avec l’enfant lors de la consultation du dossier car il s’agit de son histoire.
En amont de la consultation du dossier, on peut donner les réponses que l’on a, avec ce que l’on sait. Il est important de savoir où demander de l’information.
A cette période de la vie, l’enfant peut également avoir peur que son ou sa petit(e) ami(e) soit de sa famille biologique, puisqu’il a été adopté.

Des questions fréquentes :

L’objectif des questions sur leurs origines son parfois leur moyen de vérifier que leurs parents adoptifs sont bien solides, ces questions ne sont pas contre nous.

Autre question qui revient régulièrement (peu importe l’âge de l’enfant) : Elle est où ma mère de naissance ?
L’enfant peut alors s’inquiéter pour son avenir, il faut toujours se demander ce qu’il y a derrière une telle question. La peur de l’abandon refait parfois surface et il est important de rassurer l’enfant sur le pourquoi a-t-il été adopté.

Suis-je français ?
Ces questions viennent souvent des autres et notamment des camarades à l’école. Nous pouvons affirmer à notre enfant que oui, légalement, il est français. Ce n’est pas la couleur de peau qui détermine la nationalité.
Il est important d’aider nos enfants à s’armer et à savoir répondre à ce type de questions. L’enfant attend d’être rassuré mais aussi à ce que l’on dédramatise (cela n’empêche pas de lui répondre avec conviction !), un peu d’humour aide parfois à relativiser une situation !

Pourquoi je n’ai pas été dans ton ventre ?
Tu n’as pas été dans mon ventre mais je t’aime et tu es mon enfant.

La conférencière renvoi au témoignage du numéro 199 de la revue Accueil pour nous aider à répondre à cette question :

« Accueil n°199 : Répondre aux questions de nos enfants.
Dans ce numéro, une mère adoptive qui est journaliste témoigne. Anne indique que si l’on n’est pas prêt à répondre ou pas disponible, il est possible de faire patienter l’enfant. Il faut alors lui indiquer que sa question est très importante mais que ce n’est pas encore le moment d’y répondre, que l’on y répondra sans faute quand le moment sera venu.
Il est également important de s’interroger sur ce qui nous gêne dans la réponse. Cette période peut être l’occasion de faire la paix avec son corps et de se le réapproprier. Le parcours pré-adoption n’est pas toujours simple et chacun va puiser dans son histoire personnelle.

Il est également important de tenir compte du contexte.
Le moment du coucher est parfois compliqué, les routines rassurent beaucoup les enfants. Tous les contextes de la vie peuvent réactiver cette peur de l’abandon.
Pour les enfants adoptés : séparation = abandon.
La cicatrice de l’abandon peut se rouvrir à n’importe quel moment.
Cependant, si le sujet n’est pas tabou, que l’histoire est claire, notre enfant sera beaucoup mieux armé pour faire face à tout cela. Il est essentiel qu’il soit bien entouré.
Même si nous ne sommes pas disponibles, il est important d’accueillir la question de l’enfant.

Que vais-je devenir quand tu seras mort ?

Il a besoin d’être rassuré, il ne faut pas hésiter à inclure la famille élargie lors de ce type de questions et de dire qu’il y aura toujours quelqu’un pour prendre soin de lui.

Quand l’adoption dérange ! (sorties, repas de famille, magasins…)

Être prêt à dédramatiser la situation sur le moment est essentiel. Les enfants savent vite passer à autre chose. Attention à ne pas laisser trop les gens entrer dans notre jardin secret, on n’est pas obligé de raconter notre histoire à des inconnus. Chacun a le droit à son jardin secret, ce sont des sujets intimes qui ne regardent personne.
Il faut l’aider à répondre à des questions indiscrètes, le préparer à celles-ci.

Est-ce bien de penser à ma famille de naissance ?

Rassurer l’enfant, bien sûr qu’il a le droit de penser à sa famille de naissance, et même d’en parler. Il faut essayer de trouver des mots rassurants et ne pas vouloir gommer cette place que peuvent avoir les parents de naissance. Ils font partie de leur histoire. Mais attention, cette place ne doit pas non plus prendre trop de place.

Pourquoi je ne peux pas connaitre mon histoire ? (en cas de dossier pauvre ou vide)

S’il n’y a rien, on ne peut pas inventer, il faut alors expliquer à l’enfant ce qu’est la naissance sous le secret et parler du dispositif.

