mardi 10 décembre 2024

Groupe d’échange du 26 septembre 2024

 

Le groupe se retrouve ce soir après la pause estivale afin de pouvoir échanger sur ces dernières semaines. Nous sommes trois couples ce soir, l’un des couples profite de ses vacances mais nous retrouvera dès la prochaine session du groupe.

 

Après quelques échanges à propos de nos vacances d’été, nous abordons les rencontres annuelles avec nos travailleurs sociaux puisque deux des trois couples présents ont eu très récemment ces rendez-vous. C’est l’occasion pour nous d’échanger sur ces rencontres et aussi de rappeler qu’une visite médicale est nécessaire chaque année pour le courrier de maintien de notre projet. L’un des couples nous indique que la rencontre avec les travailleurs sociaux a eu lieu à leur domicile, un moment qui peut permettre de montrer nos lieux de vie et aux psychologues et assistantes sociales de découvrir le futur environnement de l’enfant. Un couple rappelle également qu’il est possible de demander à Mme Maillerie les comptes- rendus après les rendez-vous d’actualisation annuels.

 

Nous échangeons également ensuite longuement sur la phase d’apparentement, nous sommes en effet tous dans la phase de l’attente post agrément et nous nous projetons sur cette étape du parcours. Nous abordons notamment les premières rencontres, la gestion administrative et la phase d’adaptation et comment préparer au mieux cette dernière. Nous discutons également beaucoup du rôle essentiel de la famille d’accueil et de l’attachement certain de notre futur enfant à celle-ci. Il s’agit en effet d’une personne ressource importante dans la vie de l’enfant.

 

Cette phase d’apparentement est essentielle et nous avons tous bien conscience qu’elle est déterminante pour la relation future que nous allons créer avec notre enfant. La construction des premiers liens et l’attachement les uns aux autres débutent dès cette phase. Il est donc important pour nous de bien l’anticiper, l’appréhender et la préparer. Le « faire cocon » est une étape clé, préparer notre entourage à cela est important afin que cela ne soit pas une surprise au moment venu. Se renseigner en amont sur le protocole d’apparentement et les différentes étapes est important, il ne faut pas hésiter à échanger avec nos psychologues lors des rendez-vous afin de s’y préparer au mieux.

 

Nous nous questionnons également sur les démarches pour d’éventuelles modifications de notices, même si cela n’est pas dans les projets à court terme des couples présents.

Nous parlons rapidement de la future présence d’un ou d’une psychologue pour (re) devenir un groupe de parole, nous avons hâte qu’un nouveau professionnel nous rejoigne même si le groupe est également très heureux de se retrouver et d’échanger pour le moment seulement entre postulants. Nous évoquons ensuite l’intégration d’un nouveau couple dans notre groupe d’échanges, que nous accueillerions avec grand plaisir.

 

Est ensuite abordé l’évaluation des enfants un peu plus grand dans le département et leur statut de pupille. Il nous semble que pour le moment, ce n’est pas encore mis en place pour notre département mais nous allons nous renseigner, notamment lors du pique-nique des adhérents EFA 41 qui aura lieu prochainement.

 

Nous terminons par une rapide découverte du jeu Adop’ créé par l’association de la VDA (Voix des Adopté). Nous jouons peu, car nous sommes bavards et il reste peu de temps. Mais nous ne manquerons pas de le découvrir davantage les prochaines fois !

Ce soir, nous nous sommes un peu plus longuement interrogés sur la carte qui abordait ce sujet : « Pourquoi l’adoption ? ». Nous avons échangé sur les réponses que nous avions pu apporter à notre entourage qui nous questionnait sur notre choix de s’orienter vers l’adoption d’un enfant.

 

Nous terminons cette soirée en fixant la prochaine date de rencontre.

 

Kevin et Natacha

vendredi 6 décembre 2024

Conférence proposée par EFA 45 avec Ludivine Casilli sur le thème « accompagner la scolarité » le samedi 05 octobre 2024

 Nous avons eu la chance d’assister samedi dernier à une conférence en présence de Ludivine Casilli au château de Charbonnière à Saint Jean de Braye.

Le thème de l’accompagnement de notre enfant durant sa scolarité est présent pour tout parent mais également pour nous, futurs parents adoptants.

La conférencière est psychanalyste et a également ouvert une école de danse. Elle a rencontré de nombreuses difficultés dans ses apprentissages durant son enfance et pensait au départ que cela était en lien avec les traumatismes qu’elle avait pu vivre.

Cependant, elle remarque que de nombreuses autres personnes rencontrent également des difficultés lors de leurs apprentissages. Est-ce que toutes ces personnes ont vécu des traumatismes ? Ou bien est-ce possible que cela vienne de notre système scolaire et de nos modes de vie ?

Elle a ensuite effectué une nouvelle formation de psychopédagogue, surtout centrée sur les neuroatypies et l’hypersensibilité.

Nous commençons la conférence avec un exercice : chacun doit faire un dessin et répondre à la consigne donnée par Ludivine : nous constatons que malgré le fait que nous ayons tous eu la même consigne, tous nos dessins sont différents ! En effet, pour appliquer la consigne, nous mobilisons nos connaissances mais aussi notre imaginaire et nos représentations. Il en va de même pour les enfants à l’école.

Nous sommes également inquiets quand on nous donne une consigne, même simple et même à l’âge adulte. Est-ce que l’on va me juger ? Est-ce que je vais avoir une note ?

Nous n’avons pas tous le même langage, il est compliqué de se faire comprendre car nous avons tous vécus des choses que l’on ne verbalise pas et qui font partie de notre histoire. Tout cela dépend de ce que l’on a appris et de qui l’on est.

Ludivine explique ensuite que la structure et le cadre sont des éléments importants pour l’éducation d’un enfant. Il est essentiel de savoir dire non et de poser des limites. Ce cadre va structurer les journées de l’enfant et le rassurer.

La nouvelle génération de parents a souvent peur de dire non. Le cadre ne prive pas l’enfant de liberté. Il est important de poser un cadre de sommeil, de travail, d’amusement et de temps avec les parents. Le rôle du parent est de répéter encore et encore à quoi sert ce cadre.

Être parent est épuisant, c’est vrai ! C’est pourquoi il est également important que le parent ait du temps pour lui afin de « recharger les batteries ».

Les routines du soir et du matin sont également importantes. Il faut aussi faire confiance au temps, dans nos sociétés modernes, nous voulons tout « tout de suite », mais certaines choses prennent du temps et c’est normal.

Ce temps d’adaptation est important comme le sont le vide et l’ennui pour un enfant. C’est indispensable pour son développement, son imaginaire. Or, aujourd’hui, les agendas des enfants sont très chargés. Ils ont certes besoin d’activités, mais ils se concentrent déjà toute la journée à l’école, ils arrivent parfois épuisés aux activités et se démotivent si elles sont trop nombreuses dans la semaine. Nous devrions accorder environs 20% de vide chaque jour, 20% du temps où l’on fait ce qui nous fait plaisir, sans programmer une activité. Ludivine fait à ce moment le comparatif avec l’ikigai au Japon (une forme de raison d’être, de mission de vie). Ce temps ne doit pas être du vide d’ennui mais du temps pour soi, de la créativité et de l’imagination.

En tant qu’adulte, sommes-nous capables de se créer des temps d’ennui ?

Le cerveau humain a besoin de sommeil, d’ennui et d’activités flow. Ces activités sont faites par plaisir, on sait que l’on sera en réussite et on va y prendre plaisir. Tout cela est également valable pour les enfants.

Lorsque le cerveau ou le corps lâche, il est déjà trop tard, il faut s’arrêter avant et se permettre ces temps de repos. Les enfants doivent apprendre qu’il arrive également aux adultes de s’ennuyer, nous en avons tous besoin.

Nous abordons ensuite la question de la performance et du perfectionnisme. L’exigence de soi à soi est acceptable car nous avons tous des valeurs. En revanche, il ne faut pas faire en attendant le regard de l’autre. Il y aura toujours des personnes en désaccord avec ce que l’on fait ou dit, ce type de perfectionnisme nous épuise.

Les enfants d’aujourd’hui sont très perfectionnistes, et toujours vouloir être « mieux » renvoi à une image négative de soi-même. Les parents transposent souvent sur leur enfant ce qu’ils ont eu envie de faire lorsqu’ils étaient jeunes (exemple de la guitare) : Est-ce que vraiment cela va servir à l’enfant si ce n’est pas son chemin de vie ?

C’est la même chose avec les examens et les diplômes.

Il est important de ne pas faire quelque chose pour le regard d’autrui. Il est intéressant d’interroger l’enfant avec des questions ouvertes : Que recherches tu lorsque tu fais ça ? Qu’est-ce que tu y trouves ? Qu’est-ce que cela t’apporte ?

L’enfant doit pouvoir dire non, c’est important mais cela peut être long à apprendre.

