lundi 23 novembre 2015

Compte-rendu de la conférence-débat du Samedi 21 Novembre 2015 avec Anne-Marie CRINE et Geneviève MIRAL

C’est à l’Auditorium Monceau Assurances, près de la Gare TGV VENDOME/VILLIERS que les membres du bureau d’EFA 41 s’étaient donnés rendez-vous le Samedi 21 Novembre 2015 fin de matinée pour préparer la salle afin d’accueillir un public nombreux pour la conférence sur le thème : 

 « La parentalité adoptive :

une occasion de déconstruire les grands mythes éducatifs ».

 

 

 
Parce qu’il a une histoire et un parcours atypiques, parfois traumatiques, toujours douloureux, l’enfant adopté ne va pas se couler aisément dans le moule des modèles éducatifs communément admis.
 
Ses parents vont devoir remettre en question les mythes éducatifs considérés comme incontournables, être inventifs, s’ouvrir à des savoirs nouveaux (en matière d’attachement et de neurosciences notamment) et développer un grand sens de l’adaptation. Ce faisant, ils risquent bien d’être régulièrement en porte-à-faux avec des pratiques familiales, sociales ainsi qu’avec certains prescrits institutionnels (scolaire, entre autres) et ils auront alors bien besoin du soutien du milieu associatif éclairé, comme celui d’EFA.

Samedi matin : Un peu de stress et quelques coups de téléphone échangés avec l’une des intervenantes Anne-Marie CRINE qui devait arriver le matin même depuis la Belgique, mais suite à des perturbations SNCF a rencontré quelques soucis. 

C’est finalement à ORLEANS que notre trésorier Nicolas alla l’accueillir à la Gare après quelques péripéties.

Pendant ce temps, l’équipe organisatrice d’EFA 41 et Thierry LE PANSE (directeur de l’UDAF) faisaient connaissance avec Geneviève MIRAL, la seconde intervenante, autour d’un déjeuner « plateau-repas ».

 
 

A 15 h 00, tout est en place, Anne-Marie arrive précipitamment et rejoint la salle pendant que Christophe CHESNEAU, président d’EFA 41 débute son discours dans lequel il remercie l’UDAF 41 notre partenaire dans l’organisation de cet évènement, présente les missions et objectifs d’EFA, rappelle les manifestations prévues pour 2016 (conférence du Samedi 05 Mars 2016 sur le thème de la santé des enfants adoptés animée par Odile BAUBIN, groupe de parole…) et remercie nos sponsors du jour.




Près de 100 personnes sont présentes (notamment des membres du conseil départemental, de l’UDAF, des postulants, des familles adhérentes, thérapeutes…) pour écouter :

- Anne-Marie CRINE
- Geneviève MIRAL


Geneviève commence cette conférence en affirmant qu’être parent entraîne des responsabilités éducatives et morales. Les parents ont un rôle prépondérant dans l'éducation. Ils doivent élever, éduquer et préparer les enfants à leur vie d’adulte.

Quand on devient parent, on est tous porteurs de modèles de valeurs ; l’éducation que l’on donne, s’appuie sur l’éducation qu’on a reçue :

3 composantes dans cette transmission : 
 
  • l’éducation que l’on souhaite transmettre sera en lien ou en opposition avec sa propre éducation,
  • « Ce qu’on transmet, c’est ce qui nous échappe » (on n’a pas toujours conscience des modèles que l’on transmet tellement ils sont « digérés »).
  • L’enfant a lui aussi ses propres données (avec lesquelles il va falloir composer).

D'où la nécessité de remettre en question des mythes éducatifs en étant inventifs … Mais c’est aussi s’exposer aux critiques familiales, sociales et scolaires.

Anne Marie invite le public à une expérience : Chacun doit observer une photo représentant un chemin enherbé entouré d’arbres. Elle nous demande de fermer les yeux et d’imaginer une promenade qui part de ce chemin, se poursuit dans la forêt et finit au bord d’une plage. Cette mise en scène se reproduit deux fois sur un fond sonore différent (Vivaldi les 4 saisons et la musique des dents de la mer).
Certains d’entre nous avancent dans la vie avec Vivaldi (joyeusement avec optimisme), d’autres avec la musique des dents de la mer (stress, danger de mort).
Ceci sous-entend un fond d’insécurité dans lequel on doit se dépatouiller comme on peut.

Anne-Marie évoque les pleurs du bébé, son besoin d’être réconforté, l’interprétation des parents…
Il faut retenir, que le bébé exprime un besoin et attend une réponse qui doit-être :

- rapide
- adaptée
- rassurante (chaleureuse)
- et prévisible (au fil du temps)
 


L’enfant se construit des représentations liées aux interactions précoces avec ses parents.

Si les parents répondent à chaque fois aux appels de leur enfant, l’enfant se dit que les adultes sont rassurants, bienveillants et protecteurs.

=> Donc son petit monde est sécurisant.
Donc sur cette base-là, l’enfant est confiant, il se sent en sécurité.
 