Pourquoi je n’ai pas de photos de moi bébé ?

Il est important de garder le plus de choses possibles (album photos de la famille d’accueil …) cela va aider l’enfant dans la construction de sa vie.

Tout autant que les réponses à ses questions, il est essentiel de comprendre ce que l’enfant est venu vérifier avec sa question et pourquoi à ce moment-là. Que voulait-il vraiment savoir ? Souvent, c’est simplement vérifier que l’on est là et solide. Ce n’est pas seulement la réponse à la question qui est importante, mais la manière dont on y répond.
Ce qui compte : accompagner l’enfant dans ses questionnements mais ne surtout pas devancer les questions.

Et les questions que nous nous posons en tant que parent adoptant :
Jusqu’où aller dans nos réponses ?

Les réponses doivent être simples et si on ne sait rien on ne dit rien. Cependant, nous pouvons dire et redire ces mots simples pour rassurer l’enfant. Ils peuvent penser qu’ils ont été abandonnés car ils sont méchants ou pas beau.

Toute vérité est-elle bonne à dire ? Devons-nous dire à notre enfant tout ce que nous savons à propos de son histoire ?

Non, il est essentiel de faire preuve de bon sens. Il faut parfois le protéger et adapter nos réponses à son âge comme vu précédemment. Cependant, il faut rassurer l’enfant sur son adoption et lui dire qu’elle entre dans un cadre légal. Lui transmettre les documents est important (surtout dans le cadre d’une adoption internationale). Le roman familial se construit par rapport à ce que l’enfant sait, ainsi il va peu à peu accepter son histoire.
Il faut toujours garder en tête que ce qui ferait le plus de mal à un enfant serait les silences et les mensonges.
Il ne faut jamais douter de notre légitimité, nous sommes de vrais parents, même si la filiation est différente !

Mme Farell termine par une référence bibliographique : « J’ai été adoptée et alors ? » L’adoption expliquée aux enfants, de Catherine Vies Duffaut.

Nous remercions Mme Farell pour cette conférence, le bureau d’EFA41 pour le partage ainsi que le bureau d’EFA 37 pour l’organisation de cet évènement et ces partages qui nourrissent notre cheminement vers la parentalité adoptive.


Natacha et Kévin

L’arrivée de l’enfant au sein de la famille

 

  • Nous avons assisté à une visio-conférence autour du thème de l’arrivée de l’enfant au sein de la
    famille. Ce temps d’informations était accompagné de témoignages de personnes ayant adopté.
    Nous vous en livrons les principales réactions côté parents, côté enfant. Au préalable, nous
    parlerons de la préparation des parents et de l’enfant à cette rencontre qui est primordiale. Nous
    évoquerons aussi les enjeux et les modalités de cette préparation.
  • Les phases de l’apparentement sont en effet connues :
    choc/lune de miel/apprivoisement/adaptation/attachement/équilibre/sevrage.
    Le choc et /ou la lune de miel caractérisent donc la rencontre et à la mise en relation.