Nous commençons à parler de la gestion des émotions à l’école, c’est très bien. En revanche, les adultes ne montrent pas leurs émotions à leurs enfants alors qu’on leur demande à eux de les gérer. Or, l’enfant fonctionne en miroir. Il n’est pas honteux de montrer à son enfant que l’on est triste. Notre rôle est d’exprimer nos émotions aux enfants et de leur présenter notre vulnérabilité. On peut par exemple dire « Je me sens en colère », plutôt que « je suis en colère ». L’émotion ne dure pas. Nous voulons toujours gérer la colère et la tristesse car nous voudrions toujours aller bien. Nous pouvons choisir de l’accueillir, de présenter nos émotions et ainsi, les enfants accepterons les leurs.

Le parent est la figure d’attachement de l’enfant, c’est pour cela qu’il va décharger sa colère à la maison.

Comment aider l’enfant à faire redescendre cette colère ?

Nous ne pouvons pas non plus protéger l’enfant de tout, tout le temps. Il faut accepter de ne pas avoir toujours de solutions à tout et il faut savoir leur dire.

Montrer ses émotions, c’est aussi montrer à l’enfant que nous avons confiance en lui, que nous lâchons prise. C’est aussi parfois préparer l’enfant au fait que la vie n’est pas toujours juste, tout n’a pas toujours de sens et nous n’avons pas de prise sur certaines choses.

Il n’y a pas de boite à outil magique qui fonctionne pour tout, les enfants vont toujours revenir tester les règles et c’est normal.


Merci à l’EFA 45 pour leur invitation à cette conférence très intéressante et conviviale.

Natacha et Kevin

mardi 29 octobre 2024

Groupe d’échanges du jeudi 26 septembre 2024

 

Le groupe se retrouve ce soir après la pause estivale afin de pouvoir échanger sur ces dernières semaines. Nous sommes trois couples ce soir, l’un des couples profite de ses vacances mais nous retrouvera dès la prochaine session du groupe.

 Après quelques échanges à propos de nos vacances d’été, nous abordons les rencontres annuelles avec nos travailleurs sociaux puisque deux des trois couples présents ont eu très récemment ces rendez-vous. C’est l’occasion pour nous d’échanger sur ces rencontres et aussi de rappeler qu’une visite médicale est nécessaire chaque année pour le courrier de maintien de notre projet. L’un des couples nous indique que la rencontre avec les travailleurs sociaux a eu lieu à leur domicile, un moment qui peut permettre de montrer nos lieux de vie et aux psychologues et assistantes sociales de découvrir le futur environnement de l’enfant. Un couple rappelle également qu’il est possible de demander à Mme Maillerie les comptes- rendus après les rendez-vous d’actualisation annuels.

 Nous échangeons également ensuite longuement sur la phase d’apparentement, nous sommes en effet tous dans la phase de l’attente post agrément et nous nous projetons sur cette étape du parcours. Nous abordons notamment les premières rencontres, la gestion administrative et la phase d’adaptation et comment préparer au mieux cette dernière. Nous discutons également beaucoup du rôle essentiel de la famille d’accueil et de l’attachement certain de notre futur enfant à celle-ci. Il s’agit en effet d’une personne ressource importante dans la vie de l’enfant.

 Cette phase d’apparentement est essentielle et nous avons tous bien conscience qu’elle est déterminante pour la relation future que nous allons créer avec notre enfant. La construction des premiers liens et l’attachement les uns aux autres débutent dès cette phase. Il est donc important pour nous de bien l’anticiper, l’appréhender et la préparer. Le « faire cocon » est une étape clé, préparer notre entourage à cela est important afin que cela ne soit pas une surprise au moment venu. Se renseigner en amont sur le protocole d’apparentement et les différentes étapes est important, il ne faut pas hésiter à échanger avec nos psychologues lors des rendez-vous afin de s’y préparer au mieux.

 Nous nous questionnons également sur les démarches pour d’éventuelles modifications de notices, même si cela n’est pas dans les projets à court terme des couples présents.

Nous parlons rapidement de la future présence d’un ou d’une psychologue pour (re) devenir un groupe de parole, nous avons hâte qu’un nouveau professionnel nous rejoigne même si le groupe est également très heureux de se retrouver et d’échanger pour le moment seulement entre postulants. Nous évoquons ensuite l’intégration d’un nouveau couple dans notre groupe d’échanges, que nous accueillerions avec grand plaisir.

 Est ensuite abordé l’évaluation des enfants un peu plus grand dans le département et leur statut de pupille. Il nous semble que pour le moment, ce n’est pas encore mis en place pour notre département mais nous allons nous renseigner, notamment lors du pique-nique des adhérents EFA 41 qui aura lieu prochainement.

 Nous terminons par une rapide découverte du jeu Adop’ créé par l’association de la VDA (Voix des Adopté). Nous jouons peu, car nous sommes bavards et il reste peu de temps. Mais nous ne manquerons pas de le découvrir davantage les prochaines fois !

Ce soir, nous nous sommes un peu plus longuement interrogés sur la carte qui abordait ce sujet : « Pourquoi l’adoption ? ». Nous avons échangé sur les réponses que nous avions pu apporter à notre entourage qui nous questionnait sur notre choix de s’orienter vers l’adoption d’un enfant.

 Nous terminons cette soirée en fixant la prochaine date de rencontre en décembre à l'UDAF41 à Blois

 Kevin et Natacha

jeudi 11 juillet 2024

Adoption et Scolarité

 Soirée EFA45  « Adoption et scolarité » Vendredi 14 juin 2024

Nous avons eu la chance d’être conviés en juin à une soirée organisée par l’EFA 45 sur le thème de l’adoption et de la scolarité. Thème qui nous intéressait beaucoup car la scolarité fera nécessairement partie de la vie de notre futur enfant adopté.

Deux membres du conseil d’administration d’EF45 animaient la soirée, elles étaient toutes les deux mamans adoptives.

Tout au long de la soirée, elles se sont appuyées sur deux principaux supports : 

- Guide à l’attention des enseignants (réalisé par l’EFA) : ce guide peut servir d’outil et peut être proposé à l’enseignant de notre enfant pour lui parler de ce qu’est l’adoption et des particularités des enfants adoptés

- Les fiches sur la scolarité EFA (différentes fiches réalisées également par l’EFA qui servent de ressources pour la scolarité des enfants adoptés). 

Nous commençons la soirée par un tour de table et nous notons rapidement tous que la question de la scolarité est essentielle, nous nous sommes tous déjà questionnés sur la scolarité de notre futur enfant, nous notons même que nous partons parfois avec certains à priori dont nous discuterons au cours de la soirée. 

Pendant le tour de table, chaque postulant évoque les questions qu’il se pose autour de la scolarité afin de pouvoir y revenir au cours de la soirée, ainsi que ce que nous attendons de ce moment d’échange. 

Les questions qui reviennent le plus sont les suivantes : 

- Qu’attendons-nous de l’école en tant que parent ou futur parent ?

- L’adoption doit-elle être évoquée avec le corps enseignant ? 

Évidemment, l’objectif est de nourrir nos réflexions, de partager nos points de vue, ce qui permettra éventuellement d’avancer dans nos questionnements. Les réponses ne sont pas forcément universelles, l’important est la réflexion du couple et le travail qui sera fait en amont à ce propos. 

L’enfant est capable de comprendre beaucoup de choses en lien avec son histoire, il est important de les lui expliquer mais sa capacité à les comprendre va également dépendre de son âge. Il peut parfois entendre ce qui lui est dit mais ne pas encore les comprendre. L’enfant peut alors demander une reformulation ou une réexplication pour entendre les choses différemment. 

Lorsque l’éventuelle discussion avec l’école arrive, il faut être prêt à peut-être recevoir des questions inadaptées. Les enseignants sont en effet peu/pas formés à la parentalité adoptive et peuvent parfois émettre des confusions. Le guide EFA peut à ce moment-là être utilisé comme ressource afin d’éviter les amalgames. 

Il permettra ensuite à l’enseignant d’être vigilant (par exemple s’il note un changement dans le comportement de l’enfant).

Nous évoquons ensuite la question de l’arbre généalogique. Elle peut en effet intervenir au cours de la scolarité de son enfant et il est important que les parents réfléchissent aux réponses qu’ils apporteront à leur enfant le jour J si des questions surgissent. Nous notons que le mari et la femme (par exemple) apparaissent bien dans le même arbre généalogique alors qu’ils n’ont pas de lien de sang ? Il peut être déconstruit, adapté à l’histoire de chacun. Il peut aussi y avoir une place pour la famille biologique de l’enfant d’un côté de l’arbre si cela est son souhait. Enfin, l’enfant peut construire son arbre en partant de lui-même et non de ses ancêtres. 

Nous terminerons sur l’arbre généalogique avec la jolie image utilisée par l’une des participantes qui a plusieurs adoptions dans son arbre généalogique : « Mon arbre généalogique existe, on lui a simplement ajouté quelques greffes ».

La question de l’adoption visible se pose également, une adoption visible sera plus souvent évoquée avec davantage de personnes et les questionnements seront également plus nombreux, à l’école ainsi que dans la vie quotidienne. 

Avec la question de l’adoption visible se pose également la question du racisme ordinaire. Comment aider son enfant s’il est victime de racisme à l’école ?

Il est important de ne pas le banaliser, un enfant au clair avec son histoire sera plus armé pour répondre aux questions qu’il rencontrera.

Là encore, le rôle du parent adoptif sera d’accompagner son enfant, de le soutenir et de l’aider à solutionner ces éventuelles problématiques. 