Mais tout le monde n’a pas ce passé là, notamment les enfants qui ont vécu en orphelinat, où les besoins exprimés n'étaient pas satisfaits, où le personnel soignant était insuffisant....

L’enfant crie mais réponse aléatoire ou pas de réponse. Sans réponse, il hurle longtemps et finit par s'endormir mais d’épuisement. Au réveil, il crie à nouveau et quelqu’un l’attrape et le secoue ou lui crie dessus. D’épuisement, il se rendort mais à son réveil, il crie à nouveau. Une autre personne vient et fait ce qu’elle peut car elle a d’autres enfants à s’occuper (orphelinat).

=> L’enfant se représente les adultes comme des personnes non fiables, effrayantes voire dangereuses.

 Le monde autour de cet enfant est hostile, vide, un sentiment de solitude se développe et l’enfant que ressent-il ?
"Je suis invisible, je ne suis pas digne d’être aimé, c’est ma faute, je suis nul".

 

Donc quand je suis en détresse, je ne peux compter que sur moi.
=> Peur insécurité
En fonction des interactions précoces que l’on a dans son enfance, on se fait une grille de lecture du monde autour de soi qui est liée aux attachements (sécures et insécures), on s’ajuste par rapport à ce que l’on a connu.

Dans les cas les plus graves, on parle d’attachements désorganisés.

Geneviève prend la parole et mentionne que c’est sur ce fond des attachements qu’il va falloir travailler.

En somme qu’attend-on d’un enfant ?

Elle évoque plusieurs exemples, plusieurs réactions de la part des parents, de la famille… Egalement, les codes sociaux sont différents d’un pays à l’autre, une bonne connaissance des pratiques du pays d’origine de l’enfant est donc indispensable. 

Anne-Marie intervient et présente les 3 composantes principales du cerveau et leur fonctionnement
 
 
 
A noter également la dangerosité de l’alcool et des drogues sur le développement des connexions.

Il faut retenir qu’un bébé ou un petit enfant ne peut pas s’apaiser tout seul, il a besoin d’un adulte. Anne-Marie a longuement insisté sur le pouvoir des câlins, l’importance de jouer avec son enfant et d’être en interaction avec lui.
 
 
De précieux conseils ont été donnés pour favoriser l’intégration de l’enfant adopté :
Exemples :
- éviter les supermarchés : c’est trop grand, il y a trop de sollicitations, l’enfant se sent en insécurité,
- pas d’excès de jeux « matériels » avec des chambres envahies, l’enfant a besoin de jouer avec les éléments naturels telle que l’eau, la terre, le sable…).
 - Intéressant pour les enfants qui arrivent petits d’avoir un fauteuil rocking chair pour le balancer avec une petite comptine
=> ce dont a besoin l’enfant c’est de l’interaction parent/enfant.
 
Anne-Marie a également consacré un long chapitre à la création du cordon invisible. En effet, quelque soit l’âge auquel arrive l’enfant, il va falloir recréer ce cordon invisible autour de lui : recréer un cercle de confiance et donc apporter des réponses : rapides, adaptées, rassurantes et prévisibles.
 
Attention également à l’utilisation des écrans :
 
 
  • Pas de télé = avant 3 ans
  • Pas de console = avant 6 ans
  • Pas d’internet seul = avant 9 ans
  • Pas de réseaux sociaux = avant 12 ans.
La dernière partie de la conférence était consacrée à un chapitre important :
Quand mettre un enfant à l’école ?

 
Quand l'enfant arrive, il est en insécurité (lieux, nourriture, environnement, odeurs, bruits inconnus, parents peu connus, codes sociaux nouveaux, etc...).

Les ¾ de son énergie sont consacrées à la sécurisation, il reste donc ¼ pour l’apprentissage : quel intérêt, quelle efficacité ?
Il faut donc cultiver un minimum de confiance avant de le mettre à l’école, ce qui nécessite du temps.
 
A la question : Comment sait-on si un enfant est attaché ?
Plusieurs réponses et exemples ont été apportés.
 
La conférence s'est terminée par de nombreuses questions et témoignages du public, puis par un cocktail offert par la TOQUE VENDOMOISE et le Domaine Cocteaux que nous remercions chaleureusement.
 
 
 
 
Un grand merci également au fleuriste NEILZ pour la décoration de la salle et mise à disposition des plantes.
 
 
UN GRAND MERCI A :
 
  • Anne-Marie CRINE et Geneviève MIRAL pour la qualité de leur intervention


  • L'UDAF 41 et plus particulièrement Thierry LE PANSE, directeur, notre partenaire dans l'organisation de cet évènement
  • Les membres du bureau d'EFA 41 qui n'ont pas ménagé leurs efforts pour que cette rencontre soit une réussite
  • Le public d'être venu aussi nombreux
  • Nos partenaires et sponsors :
 
A noter que ceux qui ont coché la case "souhaitent une attestation de présence" sur le questionnaire de satisfaction ne sont pas oubliés. Celles-ci seront rédigées ultérieurement et vous seront envoyées par mail.

ARTICLE PARU DANS LE BULLETIN DE L'UDAF DE DECEMBRE 2015 :



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