jeudi 11 juillet 2024

Adoption et Scolarité

 Soirée EFA45  « Adoption et scolarité » Vendredi 14 juin 2024

Nous avons eu la chance d’être conviés en juin à une soirée organisée par l’EFA 45 sur le thème de l’adoption et de la scolarité. Thème qui nous intéressait beaucoup car la scolarité fera nécessairement partie de la vie de notre futur enfant adopté.

Deux membres du conseil d’administration d’EF45 animaient la soirée, elles étaient toutes les deux mamans adoptives.

Tout au long de la soirée, elles se sont appuyées sur deux principaux supports : 

- Guide à l’attention des enseignants (réalisé par l’EFA) : ce guide peut servir d’outil et peut être proposé à l’enseignant de notre enfant pour lui parler de ce qu’est l’adoption et des particularités des enfants adoptés

- Les fiches sur la scolarité EFA (différentes fiches réalisées également par l’EFA qui servent de ressources pour la scolarité des enfants adoptés). 

Nous commençons la soirée par un tour de table et nous notons rapidement tous que la question de la scolarité est essentielle, nous nous sommes tous déjà questionnés sur la scolarité de notre futur enfant, nous notons même que nous partons parfois avec certains à priori dont nous discuterons au cours de la soirée. 

Pendant le tour de table, chaque postulant évoque les questions qu’il se pose autour de la scolarité afin de pouvoir y revenir au cours de la soirée, ainsi que ce que nous attendons de ce moment d’échange. 

Les questions qui reviennent le plus sont les suivantes : 

- Qu’attendons-nous de l’école en tant que parent ou futur parent ?

- L’adoption doit-elle être évoquée avec le corps enseignant ? 

Évidemment, l’objectif est de nourrir nos réflexions, de partager nos points de vue, ce qui permettra éventuellement d’avancer dans nos questionnements. Les réponses ne sont pas forcément universelles, l’important est la réflexion du couple et le travail qui sera fait en amont à ce propos. 

L’enfant est capable de comprendre beaucoup de choses en lien avec son histoire, il est important de les lui expliquer mais sa capacité à les comprendre va également dépendre de son âge. Il peut parfois entendre ce qui lui est dit mais ne pas encore les comprendre. L’enfant peut alors demander une reformulation ou une réexplication pour entendre les choses différemment. 

Lorsque l’éventuelle discussion avec l’école arrive, il faut être prêt à peut-être recevoir des questions inadaptées. Les enseignants sont en effet peu/pas formés à la parentalité adoptive et peuvent parfois émettre des confusions. Le guide EFA peut à ce moment-là être utilisé comme ressource afin d’éviter les amalgames. 

Il permettra ensuite à l’enseignant d’être vigilant (par exemple s’il note un changement dans le comportement de l’enfant).

Nous évoquons ensuite la question de l’arbre généalogique. Elle peut en effet intervenir au cours de la scolarité de son enfant et il est important que les parents réfléchissent aux réponses qu’ils apporteront à leur enfant le jour J si des questions surgissent. Nous notons que le mari et la femme (par exemple) apparaissent bien dans le même arbre généalogique alors qu’ils n’ont pas de lien de sang ? Il peut être déconstruit, adapté à l’histoire de chacun. Il peut aussi y avoir une place pour la famille biologique de l’enfant d’un côté de l’arbre si cela est son souhait. Enfin, l’enfant peut construire son arbre en partant de lui-même et non de ses ancêtres. 

Nous terminerons sur l’arbre généalogique avec la jolie image utilisée par l’une des participantes qui a plusieurs adoptions dans son arbre généalogique : « Mon arbre généalogique existe, on lui a simplement ajouté quelques greffes ».

La question de l’adoption visible se pose également, une adoption visible sera plus souvent évoquée avec davantage de personnes et les questionnements seront également plus nombreux, à l’école ainsi que dans la vie quotidienne. 

Avec la question de l’adoption visible se pose également la question du racisme ordinaire. Comment aider son enfant s’il est victime de racisme à l’école ?