Nous abordons ensuite brièvement la question des papiers d’identité demandés à l’école. Si l’adoption a eu lieu lorsque l’enfant était nourrisson, normalement il aura déjà ses papiers avec son identité lors de l’entrée en maternelle, les livrets de famille et carnets de santé sont demandés. Si l’enfant est arrivé plus tardivement, il est probable que le jugement n’ait pas encore eu lieu au début de sa scolarité avec sa famille adoptive. Dans tous les cas, l’enfant garde son identité de naissance jusqu’au jugement (soit environ 1 an ½ après l’adoption, ce délai peut varier). 

La soirée se poursuit et nous évoquons une question revenue fréquemment au début du tour de table : Qu’en est t-il de la scolarité des enfants adoptés ? Les difficultés scolaires sont-elles plus fréquentes ?

Selon une enquête de l’EFA datant de 2015, 53% des élèves adoptés obtiennent leur bac et détiennent une scolarité ordinaire. La réussite est inhérente aux capacités de l’enfant et dépend de multiples facteurs. En revanche, il est vrai que la disponibilité pour les apprentissages est un facteur directement un lien avec la réussite scolaire. Il est en effet possible que les enfants adoptés rencontrent davantage de difficultés du fait de leur éventuelle insécurité, trouble de l’attachement et selon les ruptures qu’il a pu vivre. L’enfant adopté a souvent une faible estime de lui-même, mais ne le montre pas toujours, cela peut jouer sur sa réussite à l’école. 

Tout cela est donc propre à chacun et là encore, l’accompagnement des parents est primordial. L’important est plutôt de se poser les bonnes questions, certes nous souhaitons le meilleur pour notre enfant mais l’objectif n’est pas avant tout son bonheur dans la vie ? Il est important de moduler ses attentes vis-à-vis de l’enfant (et encore davantage avec un enfant adopté). 

Il est indispensable que l’enfant saisisse bien que l’échec (scolaire ou non) n’entre pas en lien avec un risque d’abandon. 

Il est également possible que l’enfant adopté présente à un moment de sa vie une phobie scolaire. Il s’agit d’une expression visible du manque de confiance envers l’adulte, un rejet. Un accompagnement par des professionnels sera alors indispensable pour aider son enfant. 

Il est important que les futurs parents adoptifs anticipent et s’adaptent aux éventuelles difficultés scolaires de leur enfant. Des études montrent que cela peut être plus compliqué chez des personnes ayant faits des études supérieures. Il est alors essentiel de se questionner, se préparer, de l’écouter, de parfois accepter l’aide de professionnels si cela est nécessaire afin d’accompagner au mieux son enfant dans sa scolarité. 

Notons tout de même que l’enfant peut également ne rencontrer aucune difficulté particulière au cours de sa scolarité !

L’enfant adopté a besoin de beaucoup de repères, il est important lors de ces premiers jours d’école (mais cela peut être valable pour un voyage aussi par exemple) de bien expliquer à l’enfant que l’on va revenir le chercher, que nous serons là à sa sortie de l’école. Ceci peut aussi être matérialisé pour rassurer l’enfant victime d’inquiétudes. 

Nous rappelons ensuite que s’il est essentiel de se projeter, il ne faut pas anticiper les questions de l’enfant. C’est à lui de nous emmener là où il veut dans ses questionnements plutôt qu’à nous de le devancer. 

Il est important également de reformuler les éventuelles indélicatesses d’autrui devant son enfant (cela peut être fait à postériori mais cela doit être clair pour l’enfant). 

Nous terminons la soirée par des propositions de thèmes pour les soirées suivantes. 

Nous remercions l’EFA45 pour leur chaleureux accueil !

Natacha et Kevin 


dimanche 9 juin 2024

Groupe d'échanges du jeudi 30 mai 2024

Le nouveau groupe se réunit pour la 1ere fois après le départ de la psychologue. Nous sommes désormais quatre couples, tous agréés et nous nous retrouvons toujours dans la salle de l’UDAF à Blois. Lors du dernier groupe de parole, le 11 avril 2024, il avait été décidé, en présence du bureau de l’EFA de poursuivre le groupe sous la forme d’un groupe d’échanges en attendant de trouver une nouvelle psychologue.

Nous commençons par résumer cela aux nouveaux couples qui nous retrouvent ce soir. Nous préférons pour cette première soirée ne pas s’enfermer dans un thème précis mais plutôt de se donner des nouvelles, revenir sur nos parcours et sur nos dernières démarches. Enfin, nous échangeons sur nos ressentis du moment. 

Après un rapide tour de table, en effet les membres se connaissent déjà tous, nous vérifions que tout le monde a bien reçu le mail de rappel pour la soirée de ce soir. Nous aborderons différentes thématiques au cours de la soirée, au rythme des besoins et des envies de chaque couple.

Nous abordons dans un premier temps les démarches à faire pour les 1 an d’agrément, en effet plusieurs couples vont bientôt rencontrer les professionnels de l’ASE pour l’anniversaire de leur agrément (1 an ou plus) et nous sommes revenus ensemble sur les démarches nécessaires : 

- Écrire un courrier afin de préciser les démarches effectuées durant l’année qui s’est écoulée

- Rencontrer notre médecin de famille pour obtenir un certificat médical (même si un couple signale que la demande de ce certificat n’a pas été faite pour eux à ce jour) 

- Éventuellement réfléchir à la modification de notre notice (même si celle-ci peut être modifiée à n’importe quel moment). 

Le groupe est ravi de pouvoir échanger en petit groupe, nous sommes plus à l’aise et dans un climat de confiance pour discuter et échanger sur nos parcours. Nous traversons certaines étapes similaires lors de cette phase d’attente. 

Nous discutons ensuite un moment sur l’ouvrage de « la normalité adoptive » de Johanne Lemieux que nous étudions tous. Le groupe remarque qu’il s’agit également d’un outil que nous pourrons également utiliser lorsque nous serons apparentés. 

Certains couples recommandent également le livre « parents par adoption » Blandine HAMON, qui est également très bien fait et utile pour notre préparation à la parentalité adoptive. L’un des couples recommande également la lecture de l’ouvrage « Les 1000 premiers jours de vie », conseillé par l’assistante sociale qui les suit. 

Pour terminer sur les ressources littéraires, nous abordons la revue « accueil » de l’EFA, à laquelle nous sommes également tous abonnés. Nous l’utilisons tous plutôt comme des guides ou bien, nous nous référons aux articles spécifiquement lorsque nous avons un questionnement ou besoin d’une information précise. Il nous sera également certainement très utile après nos apparentements.

Nous passons ensuite à un thème bien différent et abordons l’importance de parler de notre projet à nos familles, plus ou moins élargies. Nous parlons ensuite de la place de l’école et de comment aborder l’adoption de notre enfant avec ses futurs enseignants. Nous imaginons comment aborder au mieux avec l’école cette particularité que rencontrera notre famille.

Nous imaginons également comment aborder au mieux le sujet avec notre enfant lorsqu’il étudiera à l’école des thématiques comme l’arbre généalogique ou bien la question de la génétique. Proposer à son enfant des outils qui le rattachent à son histoire comme par exemple un journal de vie qui serait là depuis le début de l’apparentement, peut être une bonne idée. 

Dans tous les cas, anticiper les réponses aux questions que l’on apportera à notre enfant à ce type de moment de vie nous semble être une bonne idée. En revanche, c’est l’enfant qui amènera de lui-même ces questions, s’il en ressent le besoin.

Nous abordons ensuite le sentiment parfois ambivalent lors de cette attente et l’importance de rester acteur de notre projet en participant à diverses rencontres par exemple. 

Nous terminons la soirée autour du lien et de l’attachement que nous allons créer avec l’enfant et sur l’importance de la phase d’apparentement et de ce moment privilégié à trois. 

Nous abordons également la famille élargie et l’annonce à l’employeur.

La séance a duré 2h sans en avoir l'impression, c’était très agréable d’échanger tous ensemble !

Pour terminer, nous fixons la date du jeudi 26 septembre 2024 à 20h30 également pour la prochaine rencontre. Nous préférons rester sur des échanges libres plutôt que de partir sur un thème précis. Nous serions par contre enthousiastes à l’idée de tester ensemble le jeu a’dop, jeu créé par la Voix des Adoptés, lors de l’un de nos futurs échanges.

Kevin et Natacha 

 



jeudi 6 juin 2024

AG JRD

 Le 1er et 2 juin, le président Sébastien BOUCHERON et le secrétaire Christophe MARION se sont rendus à l’Assemblée Générale de la fédération d’Enfance et Famille d’Adoption, ainsi qu’à la Journée des Représentants Départementaux. L’EFA69 a reçu toute la délégation à Lyon.

Anne ROYAL la présidente de la fédération nous a exposé le rapport moral 2023, avec les grands axes 2023 qui sont

1. Adoption

2. Enfance délaissé

3. Consolidation du mouvement

Ces axes ont modelé les actions de la fédération, aussi bien dans les commissions (CNA, CNAOP …) où EFA siège que dans les propositions de conférences et d’informations vers les AD.

Nous avons été informés qu’EFA organisme de formation a obtenu la certification QUALIOPI.

