mardi 10 décembre 2024

Groupe d’échange du 26 septembre 2024

 

Le groupe se retrouve ce soir après la pause estivale afin de pouvoir échanger sur ces dernières semaines. Nous sommes trois couples ce soir, l’un des couples profite de ses vacances mais nous retrouvera dès la prochaine session du groupe.

 

Après quelques échanges à propos de nos vacances d’été, nous abordons les rencontres annuelles avec nos travailleurs sociaux puisque deux des trois couples présents ont eu très récemment ces rendez-vous. C’est l’occasion pour nous d’échanger sur ces rencontres et aussi de rappeler qu’une visite médicale est nécessaire chaque année pour le courrier de maintien de notre projet. L’un des couples nous indique que la rencontre avec les travailleurs sociaux a eu lieu à leur domicile, un moment qui peut permettre de montrer nos lieux de vie et aux psychologues et assistantes sociales de découvrir le futur environnement de l’enfant. Un couple rappelle également qu’il est possible de demander à Mme Maillerie les comptes- rendus après les rendez-vous d’actualisation annuels.

 

Nous échangeons également ensuite longuement sur la phase d’apparentement, nous sommes en effet tous dans la phase de l’attente post agrément et nous nous projetons sur cette étape du parcours. Nous abordons notamment les premières rencontres, la gestion administrative et la phase d’adaptation et comment préparer au mieux cette dernière. Nous discutons également beaucoup du rôle essentiel de la famille d’accueil et de l’attachement certain de notre futur enfant à celle-ci. Il s’agit en effet d’une personne ressource importante dans la vie de l’enfant.

 

Cette phase d’apparentement est essentielle et nous avons tous bien conscience qu’elle est déterminante pour la relation future que nous allons créer avec notre enfant. La construction des premiers liens et l’attachement les uns aux autres débutent dès cette phase. Il est donc important pour nous de bien l’anticiper, l’appréhender et la préparer. Le « faire cocon » est une étape clé, préparer notre entourage à cela est important afin que cela ne soit pas une surprise au moment venu. Se renseigner en amont sur le protocole d’apparentement et les différentes étapes est important, il ne faut pas hésiter à échanger avec nos psychologues lors des rendez-vous afin de s’y préparer au mieux.

 

Nous nous questionnons également sur les démarches pour d’éventuelles modifications de notices, même si cela n’est pas dans les projets à court terme des couples présents.

Nous parlons rapidement de la future présence d’un ou d’une psychologue pour (re) devenir un groupe de parole, nous avons hâte qu’un nouveau professionnel nous rejoigne même si le groupe est également très heureux de se retrouver et d’échanger pour le moment seulement entre postulants. Nous évoquons ensuite l’intégration d’un nouveau couple dans notre groupe d’échanges, que nous accueillerions avec grand plaisir.

 

Est ensuite abordé l’évaluation des enfants un peu plus grand dans le département et leur statut de pupille. Il nous semble que pour le moment, ce n’est pas encore mis en place pour notre département mais nous allons nous renseigner, notamment lors du pique-nique des adhérents EFA 41 qui aura lieu prochainement.

 

Nous terminons par une rapide découverte du jeu Adop’ créé par l’association de la VDA (Voix des Adopté). Nous jouons peu, car nous sommes bavards et il reste peu de temps. Mais nous ne manquerons pas de le découvrir davantage les prochaines fois !

Ce soir, nous nous sommes un peu plus longuement interrogés sur la carte qui abordait ce sujet : « Pourquoi l’adoption ? ». Nous avons échangé sur les réponses que nous avions pu apporter à notre entourage qui nous questionnait sur notre choix de s’orienter vers l’adoption d’un enfant.

 

Nous terminons cette soirée en fixant la prochaine date de rencontre.

 

Kevin et Natacha

vendredi 6 décembre 2024

Conférence proposée par EFA 45 avec Ludivine Casilli sur le thème « accompagner la scolarité » le samedi 05 octobre 2024

 Nous avons eu la chance d’assister samedi dernier à une conférence en présence de Ludivine Casilli au château de Charbonnière à Saint Jean de Braye.

Le thème de l’accompagnement de notre enfant durant sa scolarité est présent pour tout parent mais également pour nous, futurs parents adoptants.

La conférencière est psychanalyste et a également ouvert une école de danse. Elle a rencontré de nombreuses difficultés dans ses apprentissages durant son enfance et pensait au départ que cela était en lien avec les traumatismes qu’elle avait pu vivre.

Cependant, elle remarque que de nombreuses autres personnes rencontrent également des difficultés lors de leurs apprentissages. Est-ce que toutes ces personnes ont vécu des traumatismes ? Ou bien est-ce possible que cela vienne de notre système scolaire et de nos modes de vie ?

Elle a ensuite effectué une nouvelle formation de psychopédagogue, surtout centrée sur les neuroatypies et l’hypersensibilité.

Nous commençons la conférence avec un exercice : chacun doit faire un dessin et répondre à la consigne donnée par Ludivine : nous constatons que malgré le fait que nous ayons tous eu la même consigne, tous nos dessins sont différents ! En effet, pour appliquer la consigne, nous mobilisons nos connaissances mais aussi notre imaginaire et nos représentations. Il en va de même pour les enfants à l’école.