  • Tout commence donc par un appel téléphonique ou…un courrier, par une annonce faite aux
    postulants choisis par le Conseil de famille pour débuter un apparentement. La longue attente et
    l’annonce de la rencontre imminente peuvent provoquer des réactions variées. Incrédulité,
    surexcitation, chacun le vit différemment. Très souvent l’appel ne donne pas lieu à un rendez-vous physique immédiat, il faut que ça retombe mais les premiers échanges d’informations peuvent avoir lieu à distance. Il s’agit pour les candidats choisis d’avoir tous les renseignements connus du dossier de l’enfant pour répondre « oui » ou « non » : oui je signe l’engagement pour m’apparenter, non je ne signe pas pour cet apparentement. Très souvent c’est oui et c’est formalisé par la signature d’un document dans les 48h.
  • Les modalités de la mise en relation sont connues dès le départ en fonction de l’âge de l’enfant et il s’agit alors de se préparer : se préparer à la rencontre, se préparer matériellement. Très souvent la rencontre est organisée quelques jours après l’annonce justement pour s’équiper, et éviter ainsi que cela n’interfère dans la rencontre. Et puis il s’agit de se préparer, d’aller au-delà de cette photo qui nous a été communiquée. L’équipe professionnelle prépare à des réactions négatives : il ou elle va sans doute pleurer, ne va pas vouloir de vous, c’est normal. Et puis très tôt sera évoqué le prénom. En fonction de l’âge le changer peut avoir des conséquences.
  • Il faut aussi préparer l’enfant qui en fonction de son âge peut avoir des attentes ou pas. Il pourra
    s’agir de donner quelques photos de nous pour que l’assistante maternelle les montre à l’enfant, lui montre sa nouvelle maison, son nouveau chien et la nouvelle voiture. Un doudou peut être préparé pour être donné à l’enfant ou un jouet .
  • Arrive le moment de la rencontre pour certains dans le département d’origine, pour d’autres dans un autre département (il faudra aller à l’hôtel). Les témoignages pleuvent, le négatif n’est qu’un
    lointain souvenir car ce qui se passe à ce stade de la mise en relation ne détermine en rien la suite du processus d’adoption :
    -nous lui avons porté un doudou, il n’en a pas voulu , il l’a jeté par terre. Plus tard pendant le placement il en a choisi un tout seul
    -nous n’avons même pas pu entrer dans la pièce, il ou elle hurlait.
    -on nous avait dit que ça se passait mal avec les hommes, mon mari l’a porté dans ses bras dès le
    premier jour
    -l’assistante maternelle le tenait dans les bras, il elle pleurait sans cesse
    -ça s’est passé super bien dès le début !
  • Quelles que soient les réactions les premiers jours se passent et sont consacrés à l’apprentissage des soins élémentaires chez l’assistante maternelle ou à l’hôpital. Puis c’est le départ pour le domicile. Avant cela il faut à nouveau signer des papiers pour le placement. L’enfant arrive au domicile, découvre son nouvel environnement et là, l’expression « faire cocon » prend tout son sens. Là encore des témoignages se succèdent
    -une visite mensuelle de l’assistante sociale
    -des comportements variés : l’enfant dort, ne dort pas
    -l’enfant refuse de manger ou au contraire gloutonne pour absorber ce changement
    -il se jette en arrière à la visite de l’assistante maternelle : un début d’explication , il l’assimile au
    changement et a peur qu’on le reprenne
  • L’attachement est encore loin, il faut d’abord s’apprivoiser, s’adapter, une nouvelle vie commence
    avec beaucoup de papiers à remplir (cpam-sécu-impôts) et des renoncements à une vie avant
    l’apparentement. Des sentiments sont livrés : renoncer à sa liberté, renoncer à ses habitudes.
    Pour l’enfant comme pour les parents c’est un équilibre à trouver. De petits évènements peuvent
    contrarier cet équilibre. La constance dans les soins primaires est mise en avant par les témoignages et l’adaptation pour atteindre ou préserver cet équilibre.
  • Cédric et Michèle

Conférence proposée par EFA 45 avec Ludivine Casilli sur le thème « accompagner la scolarité » le samedi 05 octobre 2024

 Nous avons eu la chance d’assister samedi dernier à une conférence en présence de Ludivine Casilli au château de Charbonnière à Saint Jean de Braye.

Le thème de l’accompagnement de notre enfant durant sa scolarité est présent pour tout parent mais également pour nous, futurs parents adoptants.

La conférencière est psychanalyste et a également ouvert une école de danse. Elle a rencontré de nombreuses difficultés dans ses apprentissages durant son enfance et pensait au départ que cela était en lien avec les traumatismes qu’elle avait pu vivre.

Cependant, elle remarque que de nombreuses autres personnes rencontrent également des difficultés lors de leurs apprentissages. Est-ce que toutes ces personnes ont vécu des traumatismes ? Ou bien est-ce possible que cela vienne de notre système scolaire et de nos modes de vie ?

Elle a ensuite effectué une nouvelle formation de psychopédagogue, surtout centrée sur les neuroatypies et l’hypersensibilité.
Nous commençons la conférence avec un exercice : chacun doit faire un dessin et répondre à la consigne donnée par Ludivine : nous constatons que malgré le fait que nous ayons tous eu la même consigne, tous nos dessins sont différents ! En effet, pour appliquer la consigne, nous mobilisons nos connaissances mais aussi notre imaginaire et nos représentations. Il en va de même pour les enfants à l’école.
Nous sommes également inquiets quand on nous donne une consigne, même simple et même à l’âge adulte. Est-ce que l’on va me juger ? Est-ce que je vais avoir une note ?
Nous n’avons pas tous le même langage, il est compliqué de se faire comprendre car nous avons tous vécus des choses que l’on ne verbalise pas et qui font partie de notre histoire. Tout cela dépend de ce que l’on a appris et de qui l’on est.