Puis nous sommes passé au rapport financier qui présente un déficit. Les présidents ont voté une augmentation de la quotepart fédérale sur les adhésions. En 2025 les AD devrons reverser 24€ pour chaque adhésion au lieu des 22€ aujourd’hui. L’abonnement à la revue accueil reste à 20€.

La Journée des Représentants Départementaux a commencé par le vote des nouveaux grands axes pour les années à venir. Ces axes avaient fait l’objet d’un travail dans les bureaux de chaque AD puis le débat avait été porté au niveau régionale et nationale.

Les nouveaux axes sont :

AXE 1 Sensibiliser à l’adoption des enfants grands et/ou porteurs de handicap et     l’accompagner.

AXE 2 Œuvrer pour que chaque enfant confié à l’ASE ait un statut correspondant à sa situation/ œuvrer pour que chaque pupille de l’état ait un projet de vie adapté et durable.

AXE 3 Faire connaitre les différentes modalités permettant l’accueil des projets de vie (tiers durable et bénévole, parrainage) / Ouvrir EFA aux personnes qui s’engagent auprès de ces enfants, en élargissant la base de l’association.

Puis nous avons constitué des groupes de travail pour chacun des axes. Chaque groupe a dû identifier les actions à mener dans les départements et vers les adhérents, ainsi que les besoins des AD. La synthèse de tout le travail accompli nous sera transmise ultérieurement, mais on peut déjà en conclure que les administrateurs demandent à la fédération des supports et formations sur les 3 axes.

Anne ROYAL nous a décrypté le nouveau décret pour le conseil de famille des pupille de l’état, qui modifie son fonctionnement et oblige une formation de tous ces membres. Il modifie aussi la durée des mandats.

ERF (Enfant en Recherche de Famille) nous a divulgué en exclusivité son nouveau blog ZEBULON. Erf.adoptionefa.org

Le site internet de la fédération a déjà été rénové, le site privé réservé aux administrateurs le sera à l’automne.

Tout au long de ces deux jours nous avons pu échanger avec les administrateurs fédéraux, cela nous a permis de récolter des informations précieuses qui nous servirons à l’avenir. Nous avons aussi établi des contacts qu’il nous appartiendra de consolider pour une mutualisation des connaissances et voir des actions conjointes.


dimanche 26 mai 2024

L'adoption visible

 Soirée EFA45  Vendredi 24 mai 2024

Nous avons eu la chance vendredi dernier de participer à une soirée organisée par l’EFA45 sur le thème « l’adoption visible ». Elle est la première d’une série de deux soirées, la prochaine aura pour sujet « la scolarité et l’adoption ». Ces deux soirées sont animées par deux membres du conseil d’administration d’EFA45. L’objectif de cette soirée était d’échanger ensemble autour de l’adoption visible : nos questions, nos craintes et c’était également l’occasion de discuter avec les autres couples de nos notices et notamment de la question de l’ouverture à l’adoption visible.

Deux papas adoptifs, membres du CA, directement concernés par l’adoption visible animaient la soirée.  Ils ont tous les deux adopté un enfant pupille, né dans le Loiret mais avec une couleur de peau différente de la leur.  Après un rapide tour de table, ils ont commencé par nous présenter leur histoire et celle de leur famille. En tant que futurs parents adoptants, nous imaginons la couleur de peau avec le prisme de l’adoption, mais c’est une spécificité que l’on rencontre également dans les familles recomposées par exemple.  Nous commençons par aborder l’importance de bien préciser son projet dans sa notice, il est important de rester fidèle à sa ligne directrice mais la notice peut évoluer, comme notre projet car il vit ! Il évolue avec la réflexion de notre projet. 

Comment aborder les questions parfois indiscrètes des inconnus ?

Il faut être conscient que l’adoption visible va parfois générer ce type de questions (d’où vient-il ? Quelles sont ses origines ?). Il est possible de dire à ces personnes qu’il s’agit d’une adoption mais aussi de répondre avec humour et au second degré, par exemple : mon enfant est né à Blois, il est Français et retourner la question à notre interlocuteur. Se rapporter au lieu de naissance est important. Il s’agit parfois d’une simple curiosité maladroite. Il peut y avoir aussi des questions d’autres enfants ou des réflexions qui peuvent parfois être maladroites. Si cela est possible, il est intéressant de discuter avec ces enfants en leur expliquant avec des mots simples ce qu’est l’adoption. Les paroles des camarades de classe sont parfois le miroir de celles des parents. 

L’enfant n’a pas de suite conscience de la différence de sa couleur de peau. Lorsque d’éventuelles questions arrivent du type : pourquoi je n’ai pas la même couleur de peau que toi ?  Il est important de ne pas mentir à l’enfant mais par exemple de lui répondre : tu étais dans le ventre d’une dame qui avait également la peau foncée. Souvent, l’enfant se satisfait de réponses simples et directes. Il ne faut pas aller plus loin dans les explications si l’enfant ne cherche pas lui-même à aller plus loin. Il est important que son adoption (visible ou non) soit une évidence, qu’elle fasse partie de son histoire et de sa vie depuis le début, et qu’elle ne soit pas un tabou. Pour ce qui est de la non-ressemblance avec ses parents adoptifs, il est possible de répondre à l’enfant qu’il n’y a certes pas de ressemblance physique mais un mimétisme qui se met en place, visible ou non (les réflexes, les routines, la démarche, les mimiques …). Les ressemblances se trouvent dans le savoir être et pas seulement dans le physique. 

Comment aborder la question de la recherche des origines ?

Il est important d’anticiper les réponses mais pas les questions. Si on ne sait pas répondre à l’enfant, il est possible de tout simplement lui dire qu’on ne sait pas. Nous abordons ensuite les différents objets et outils dont l’enfant adopté peut disposer afin de le lier à son histoire. Cela peut être par exemple un livre sur sa semaine d’apparentement, ou bien des photos. Il est également possible de fêter son anniversaire d’adoption en plus de son anniversaire. Ces éléments vont aider l’enfant à construire son histoire. Il est important de construire avec l’enfant des routines rassurantes. Lors de ses questions, l’enfant doit recevoir des deux parents des réponses en accord, non contradictoires.  Attention à notre vigilance vis-à-vis des propos évoqués devant l’enfant, ne pas leur mentir est essentiel. 

Ensuite, nous discutons de l’attachement et rappelons que celui-ci n’est pas instantané, et ceci dans les deux sens. Un enfant adopté a besoin d’une présence parentale renforcée, surtout à son arrivée dans le foyer. Nous discutons alors longuement de l’importance d’anticiper la présence des parents auprès de l’enfant en amont. Elle est indispensable pour construire ensemble cet attachement. Il est important également d’anticiper concrètement cette absence auprès de notre employeur. Un enfant plus grand aura déjà une histoire et donc besoin d’encore davantage de temps. 

Nous terminons la soirée par un partage de nos films préférés sur le thème de l’adoption : Pupille, Il a déjà tes yeux, Lion, C’est toi que j’attendais.

Les membres du CA attirent notre attention sur l’importance de bien vérifier les sources lorsque l’on se documente et de ne pas hésiter à consulter les recommandation EFA (sur le site ou dans les revues accueil par exemple). 

Nous remercions l’EFA45 pour leur invitation et l’EFA41 pour le partage de cette soirée à leurs adhérents. 

Natacha et Kévin

Quels parents sommes-nous ? L'éducation positive en question

 Conférence (podcast) 

Les conférences France inter 13 décembre 2023



Nous souhaiterions aujourd’hui vous partager une conférence de France Inter que nous avons écouté il y a peu. Celle-ci n’est pas en lien direct avec l’adoption (quoique de nombreuses références nous y ferons écho durant l’écoute des épisodes) mais directement en lien avec la parentalité et avec les parents ou futurs parents que nous sommes. En tant que postulants, se questionner sur notre future parentalité est également au cœur de l’attente et y réfléchir en amont est pour nous primordial. Nous pensons que ce partage pourrait vous intéresser ! 

Lien vers les épisodes : 

https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/serie-quels-parents-sommes-nous-l-education-positive-en-question

Nous vous proposons un récapitulatif des épisodes pour ceux qui n’auraient pas le temps de les écouter. L’animateur des épisodes est Ali Rebeihi, célèbre journaliste à France Inter. Il reçoit plusieurs invités, professionnels de l’enfance.

Les différents invités : 

Didier Pieux : psychologue

Rebecca Shankland : psychologue qui a écrit « s’initier à la psychologie positive »

Bruno Humbeech : psychopédagogue, spécialiste des situations de rupture

Catherine Gueguen : pédiatre, spécialiste du soutien à la parentalité


Épisode 1 : L’éducation positive : brève histoire de la parentalité  

Nous entendons beaucoup de principes à appliquer avec les enfants (pas de tétine, pas d’enfant roi, pas d’écran…) Comment démêler le vrai du faux ?  Il est important de faire le deuil d’être un parent parfait, ainsi que celui d’avoir un enfant parfait. L’idée n’est pas d’essayer de devenir un parent idéal. Les parents veulent bien faire mais sont souvent démunis, ils ont besoin de soutien et d’être accompagnés. Amour et frustration : Est-ce possible ? Selon une étude de mai 2022, différents piliers de la relation parent-enfant existent : dialogue, amour, protection, complicité et codécision.