Il est important de ne pas le banaliser, un enfant au clair avec son histoire sera plus armé pour répondre aux questions qu’il rencontrera.

Là encore, le rôle du parent adoptif sera d’accompagner son enfant, de le soutenir et de l’aider à solutionner ces éventuelles problématiques. 

Nous abordons ensuite brièvement la question des papiers d’identité demandés à l’école. Si l’adoption a eu lieu lorsque l’enfant était nourrisson, normalement il aura déjà ses papiers avec son identité lors de l’entrée en maternelle, les livrets de famille et carnets de santé sont demandés. Si l’enfant est arrivé plus tardivement, il est probable que le jugement n’ait pas encore eu lieu au début de sa scolarité avec sa famille adoptive. Dans tous les cas, l’enfant garde son identité de naissance jusqu’au jugement (soit environ 1 an ½ après l’adoption, ce délai peut varier). 

La soirée se poursuit et nous évoquons une question revenue fréquemment au début du tour de table : Qu’en est t-il de la scolarité des enfants adoptés ? Les difficultés scolaires sont-elles plus fréquentes ?

Selon une enquête de l’EFA datant de 2015, 53% des élèves adoptés obtiennent leur bac et détiennent une scolarité ordinaire. La réussite est inhérente aux capacités de l’enfant et dépend de multiples facteurs. En revanche, il est vrai que la disponibilité pour les apprentissages est un facteur directement un lien avec la réussite scolaire. Il est en effet possible que les enfants adoptés rencontrent davantage de difficultés du fait de leur éventuelle insécurité, trouble de l’attachement et selon les ruptures qu’il a pu vivre. L’enfant adopté a souvent une faible estime de lui-même, mais ne le montre pas toujours, cela peut jouer sur sa réussite à l’école. 

Tout cela est donc propre à chacun et là encore, l’accompagnement des parents est primordial. L’important est plutôt de se poser les bonnes questions, certes nous souhaitons le meilleur pour notre enfant mais l’objectif n’est pas avant tout son bonheur dans la vie ? Il est important de moduler ses attentes vis-à-vis de l’enfant (et encore davantage avec un enfant adopté). 

Il est indispensable que l’enfant saisisse bien que l’échec (scolaire ou non) n’entre pas en lien avec un risque d’abandon. 

Il est également possible que l’enfant adopté présente à un moment de sa vie une phobie scolaire. Il s’agit d’une expression visible du manque de confiance envers l’adulte, un rejet. Un accompagnement par des professionnels sera alors indispensable pour aider son enfant. 

Il est important que les futurs parents adoptifs anticipent et s’adaptent aux éventuelles difficultés scolaires de leur enfant. Des études montrent que cela peut être plus compliqué chez des personnes ayant faits des études supérieures. Il est alors essentiel de se questionner, se préparer, de l’écouter, de parfois accepter l’aide de professionnels si cela est nécessaire afin d’accompagner au mieux son enfant dans sa scolarité. 

Notons tout de même que l’enfant peut également ne rencontrer aucune difficulté particulière au cours de sa scolarité !

L’enfant adopté a besoin de beaucoup de repères, il est important lors de ces premiers jours d’école (mais cela peut être valable pour un voyage aussi par exemple) de bien expliquer à l’enfant que l’on va revenir le chercher, que nous serons là à sa sortie de l’école. Ceci peut aussi être matérialisé pour rassurer l’enfant victime d’inquiétudes. 

Nous rappelons ensuite que s’il est essentiel de se projeter, il ne faut pas anticiper les questions de l’enfant. C’est à lui de nous emmener là où il veut dans ses questionnements plutôt qu’à nous de le devancer. 

Il est important également de reformuler les éventuelles indélicatesses d’autrui devant son enfant (cela peut être fait à postériori mais cela doit être clair pour l’enfant). 

Nous terminons la soirée par des propositions de thèmes pour les soirées suivantes. 

Nous remercions l’EFA45 pour leur chaleureux accueil !

Natacha et Kevin 


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