Ludivine explique ensuite que la structure et le cadre sont des éléments importants pour l’éducation d’un enfant. Il est essentiel de savoir dire non et de poser des limites. Ce cadre va structurer les journées de l’enfant et le rassurer.
La nouvelle génération de parents a souvent peur de dire non. Le cadre ne prive pas l’enfant de liberté. Il est important de poser un cadre de sommeil, de travail, d’amusement et de temps avec les parents. Le rôle du parent est de répéter encore et encore à quoi sert ce cadre.
Être parent est épuisant, c’est vrai ! C’est pourquoi il est également important que le parent ait du temps pour lui afin de « recharger les batteries ».
Les routines du soir et du matin sont également importantes. Il faut aussi faire confiance au temps, dans nos sociétés modernes, nous voulons tout « tout de suite », mais certaines choses prennent du temps et c’est normal.
Ce temps d’adaptation est important comme le sont le vide et l’ennui pour un enfant. C’est indispensable pour son développement, son imaginaire. Or, aujourd’hui, les agendas des enfants sont très chargés. Ils ont certes besoin d’activités, mais ils se concentrent déjà toute la journée à l’école, ils arrivent parfois épuisés aux activités et se démotivent si elles sont trop nombreuses dans la semaine. Nous devrions accorder environs 20% de vide chaque jour, 20% du temps où l’on fait ce qui nous fait plaisir, sans programmer une activité. Ludivine fait à ce moment le comparatif avec l’ikigai au Japon (une forme de raison d’être, de mission de vie). Ce temps ne doit pas être du vide d’ennui mais du temps pour soi, de la créativité et de l’imagination.
En tant qu’adulte, sommes-nous capables de se créer des temps d’ennui ?

Le cerveau humain a besoin de sommeil, d’ennui et d’activités flow. Ces activités sont faites par plaisir, on sait que l’on sera en réussite et on va y prendre plaisir. Tout cela est également valable pour les enfants.
Lorsque le cerveau ou le corps lâche, il est déjà trop tard, il faut s’arrêter avant et se permettre ces temps de repos. Les enfants doivent apprendre qu’il arrive également aux adultes de s’ennuyer, nous en avons tous besoin.

Nous abordons ensuite la question de la performance et du perfectionnisme. L’exigence de soi à soi est acceptable car nous avons tous des valeurs. En revanche, il ne faut pas faire en attendant le regard de l’autre. Il y aura toujours des personnes en désaccord avec ce que l’on fait ou dit, ce type de perfectionnisme nous épuise.
Les enfants d’aujourd’hui sont très perfectionnistes, et toujours vouloir être « mieux » renvoi à une image négative de soi-même. Les parents transposent souvent sur leur enfant ce qu’ils ont eu envie de faire lorsqu’ils étaient jeunes (exemple de la guitare) : Est-ce que vraiment cela va servir à l’enfant si ce n’est pas son chemin de vie ?
C’est la même chose avec les examens et les diplômes.
Il est important de ne pas faire quelque chose pour le regard d’autrui. Il est intéressant d’interroger l’enfant avec des questions ouvertes : Que recherches tu lorsque tu fais ça ? Qu’est-ce que tu y trouves ? Qu’est-ce que cela t’apporte ?
L’enfant doit pouvoir dire non, c’est important mais cela peut être long à apprendre.

Nous commençons à parler de la gestion des émotions à l’école, c’est très bien. En revanche, les adultes ne montrent pas leurs émotions à leurs enfants alors qu’on leur demande à eux de les gérer. Or, l’enfant fonctionne en miroir. Il n’est pas honteux de montrer à son enfant que l’on est triste. Notre rôle est d’exprimer nos émotions aux enfants et de leur présenter notre vulnérabilité. On peut par exemple dire « Je me sens en colère », plutôt que « je suis en colère ». L’émotion ne dure pas. Nous voulons toujours gérer la colère et la tristesse car nous voudrions toujours aller bien. Nous pouvons choisir de l’accueillir, de présenter nos émotions et ainsi, les enfants accepterons les leurs.
Le parent est la figure d’attachement de l’enfant, c’est pour cela qu’il va décharger sa colère à la maison.