Il faut garder à l’esprit que chaque enfant est unique et que deux enfants qui ont reçu la même éducation seront tout de même différents. L’éducation est transformée par l’enfant qui la reçoit. La pédagogie positive permet à l’enfant un développement serein, une transmission de valeurs et un certain épanouissement. Il a besoin d’empathie, de tendresse et de respect. L’objectif est d’arriver au développement individuel de chacun. L’éducation positive n’est pas d’éviter que l’enfant ait des obstacles mais l’aider à les vivre, à traverser ces épreuves. L’objectif est de développer ses compétences psychosociales afin que l’enfant puisse faire face à ces situations émotionnelles. L’erreur serait de croire que l’éducation positive est une éducation sans limite. Il est important d’être empathique mais de garder un cadre qui favorisera le développement de l’enfant. Il existe deux types de colères : les colères avec du sens (où l’enfant a besoin d’être entendu) et les colères pulsionnelles. Il est important de ne pas perdre le bon sens. 

Question du public : Faut-il élever un enfant dans un climat permissif ? L’enfant (tout comme l’adulte) a avant tout besoin de plaisir et d’un attachement sécure. Les enfants veulent tout dans l’immédiateté. C’est à l’adulte d’expliquer que ceci n’est pas possible. Les enfants sont prisonniers de leurs ressentis (faims, soifs etc). Punir est peu efficace, les invités conseillent plutôt d’expliquer et de reprendre l’enfant.

Épisode 2 : Qu’est-ce que l’éducation positive ? 

La convention de l’enfant existe depuis 1989. En 2006, le conseil de l’Europe définit l’éducation positive avec un ensemble de repères à apporter à l’enfant. Les intervenants invitent à la vigilance vis-à-vis de l’interprétation de cette parentalité positive. Il s’agit d’une parentalité dont la finalité est positive. La position de l’adulte a du sens dans l’éducation. Un focus est fait sur l’enfant mais les situations éducatives incluent aussi les adultes et les enfants prennent conscience des émotions de ces derniers. Il est également important de comprendre la façon d’être des parents vis-à-vis des enfants.

Oui, l’éducation est difficile ! Il est possible de dire un mot de trop, l’important est de s’excuser. Nous sommes tous faillible, l’enfant va alors comprendre qu’il peut lui aussi s’excuser car il mime souvent le comportement de l’adulte. Il apprend beaucoup par mimétisme. Aujourd’hui, les parents sont souvent sous pression multiple, avec une importante charge mentale. La mise en place de comportements automatiques ne correspond pas toujours à ce que le parent voudrait vraiment. Si le comportement de l’enfant déborde, il faut peut-être regarder ce qu’il s’est passé en amont. Il est possible que le cadre n’ait pas été correctement définit et compris par l’enfant. L’enfant a besoin biologiquement de stopper le pulsionnel, certains n’y arrivent pas toujours. L’enfant a certes besoin d’amour et d’attention, mais le cadre lui est également essentiel. 

L’éducation positive apporte une réponse aux besoins fondamentaux : le besoin d’autonomie et son soutien (possibilité de faire des choix), se sentir acteur de ses apprentissages, mais le tout doit rester dans les valeurs de la famille. Le contexte de la pédagogie est encore plus important que la pédagogie en elle-même (relation parent-enfant saine). L’éducation positive prône une relation empathique et chaleureuse. L’empathie permet de travailler sur les émotions de l’enfant et sur celles du parent. Le soutien et l’encouragement sont des valeurs fondamentales. La première étape est d’arrêter un comportement en donnant ses conséquences (on pose le cadre), ensuite on valorise l’enfant. En donnant à l’enfant les conséquences, on évite les réactions fortes ainsi que des réactions émotionnelles disproportionnées. 

Le parent doit apprendre à dire non, à poser des repères et à ne pas faire preuve de laxisme. Il s’agit d’expliquer à l’enfant pourquoi ce qu’il demande n’est pas toujours possible. Il s’agit de mettre une limite tout en demeurant bienveillant. C’est la finalité qui est positive, l’enfant n’est pas toujours content. Mais le rôle du parent est d’écouter et d’accueillir ses émotions. 

Épisode 3 : Quels parents sommes-nous ?

Dans cet épisode, les invités présentent les trois différents types de parents, avec 3 images qui permettent de se situer : 

Le parent hélicoptère : Il est dans le contrôle, son objectif est de ne l’exposer à aucun danger. Ce n’est pas un problème sauf une pression est faite sur l’enfant ou sur le parent lui-même (limite des capacités de l’autonomie). La parentalité nécessite d’être un peu hélicoptère mais attention : surveiller est différent de contrôler. Le risque est de chercher à garder l’enfant vers nous. La recherche montre qu’il peut s’agir de parents super protecteurs. 

Le parent drone : Il recherche à tout prix le meilleur pour son enfant (école…). Il est normal de vouloir le meilleur pour son enfant. En revanche, on ne doit pas être en recherche du contentement constant pour son enfant, mais du bonheur comme finalité. Le risque est l’épuisement parental ainsi que l’épuisement de l’enfant car à chaque contentement, autre chose doit être demandé.

Le dernier type de parent est le parent curling : Son objectif est de déblayer les obstacles qui entravent le chemin de leur enfant. Le parent agit de manière contre-productive car il va par exemple s’énerver lors des devoirs de l’enfant, l’enfant va alors stresser. 

Un mélange de ces trois types de parents est nécessaire et il faut garder à l’esprit qu’il n’y a pas de parent parfait. 

La parentalité positive propose aux parents de :

Rester zen mais l’enfant doit percevoir que la colère se manifeste, il doit percevoir l’émotion de son parent. 

Être hyper communiquant : si l’enfant questionne le parent à un moment inopportun il est possible de lui répondre que ce n’est pas le bon moment, mais qu’il est important de l’écouter et qu’ainsi il reporte la discussion car il n’est pas disponible à l’instant T. 

Parent tolérant : Attention à l’illusion de parent sans limite, on ne doit pas hésiter à dire non. Être tolérant ce n’est pas tout permettre. 

Épisode 4 : La boite à outils 

Dans ce dernier épisode, les invités analysent différentes scénettes ou les deux parents sont en désaccord. 

1ere scénette : crise d’un enfant de 3 ans, réaction et gestion des parents 

Il est important d’identifier quand l’enfant a un comportement positif, car s’il y a un rapport de force, le parent perd beaucoup d’énergie et ne perçoit pas quand il est nécessaire de changer et d’adapter son comportement. Il y aura donc moins d’efficacité. S’il existe une tension éducative ainsi qu’un système radical, l’enfant peut « exploser ». La radicalisation des postures des deux parents, fait souffrir l’enfant. C’est également le cas lorsqu’il se retrouve en conflit de loyauté entre ces deux derniers. Les deux parents peuvent être en désaccord mais attention à rendre lisible la façon de l’autre et de l’accepter. 

2eme scénette : Enfant de 9 ans qui ne veut pas faire ses devoirs 

L’enfant a parfois du mal à se contraindre. Même si les parents ne sont pas d’accord, les deux ont souvent un peu raison. Attention avec les phrases empathiques du type : « moi aussi j’ai vécu ça » ou de toujours se mettre à la place de l’enfant. La société a évolué et l’éducation change. La question est plutôt : comment aider l’enfant à s’engager dans le comportement ?  L’idée est de déclencher le mouvement pour qu’ensuite l’enfant travaille seul. L’adulte l’accompagne pour passer à l’action. 

3eme scénette : Adolescent joue avec son téléphone à table 

Ici encore, interdire à l’instant T va uniquement générer une frustration chez l’enfant. Les règles sont à définir en amont du moment de passer à table.Nous devons tous apprendre à séparer notre temps en 3 parties : le temps familial, le temps libre (du temps pour soi) et le temps professionnel (ou scolaire). Pour le temps libre, les invités parlent de l’importance pour chacun de trouver notre Ikigai (concept Japonais, ce qui nourrit notre joie de vivre). 

Le problème ici n’est pas l’écran mais l’écran sur le temps familial. Le temps libre doit rester un temps libre, même pour l’enfant. Le parent doit également montrer l’exemple en montrant qu’il est capable de prendre du temps pour lui. 

Pour le cas ici de l’écran, il peut être pertinent d’expliquer à l’enfant qu’il est également compliqué pour nous de ne pas consulter nos mails professionnels lors du temps familial. Ceci sera plus efficace que de faire la morale à l’enfant. 

Pour terminer, les invités insistent sur l’importance du bon sens. L’éducation que l’on va donner à son enfant va toujours dépendre de son histoire, de son tempérament ainsi que de son caractère. 

Cette révolution éducative est essentielle puisque l’on sait aujourd’hui que notre société va changer si les enfants sont bien traités. Il est important de privilégier des livres qui nous poussent à réfléchir plutôt qu’à penser d’une certaine manière. 

Natacha et Kévin

lundi 20 mai 2024

PIQUE NIQUE DU 15 JUIN



 Bonjour à toutes et tous,

Nous vous avions demandé de choisir le lieu de notre prochaine rencontre via le questionnaire en ligne. Vous avez été nombreux à participer et nous vous en remercions.