Nous sommes également inquiets quand on nous donne une consigne, même simple et même à l’âge adulte. Est-ce que l’on va me juger ? Est-ce que je vais avoir une note ?

Nous n’avons pas tous le même langage, il est compliqué de se faire comprendre car nous avons tous vécus des choses que l’on ne verbalise pas et qui font partie de notre histoire. Tout cela dépend de ce que l’on a appris et de qui l’on est.

Ludivine explique ensuite que la structure et le cadre sont des éléments importants pour l’éducation d’un enfant. Il est essentiel de savoir dire non et de poser des limites. Ce cadre va structurer les journées de l’enfant et le rassurer.

La nouvelle génération de parents a souvent peur de dire non. Le cadre ne prive pas l’enfant de liberté. Il est important de poser un cadre de sommeil, de travail, d’amusement et de temps avec les parents. Le rôle du parent est de répéter encore et encore à quoi sert ce cadre.

Être parent est épuisant, c’est vrai ! C’est pourquoi il est également important que le parent ait du temps pour lui afin de « recharger les batteries ».

Les routines du soir et du matin sont également importantes. Il faut aussi faire confiance au temps, dans nos sociétés modernes, nous voulons tout « tout de suite », mais certaines choses prennent du temps et c’est normal.

Ce temps d’adaptation est important comme le sont le vide et l’ennui pour un enfant. C’est indispensable pour son développement, son imaginaire. Or, aujourd’hui, les agendas des enfants sont très chargés. Ils ont certes besoin d’activités, mais ils se concentrent déjà toute la journée à l’école, ils arrivent parfois épuisés aux activités et se démotivent si elles sont trop nombreuses dans la semaine. Nous devrions accorder environs 20% de vide chaque jour, 20% du temps où l’on fait ce qui nous fait plaisir, sans programmer une activité. Ludivine fait à ce moment le comparatif avec l’ikigai au Japon (une forme de raison d’être, de mission de vie). Ce temps ne doit pas être du vide d’ennui mais du temps pour soi, de la créativité et de l’imagination.

En tant qu’adulte, sommes-nous capables de se créer des temps d’ennui ?

Le cerveau humain a besoin de sommeil, d’ennui et d’activités flow. Ces activités sont faites par plaisir, on sait que l’on sera en réussite et on va y prendre plaisir. Tout cela est également valable pour les enfants.

Lorsque le cerveau ou le corps lâche, il est déjà trop tard, il faut s’arrêter avant et se permettre ces temps de repos. Les enfants doivent apprendre qu’il arrive également aux adultes de s’ennuyer, nous en avons tous besoin.

Nous abordons ensuite la question de la performance et du perfectionnisme. L’exigence de soi à soi est acceptable car nous avons tous des valeurs. En revanche, il ne faut pas faire en attendant le regard de l’autre. Il y aura toujours des personnes en désaccord avec ce que l’on fait ou dit, ce type de perfectionnisme nous épuise.

Les enfants d’aujourd’hui sont très perfectionnistes, et toujours vouloir être « mieux » renvoi à une image négative de soi-même. Les parents transposent souvent sur leur enfant ce qu’ils ont eu envie de faire lorsqu’ils étaient jeunes (exemple de la guitare) : Est-ce que vraiment cela va servir à l’enfant si ce n’est pas son chemin de vie ?

C’est la même chose avec les examens et les diplômes.

Il est important de ne pas faire quelque chose pour le regard d’autrui. Il est intéressant d’interroger l’enfant avec des questions ouvertes : Que recherches tu lorsque tu fais ça ? Qu’est-ce que tu y trouves ? Qu’est-ce que cela t’apporte ?

L’enfant doit pouvoir dire non, c’est important mais cela peut être long à apprendre.

Nous commençons à parler de la gestion des émotions à l’école, c’est très bien. En revanche, les adultes ne montrent pas leurs émotions à leurs enfants alors qu’on leur demande à eux de les gérer. Or, l’enfant fonctionne en miroir. Il n’est pas honteux de montrer à son enfant que l’on est triste. Notre rôle est d’exprimer nos émotions aux enfants et de leur présenter notre vulnérabilité. On peut par exemple dire « Je me sens en colère », plutôt que « je suis en colère ». L’émotion ne dure pas. Nous voulons toujours gérer la colère et la tristesse car nous voudrions toujours aller bien. Nous pouvons choisir de l’accueillir, de présenter nos émotions et ainsi, les enfants accepterons les leurs.

Le parent est la figure d’attachement de l’enfant, c’est pour cela qu’il va décharger sa colère à la maison.

Comment aider l’enfant à faire redescendre cette colère ?

Nous ne pouvons pas non plus protéger l’enfant de tout, tout le temps. Il faut accepter de ne pas avoir toujours de solutions à tout et il faut savoir leur dire.

Montrer ses émotions, c’est aussi montrer à l’enfant que nous avons confiance en lui, que nous lâchons prise. C’est aussi parfois préparer l’enfant au fait que la vie n’est pas toujours juste, tout n’a pas toujours de sens et nous n’avons pas de prise sur certaines choses.

Il n’y a pas de boite à outil magique qui fonctionne pour tout, les enfants vont toujours revenir tester les règles et c’est normal.


Merci à l’EFA 45 pour leur invitation à cette conférence très intéressante et conviviale.

Natacha et Kevin