Comment aider l’enfant à faire redescendre cette colère ?
Nous ne pouvons pas non plus protéger l’enfant de tout, tout le temps. Il faut accepter de ne pas avoir toujours de solutions à tout et il faut savoir leur dire.
Montrer ses émotions, c’est aussi montrer à l’enfant que nous avons confiance en lui, que nous lâchons prise. C’est aussi parfois préparer l’enfant au fait que la vie n’est pas toujours juste, tout n’a pas toujours de sens et nous n’avons pas de prise sur certaines choses.
Il n’y a pas de boite à outil magique qui fonctionne pour tout, les enfants vont toujours revenir tester les règles et c’est normal.

Merci à l’EFA 45 pour leur invitation à cette conférence très intéressante et conviviale.
Natacha et Kevin

mardi 10 décembre 2024

Groupe d’échange du 26 septembre 2024

 

Le groupe se retrouve ce soir après la pause estivale afin de pouvoir échanger sur ces dernières semaines. Nous sommes trois couples ce soir, l’un des couples profite de ses vacances mais nous retrouvera dès la prochaine session du groupe.

 

Après quelques échanges à propos de nos vacances d’été, nous abordons les rencontres annuelles avec nos travailleurs sociaux puisque deux des trois couples présents ont eu très récemment ces rendez-vous. C’est l’occasion pour nous d’échanger sur ces rencontres et aussi de rappeler qu’une visite médicale est nécessaire chaque année pour le courrier de maintien de notre projet. L’un des couples nous indique que la rencontre avec les travailleurs sociaux a eu lieu à leur domicile, un moment qui peut permettre de montrer nos lieux de vie et aux psychologues et assistantes sociales de découvrir le futur environnement de l’enfant. Un couple rappelle également qu’il est possible de demander à Mme Maillerie les comptes- rendus après les rendez-vous d’actualisation annuels.

 

Nous échangeons également ensuite longuement sur la phase d’apparentement, nous sommes en effet tous dans la phase de l’attente post agrément et nous nous projetons sur cette étape du parcours. Nous abordons notamment les premières rencontres, la gestion administrative et la phase d’adaptation et comment préparer au mieux cette dernière. Nous discutons également beaucoup du rôle essentiel de la famille d’accueil et de l’attachement certain de notre futur enfant à celle-ci. Il s’agit en effet d’une personne ressource importante dans la vie de l’enfant.

 

Cette phase d’apparentement est essentielle et nous avons tous bien conscience qu’elle est déterminante pour la relation future que nous allons créer avec notre enfant. La construction des premiers liens et l’attachement les uns aux autres débutent dès cette phase. Il est donc important pour nous de bien l’anticiper, l’appréhender et la préparer. Le « faire cocon » est une étape clé, préparer notre entourage à cela est important afin que cela ne soit pas une surprise au moment venu. Se renseigner en amont sur le protocole d’apparentement et les différentes étapes est important, il ne faut pas hésiter à échanger avec nos psychologues lors des rendez-vous afin de s’y préparer au mieux.

 

Nous nous questionnons également sur les démarches pour d’éventuelles modifications de notices, même si cela n’est pas dans les projets à court terme des couples présents.

Nous parlons rapidement de la future présence d’un ou d’une psychologue pour (re) devenir un groupe de parole, nous avons hâte qu’un nouveau professionnel nous rejoigne même si le groupe est également très heureux de se retrouver et d’échanger pour le moment seulement entre postulants. Nous évoquons ensuite l’intégration d’un nouveau couple dans notre groupe d’échanges, que nous accueillerions avec grand plaisir.

 

Est ensuite abordé l’évaluation des enfants un peu plus grand dans le département et leur statut de pupille. Il nous semble que pour le moment, ce n’est pas encore mis en place pour notre département mais nous allons nous renseigner, notamment lors du pique-nique des adhérents EFA 41 qui aura lieu prochainement.

 

Nous terminons par une rapide découverte du jeu Adop’ créé par l’association de la VDA (Voix des Adopté). Nous jouons peu, car nous sommes bavards et il reste peu de temps. Mais nous ne manquerons pas de le découvrir davantage les prochaines fois !

Ce soir, nous nous sommes un peu plus longuement interrogés sur la carte qui abordait ce sujet : « Pourquoi l’adoption ? ». Nous avons échangé sur les réponses que nous avions pu apporter à notre entourage qui nous questionnait sur notre choix de s’orienter vers l’adoption d’un enfant.

 

Nous terminons cette soirée en fixant la prochaine date de rencontre.

 

Kevin et Natacha