C'est donc avec une petite mais confortable majorité que le parc des Mées à votre préférence

Nous vous retrouverons tous et toutes le 15 juin à 11h sur le parking du parc, et pour les retardataires à 11h30 nous serons dans le parc. Cette journée conviviale sera l'occasion de prendre des nouvelles des autres et d'échanger. Chacun sera munis de son pique-nique avec ses spécialités à faire découvrir à tout le monde. L'association vous offrira l'apéritif.

Nous avons hâte de vous revoir tous et toutes avant la période estivale.

Belle journée à vous



samedi 23 mars 2024

Ciel mes enfants adoptent

 Ce samedi s’est déroulé une conférence sur le thème de l’adoption à la salle Jean Cros à Blois, une conférence en présence de Nathalie Parent. Cette dernière a été présidente de la fédération de l’EFA de 2012 à 2020, elle est également mère adoptive de 3 enfants et conférencière. Elle a également été membre des conseils de famille et du CNAOP. 

Cette conférence s’adresse à toutes les familles adoptives ainsi qu’aux postulants. Ayant pour nom « Ciel, mes enfants adoptent ! », les grands-parents, oncles et tantes, amis etc étaient les bienvenus.

Nathalie Parent, avec son expérience et expertise est revenue sur le parcours pour devenir parent adoptant, sur les besoins et spécificités de l’enfant adopté et sur ce parcours qu’elle a elle-même vécu. Expliquant également son vécu et s’appuyant sur des exemples concrets, elle a répondu également aux questions des participants en insistant sur l’intérêt des échanges entre les participants et elle-même.

La conférence se termine par un temps de questions et d’échanges. 

Pour commencer, Mme Parent distingue aux participants l’enfant « modèle de base » (enfant biologique) de l’enfant adopté (parent à option). 

Ensuite, elle revient sur le parcours de l’agrément. Il ne s’agit pas d’un examen mais d’une mesure de protection de l’enfance. Il s’agit de donner une famille à un enfant qui n’en a plus, de créer un lien de filiation. Les enfants concernés par ces mesures sont souvent des enfants nés sous le secret ou qui n’ont plus de parents. Il peut s’agir d’une adoption nationale ou bien d’une adoption internationale.

Il est important de retenir que l’on part toujours du besoin de l’enfant et on regarde s’il correspond au projet d’un candidat. C’est comme deux pièces de puzzle mais avec deux puzzles différents. 

L’agrément, ce n’est pas chercher des parents parfaits mais évaluer des postulants afin que l’enfant ne soit pas une nouvelle fois abandonné. L’objectif est de construire ensemble une vraie famille, sans ADN en commun. Mme Parent revient sur la différence entre l’adoption et la famille d’accueil. 

Cette évaluation permet aux travailleurs sociaux de définir avec les candidats leur projet (adoption visible ou non, enfant porteur de maladie ou de handicap ou non …). L’objectif est de définir ensemble le champ des possibles, afin que les postulants se sentent parents de l’enfant qui leur sera proposé.

Attention, l’agrément c’est comme le permis de conduire, on peut avoir le permis et ne jamais conduire ! 

Mme Parent présente ensuite les deux voies pour adopter : l’adoption nationale et l’adoption internationale. 

Elle explique que le nombre d’enfants adoptés à l’international baisse chaque année (moins de 200 l’an dernier). Les pays doivent respecter la convention de la Haye pour les droits de l’enfant. Les états doivent commencer par aider les familles à garder leur enfant, malgré la pauvreté par exemple. Les enfants délaissés peuvent également être confiés à leur famille élargie. Par la suite, les pays doivent favoriser l’adoption nationale pour enfin l’ouvrir à l’internationale. En parallèle, le niveau économique des pays augmente ainsi que l’éducation à la sexualité. Tout cela explique cette considérable baisse d’enfants juridiquement adoptables à l’international. 

Ensuite, il y a les enfants pupilles de l’état, qui même s’ils sont juridiquement adoptables, ne le sont pas toujours dans leur tête, l’adoption ne peut avoir lieu avant que l’enfant ne soit prêt. 

C’est le conseil de famille qui fait le travail de protection pour ces enfants pupilles, et qui choisit les futurs parents. 

Mme Parent illustre ses propos : L’abandon pour un nourrisson, c’est comme si nous sautions de 3 000 mètres d’un avion sans parachute. L’enfant a toujours vécu une rupture avec sa mère de naissance, il a été abandonné.

Elle revient sur le nombre important de dénis de grossesse et des comportements parfois à risque de ces mères de naissance au cours de la grossesse. 

La conférencière recommande de film Pupille, de Jeanne Herry, sorti en 2018 afin d’illustrer le parcours d’un enfant né sous le secret. 

Mme Parent revient sur les orphelinats de Ceausescu en Roumanie, qui fort heureusement n’existent plus mais n’ont pas été sans laisser de séquelles psychologiques à ces enfants. Ceci montre l’importance des soins apportés à l’enfant, sans quoi il risque de ne pas s’éveiller comme il le devrait. Le regard et l’attention de l’adulte sont essentiels pour son développement. 

Les enfants abandonnés perdent leurs repères, parfois leur langue, leur climat, la manière dont on s’occupe d’eux … C’est ainsi que lors de l’adoption, l’enfant a besoin de faire cocon.

Cette troisième partie de la conférence est essentielle puisque Nathalie Parent explique aux futures familles élargies l’importance de ce cocon, les premières semaines qui vont suivre l’adoption. À son arrivée, l’enfant ne sait pas ce que sont des parents, ou alors il en a une image négative (parents maltraitants par exemple). Souvent, l’enfant a également du mal à exprimer ses émotions, il ne se sent pas encore sécure. Il doit alors bien comprendre qui sont ses parents et qui va s’occuper de lui, pour toujours. C’est ainsi que dans un premier temps, l’enfant va rester uniquement avec ses parents. Il doit repérer ses figures d’attachement, l’amour ne répare pas les traumatismes. Les parents créés alors un lien de filiation mais les grands-parents quant à eux vont ouvrir les portes de la généalogie. Leur rôle est essentiel également, ils vont construire un lien avec l’enfant. 

L’enfant adopté va souvent venir « attaquer le lien », vers l’âge de 7-8 ans en moyenne avec des paroles un peu choc comme : « tu n’es pas ma mère ». L’enfant a besoin d’être rassuré, le parent peut lui répondre que c’est notre enfant et que nous sommes donc une vraie mère et que nous serons toujours présente, tu restes avec nous tu n’as pas le choix. L’enfant teste pour s’assurer que ses parents sont bien là pour lui.

Mme Parent rassure les grands-parents (et autres membres de la famille élargie) en affirmant qu’ils ne seront pas attaqués, seuls les parents le sont. 

Pendant le « faire cocon », les grands-parents vont pouvoir venir au bout de quelques semaines mais il est important que dans un premier temps ils ne s’occupent pas de l’enfant. Petit à petit, l’enfant va repérer ses figures d’attachement et il va savoir sur qui il peut compter. 

Enfin, Mme Parent dédramatise certains points sur lesquels il ne faut pas trop être exigeant sur les débuts de l’apparentement (nourriture, scolarité par exemple). La rigidité éducative ne fonctionne pas avec les enfants adoptés. 

Elle insiste également sur la préparation nécessaire à faire en amont lorsque l’adoption est visible. Il faut en effet se préparer à de possibles réflexions, de la curiosité ou même parfois des questions très déplacées. Il peut être compliqué d’accompagner un enfant s’il est victime de racisme, si nous ne l’avons pas vécu nous-même.

La conférence se poursuit avec le thème de la recherche des origines. Mme Parent explique que l’enfant peut en avoir envie mais que ce n’est pas systématique. Dans tous les cas, le rôle de la famille adoptive est d’accompagner l’enfant dans ses démarches, de le soutenir et de ne jamais oublier que c’est SON histoire. C’est à l’enfant de décider s’il veut aller rechercher ses origines ou non et du moment opportun pour lui. L’accompagner n’enlèvera rien du rôle et de la place que nous avons dans sa vie, au contraire.

Pour terminer l’après-midi, Mme Parent répond aux questions des participants.

Nous remercions les bureaux de l’EFA 41 et de l’EFA 45 pour l’organisation de cet évènement ainsi que bien sûr Nathalie Parent pour sa venue dans le Loir-et-Cher. 

Natacha et Kevin.



Quelques témoignages des participants.
"Cette journée était magnifiquement organisée. Très riche en échanges très positifs, nous avons passé un moment fantastique.
Pour nous, grands-parents, bien que les enfants aient toujours échangé avec nous, avant, pendant, et après l'adoption de notre petite fille, nous connaissions les informations reçues dimanche, mais nous n'avons pas toujours compris et intégré les raisons du "cocoon" et surtout sa durée qui parfois nous frustrait.
Cette conférence et les échanges qui ont rythmés cette journée nous ont permis d'avancer et de pouvoir avoir la chance d'être de meilleurs grands-parents.
Alors un grand merci à vous tous pour tout cela.
Félicitations pour cette organisation sans faille."
Patricia.

"Merci énormément de ce moment partagé.  
C'est riche d'échanges et ça nous permet vraiment de faire vivre le projet dans cette période d'attente qui est terriblement longue. 
Je nous souhaite à tous de vivre une histoire similaire à ces belles histoires de vie."
Dorothée.

« Je m’appelle Coralie et avec mon mari et l’un de mes fils nous accompagnons Cédric et Michèle à cette conférence. Pour nous c’est cette conférence car nous connaissons l’adoption par procuration, parce que nous connaissons Cédric et Michèle, parce qu’ils nous ont expliqué leur démarche mais nous l’imaginons plutôt que de la vivre. Alors nous avons dit « oui » à cette demande de participation à un pique-nique suivi d’une conférence et nous nous sentons concernés puisque les enfants, les amis, les petits enfants, il est question de nous les péri-adoptants. Alors comment avons-nous vécu cette journée ? Un pique-nique c’est bien, c’est convivial et tout le monde apporte pour tout le monde. On échange, on partage et on parle avec des adoptants, des adoptés, des professionnels de l’adoption et des comme nous qui ne sommes « ni ni » mais si concernés par ce que vivent nos amis. La conférence nous a ouvert tout un spectre de compréhension autour de l’adoption. Nous avons découvert une large variété de situations d’accueils, une meilleure connaissance de la façon de tisser un attachement Parents naturels nous avons pu recouper certains témoignages avec nos expériences personnelles et constater qu’il existe des caractéristiques communes de croissance d’un enfant adopté avec celles d’un enfant biologique. Après tous des enfants biologiques vivent aussi des ruptures, des situations de rejets, d’évitement. L’adoption visible nous a rappelé le racisme vécu par un ami de nos enfants. Nous n’avons donc pas souvent été surpris par ces situations rapportées mais nous avons compris pourquoi elles étaient propres à l’adoption. Conscients toutefois de la particularité de l’accueil d’un enfant par adoption, nous gardons présents à l’esprit l’indispensable période de cocon pour rendre sécure et nous en retenons un certain positionnement pour nous dans ce contexte de réparation du lien, de création du lien. Peut-être que nous aurons un rôle à jouer lors de la recherche des origines si le projet d’adoption aboutit, et sans doute que nous ferons famille avec eux à ce moment. »
Xavier et Coralie.

Un grand merci à tous les participants, ainsi qu'EFA Loiret pour leur aide présicieuse. Et surtout un grand merci à Nathalie PARENT.
N'oublions pas les enfants pour leur patience.





lundi 19 février 2024

Conférence "Ciel, mes enfants adoptent !"

 Le 16 mars 2024, EFA 41 et EFA 45 vous convient à la conférence 

"Ciel, mes enfants adoptent !"

 conférence animée par 

Nathalie Parent 
Mère adoptive, 
Membre de la chair UNESCO sur la maitraitance infantile, 
Membre du CNAOP et du CNPE de 2016 à 2021, 
Présidente d'Enfance & Familles d'Adoption de 2012 à 2020.


Pour vous inscrire, merci de cliquer, ci-dessous :

mercredi 14 février 2024

Qui sont les enfants adoptables en France

 Les enfants adoptables en France

Nous ne vous parlerons pas de chiffres, pas de données. Non pas qu’il n’est pas important de communiquer sur les évolutions, sur les statistiques mais il nous semble plus important de parler de personnes jeunes, très jeunes avec leurs histoires, leurs vies d’enfants sans parents biologiques, ou avec des parents biologiques mais  pas très parents. Nous voulons évoluer avec l’adoption.

L’anonymat n’existe plus, un enfant ne nait plus sous x, il nait sous le secret et ce n’est pas franchement la même chose. Il a des parents biologiques, connus ou pas connus mais il n’est plus la variable d’une équation. Il a une identité, il est certes né avec un parcours de vie compliqué, souvent avec des ruptures mais il existe avec un projet de vie devant lui à déterminer.

Quelles sont ces situations, ces parcours qui conduisent à confier un enfant aux services de l’ASE ?

Quelle suite donner à cette mise sous protection ? Les enfants placés sont-ils toujours pour autant adoptables ?

Les enfants confiés aux services de l’ASE, qui sont-ils ?

Ce sont des mineurs confiés aux services départementaux en raison de la perte de liens avec leurs parents. L’absence de liens revêt plusieurs formes :

le délaissement parental peut être prononcé lorsque l’on constate  l’absence de relations entre les parents et l’enfant, nécessaires à son éducation et à son développement, pendant l’année qui précède la requête

enfant né sous le secret : nouveau-né dont la mère biologique a fait valoir son droit à accoucher sans donner son identité. Cette procédure est encadrée par l’article l222-6 du code l’action sociale et des familles. Cependant afin de garantir le droit d’accès de l’enfant de ses origines ; des renseignements peuvent être consignés par le CNAOP

enfant de parents inconnus : l’enfant a été trouvé, ses parents sont inconnus, et recueilli par l’ASE depuis plus de 2 mois

enfants orphelins : l’enfant a perdu ses 2 parents et aucun membre de la famille ne souhaite ou ne peut le prendre en charge

enfants confié à l’ASE suite à un retrait total de l’autorité parentale

enfant dont le lien de parenté est établi et remis à l’ASE par une personne responsable de lui, tuteur ou curateur depuis plus de 2 mois

enfant confié à l’ASE depuis plus de 6 mois par l’un de ses 2 parents

Placés sous la protection de l’État pour être adoptés ? Pas nécessairement, tous les enfants ne sont pas adoptables

En fonction du motif du placement il existe un délai pour « reprendre l’enfant ». En effet en France les parents bénéficient d’un délai de rétractation de 2 mois pour revenir sur leur décision de confier leur enfant à l’ASE. Pendant ce délai l’enfant ne peut pas être placé en vue de son adoption.

De même, si l’enfant n’a pas de filiation établi les parents ont également 2 mois pour établir cette filiation et ainsi reprendre l’enfant.

C’est la loi du 26 juillet 2013 qui détermine les voies de recours.

A l’expiration de ces délais, tout placement en vue de l’adoption fait échec à toute restitution.

Comptes tenus des réalités diverses des enfants confiés à l’ASE, les enfants pourront être déclarés adoptables soit par décisions administratives, soit par décisions judiciaires, soit par consentement familial.

Le rôle du Conseil de famille des pupilles de l’État : dans l’intérêt de l’enfant, il peut établir un projet d’adoption. Pour y répondre il s’appuie sur les restitutions des travailleurs sociaux.

D’une façon générale, si cela est possible, on privilégie un membre de la famille.

Force est de de constater que plus l’enfant est jeune et en bonne santé, plus il a de chance d’être adopté. A l’inverse le Conseil de Famille est souvent obligé d’élargir ses recherches de familles d’accueil pour des enfants :

à besoins spécifiques: la famille d’accueil doit être familiarisée au milieu médical et prendre souvent en compte des handicaps

en fratries

d’âges avancés

Certaines difficultés peuvent naître de l’attachement de l’enfant à sa famille d’accueil : parfois l’enfant s’attache mais la famille d’accueil n’est pas candidate à son adoption.

Enfin certains enfants peuvent avoir un statut de pupille provisoire qui ne les rend pas adoptables.



Finalement, grâce à une meilleure connaissance des profils d’enfants et de leurs besoins, la société évolue pour répondre au mieux aux besoins de ces enfants pris en charge par l’ASE.

De la loi du 5 mars 2007 qui visait à reconnaître les besoins primaires de l’enfant à la loi du 7 février 2022 qui visait à renforcer en particulier l’accueil chez un membre de la famille, en passant par loi du 14 mars 2016 (stabilité des parcours des enfants protégés), le renforcement des moyens juridiques a conduit à reconnaître des situations de dangers et la nécessité de dispositifs pour protéger les mineurs. On constate ainsi que le statut de pupille de l’État a surtout augmenté depuis 2016.

Pour autant l’augmentation du nombre de pupilles de l’Etat ne signifie pas qu’il y a plus d’enfants adoptables. En fonction de leur âge, de leur parcours, de leurs besoins, l’adoption peut répondre à un projet de vie mais d’autres solutions existent.



Bonne lecture !

Cédrice et Michèle

lundi 5 février 2024

Assemblée Générale 2024

Chers adhérents, Chères adhérentes,  

Au nom du conseil d’administration d’EFA 41, j’espère vous retrouver nombreux le 

samedi 17 février 2024 à 10h30 

pour notre Assemblée Générale.

Celle-ci se déroulera à la Salle Jean Cros située au 131 route de Chateaurenault 41000 Blois 

Vous trouverez, ci-dessous, le programme de la journée, l'ordre du jour de cette AG, le bulletin d’inscription, un pouvoir si vous ne pouvez être présent et un bulletin de candidature comme membre du conseil d’administration si vous le souhaitez. Je vous rappelle que la place de trésorier est toujours à pourvoir.

Programme de la journée :
  •     10h00 : Accueil
  •     10h30 : Assemblée Générale 
  •     12h00 : Apéritif et pique-nique
  •     14h30 : Témoignage des familles  


Ordre du jour de l'assemblée Générale : 
  • Rapport moral
  • Rapport d'activité 2023
  • Rapport financier 2023
  • Budget prévisionnel 2024
  • Approbation des rapports moral et financier
  • Renouvellement des membres du conseil d’administration

Dans l’attente de vous revoir,

 

Sébastien BOUCHERON, Président


jeudi 25 janvier 2024

Groupe de parole du 11 janvier 2024

L’année 2024 commence sous le  signe de la pluralité pour notre groupe de parole. Nous accueillons de nouveaux postulants et sommes heureux de revoir Patricia, notre psychologue. Deux couples viennent du Nord  du département et deux couples viennent  du sud : Blois est le lieu idéal pour nous réunir. Amélie et Guillaume ainsi que Stéphanie et David nous ont rejoints. Nous sommes donc quatre couples avec des parcours d’adoption à des étapes différentes, avec des agréments allant de six mois à deux ans.

Patricia  prend d’abord  le temps de faire connaissance avec les nouveaux participants: professions, loisirs et bien sûr,  parcours d’adoption. Elle demande ensuite à tous comment se sont passées les fêtes de fin d’année. Beaucoup d’entre nous sont partis, nous parlons vacances, loisirs et très vite revenons à ce qui nous lie, l’adoption : l’adoption et ses démarches , l’adoption et peut être l’apparentement.

Côté démarches, la fin d’année 2023 a été l’occasion de faire un bilan post agrément pour certains, pour d’autres les rendez-vous d’actualisation avec les services de l’ASE sont en cours. Passées ou à venir, ces rencontres avec les professionnels qui nous ont suivis avant l’agrément sont l’occasion de faire le point sur les évolutions personnelles que nous avons connues et  de faire mûrir notre projet d’adoption. Concrètement nous regardons dans le rétroviseur et surtout nous regardons devant. Nous nous formons et regardons le cheminement accompli. Ces petits pas vers l’adoption passent par des conférences, des visios, des podcasts , des réunions de l’Efa 41, parfois des participations aux activités proposées par les Efa des départements voisins et par notre groupe de parole! Naturellement nous évoquons  tout ce que nous avons lu, écouté ou regardé. Nous consacrons beaucoup de temps à  nous former sans pour autant  nous interdire de vivre pour soi, de se consacrer à nos projets professionnels, à nos hobbies, loisirs. Nous constatons que nous avons tous étoffé nos connaissances sur l’adoption grâce à toutes ces expériences , avec discernement: cet enrichissement ne doit  pas devenir trop «professionnel» au détriment du regard spontané d’un futur parent. En effet nous ne perdons pas de vue que nous aspirons à nous apparenter et nous proposons notre candidature, nous la confirmons, y compris  auprès d’autres départements que le 41. Nous échangeons sur nos pratiques, les départements ciblés, les dossiers constitués et les réponses négatives. Et malgré tout, est ce que l’on renouvèle l’expériences auprès de ces départements qui classent nos demandes?

Cette gestion de l’attente amène un autre  sujet : comment concilier une attente longue et la précipitation des évènements lorsque survient l’appel tant attendu pour un apparentement ?

La première chose qui nous vient à l’esprit est l’urgence de l’organisation matérielle. Elle doit se conjuguer avec le temps de la rencontre avec l’enfant et avec les professionnels de l’ASE. Ces derniers sont le relais indispensable pour une bonne préparation à l’apparentement et aussi pour obtenir le plus d’informations possibles sur l’enfant notamment au plan médical. Au-delà de la connaissance d’une éventuelle pathologie, la question des informations dont nous pouvons disposer  est aussi un sujet de préoccupations. Nous nous projetons: ces informations peuvent évoluer au gré de la volonté des parents biologiques. Y a t-il des informations qui ne seront connues que de l’enfant? Qu’est-ce que cela pourrait changer dans notre rôle de parents? La question reste suspendue, sans réponse, pour le moment. Nous revenons à l’arrivée de l’enfant et  au temps à consacrer à l’apparentement. C’est un sujet très pratique qui impacte la relation avec l’employeur. Nous nous accordons sur la nécessité d’aborder le sujet en amont et si possible d’anticiper une absence prolongée avec ce dernier. La diversité des statuts professionnels , secteur public ou privé,  possibilité d’alimenter un CET ou non sont autant de sujets qui traduisent une attente commune d’informations sur les droits à congés.  Il existe des guides sur la parentalité et toutes ses formes mais sans doute serait-il utile  d’avoir un éclairage sur nos droits quand le besoin surviendra, voire avant qu’il ne survienne.

 Nous terminons notre réunion sur ce besoin de veille juridique, un besoin de sécurité sans doute, et convenons de nous revoir le 14 mars.

 Cédric et Michèle

Vendredi de l'EFA 45 - Le couple et l’épreuve dans la démarche d’adoption

Natacha et Kevin ont participé aux vendredis EFA de nos collègues d'EFA 45, ils nous ont transmis cet article sur la soirée que nous vous partageons.

" Les vendredis de l’EFA 45 
 vendredi 19 janvier 2024 autour du thème 
« Le couple et l’épreuve dans la démarche d’adoption »

Nous avons eu la chance de participer à la dernière soirée « les vendredis de l’EFA 45 » organisée par l’EFA de l’un de nos départements voisins, celui du Loiret. Nous remercions l’EFA pour leur invitation, nous y avons passé un très bon moment comme la première fois.

Étaient présents Mme Exbrayat, psychologue, deux membres de l’EFA 45 (Laetitia, membre du bureau et récemment apparentée ainsi qu’Olivier Bertrand, membre du bureau et père adoptif). Un autre couple en début de parcours était également présent et une femme ayant l’agrément. 

Après un petit tour de table, Mme Exbrayat nous présente le thème de cet atelier : parler de la place du couple au sein de ce parcours qu’est l’adoption d’un enfant. Elle nous explique qu’il est important de distinguer le couple de travail, le couple amoureux ainsi que le couple parental.

Le premier concerne toutes les habitudes de vie (tâches de la vie quotidienne …), le second le couple en tant que tel avec des moments à deux en dehors de cette vie plus routinière et enfin le dernier le couple dans son rôle de parents. Afin de garder un équilibre, il est important qu’aucun des trois ne soit mis de côté, une fois l’enfant arrivé mais également durant l’attente où le couple prépare son futur rôle de couple parental. 

La psychologue nous explique ensuite que dans chaque membre du couple se trouve une part de « guerrier » et une part de « magicien ». Il est important que les deux membres du couple soient complémentaires à ce propos, que chacun détienne un peu des deux. Le magicien est davantage dans le ressenti et dans les émotions tandis que le guerrier est plutôt dans l’action. 

Nous abordons ensuite l’importance de chaque membre du couple pour l’enfant. Il est important que tous les moments de plaisir comme par exemple lire une histoire ne soient pas toujours avec le même parent, et également que les moments de la vie quotidienne qui peuvent être vécus comme une contrainte par l’enfant (type les devoirs ou la douche par exemple) ne soient pas non plus toujours avec le même parent. Il est important d’avoir son rôle de papa et de père et/ou de maman et de mère. L’enfant a besoin d’un peu des deux dans chacun de ses deux parents pour construire son lien avec son parent (le côté sécure pour le père/la mère et le côté plaisir, souvenirs et émotionnel pour le papa/la maman). Tout cela permet également au couple de trouver un équilibre parental. 

Nous avons ensuite abordé la gestion dans le couple des questions que pouvaient avoir notre futur enfant et comment y répondre aux mieux, questions du type : d’où je viens ? Où sont mes « vrais » parents ?

La psychologue attire notre attention sur l’importance de bien saisir ce que l’enfant demande. Souvent, nous interprétons sa demande avec notre regard d’adulte et nous répondons à bien plus que ce que l’enfant demande réellement. Il est important avant tout de savoir si la demande vient de lui ou bien d’un tiers, auquel cas il n’est pas forcément encore disponible pour entendre les réponses. Pour cela il est essentiel de faire reformuler l’enfant sur ses interrogations en le questionnant, par exemple : et toi, qu’en penses-tu ? 

Enfin, nous avons abordé l’adoption de l’enfant au sein du couple, le faire famille et la création du lien. Mme Exbrayat nous rappelle que cela peut prendre du temps, tout comme cela l’est pour un enfant biologique, devenir parent s’apprend et même si nous adoptons notre enfant, n’oublions pas que notre enfant doit lui aussi nous adopter. Et cela peut aussi, selon son histoire et sa situation émotionnelle, prendre du temps. 

Natacha et Kevin"

mardi 2 janvier 2024

Bonne année 2024

Le Conseil d'administration d'EFA41 vous souhaite une très bonne année 2024, que vos projets se réalisent qu'ils soient professionnels, associatifs ou personnels.

Cette année, notre association multipliera ces actions auprès des postulants mais aussi des familles. Vous pouvez, d'ors et déjà, noté les dates suivantes :

  • Le 20 janvier, nous recevrons la VDA pour son jeu A'dop, qui intéressera tous les acteurs de l'adoption, postulants, familles, adoptés et professionnels de l'adoption. 
  • Le 17 février, nous mettrons en avant les familles avec leurs témoignages sur leur parcours et nous commencerons la journée avec notre Assemblée Générale. 


Pour ceux qui ne l'auraient pas encore fait, n'oubliez pas de renouveler votre adhésion pour l'année 2024 en utilisant le bouton ci-dessous.



Le Conseil d'Adminstration