mardi 10 décembre 2024

Groupe d’échange du 26 septembre 2024

 

Le groupe se retrouve ce soir après la pause estivale afin de pouvoir échanger sur ces dernières semaines. Nous sommes trois couples ce soir, l’un des couples profite de ses vacances mais nous retrouvera dès la prochaine session du groupe.

 

Après quelques échanges à propos de nos vacances d’été, nous abordons les rencontres annuelles avec nos travailleurs sociaux puisque deux des trois couples présents ont eu très récemment ces rendez-vous. C’est l’occasion pour nous d’échanger sur ces rencontres et aussi de rappeler qu’une visite médicale est nécessaire chaque année pour le courrier de maintien de notre projet. L’un des couples nous indique que la rencontre avec les travailleurs sociaux a eu lieu à leur domicile, un moment qui peut permettre de montrer nos lieux de vie et aux psychologues et assistantes sociales de découvrir le futur environnement de l’enfant. Un couple rappelle également qu’il est possible de demander à Mme Maillerie les comptes- rendus après les rendez-vous d’actualisation annuels.

 

Nous échangeons également ensuite longuement sur la phase d’apparentement, nous sommes en effet tous dans la phase de l’attente post agrément et nous nous projetons sur cette étape du parcours. Nous abordons notamment les premières rencontres, la gestion administrative et la phase d’adaptation et comment préparer au mieux cette dernière. Nous discutons également beaucoup du rôle essentiel de la famille d’accueil et de l’attachement certain de notre futur enfant à celle-ci. Il s’agit en effet d’une personne ressource importante dans la vie de l’enfant.

 

Cette phase d’apparentement est essentielle et nous avons tous bien conscience qu’elle est déterminante pour la relation future que nous allons créer avec notre enfant. La construction des premiers liens et l’attachement les uns aux autres débutent dès cette phase. Il est donc important pour nous de bien l’anticiper, l’appréhender et la préparer. Le « faire cocon » est une étape clé, préparer notre entourage à cela est important afin que cela ne soit pas une surprise au moment venu. Se renseigner en amont sur le protocole d’apparentement et les différentes étapes est important, il ne faut pas hésiter à échanger avec nos psychologues lors des rendez-vous afin de s’y préparer au mieux.

 

Nous nous questionnons également sur les démarches pour d’éventuelles modifications de notices, même si cela n’est pas dans les projets à court terme des couples présents.

Nous parlons rapidement de la future présence d’un ou d’une psychologue pour (re) devenir un groupe de parole, nous avons hâte qu’un nouveau professionnel nous rejoigne même si le groupe est également très heureux de se retrouver et d’échanger pour le moment seulement entre postulants. Nous évoquons ensuite l’intégration d’un nouveau couple dans notre groupe d’échanges, que nous accueillerions avec grand plaisir.

 

Est ensuite abordé l’évaluation des enfants un peu plus grand dans le département et leur statut de pupille. Il nous semble que pour le moment, ce n’est pas encore mis en place pour notre département mais nous allons nous renseigner, notamment lors du pique-nique des adhérents EFA 41 qui aura lieu prochainement.

 

Nous terminons par une rapide découverte du jeu Adop’ créé par l’association de la VDA (Voix des Adopté). Nous jouons peu, car nous sommes bavards et il reste peu de temps. Mais nous ne manquerons pas de le découvrir davantage les prochaines fois !

Ce soir, nous nous sommes un peu plus longuement interrogés sur la carte qui abordait ce sujet : « Pourquoi l’adoption ? ». Nous avons échangé sur les réponses que nous avions pu apporter à notre entourage qui nous questionnait sur notre choix de s’orienter vers l’adoption d’un enfant.

 

Nous terminons cette soirée en fixant la prochaine date de rencontre.

 

Kevin et Natacha

vendredi 6 décembre 2024

Conférence proposée par EFA 45 avec Ludivine Casilli sur le thème « accompagner la scolarité » le samedi 05 octobre 2024

 Nous avons eu la chance d’assister samedi dernier à une conférence en présence de Ludivine Casilli au château de Charbonnière à Saint Jean de Braye.

Le thème de l’accompagnement de notre enfant durant sa scolarité est présent pour tout parent mais également pour nous, futurs parents adoptants.

La conférencière est psychanalyste et a également ouvert une école de danse. Elle a rencontré de nombreuses difficultés dans ses apprentissages durant son enfance et pensait au départ que cela était en lien avec les traumatismes qu’elle avait pu vivre.

Cependant, elle remarque que de nombreuses autres personnes rencontrent également des difficultés lors de leurs apprentissages. Est-ce que toutes ces personnes ont vécu des traumatismes ? Ou bien est-ce possible que cela vienne de notre système scolaire et de nos modes de vie ?

Elle a ensuite effectué une nouvelle formation de psychopédagogue, surtout centrée sur les neuroatypies et l’hypersensibilité.

Nous commençons la conférence avec un exercice : chacun doit faire un dessin et répondre à la consigne donnée par Ludivine : nous constatons que malgré le fait que nous ayons tous eu la même consigne, tous nos dessins sont différents ! En effet, pour appliquer la consigne, nous mobilisons nos connaissances mais aussi notre imaginaire et nos représentations. Il en va de même pour les enfants à l’école.

Nous sommes également inquiets quand on nous donne une consigne, même simple et même à l’âge adulte. Est-ce que l’on va me juger ? Est-ce que je vais avoir une note ?

Nous n’avons pas tous le même langage, il est compliqué de se faire comprendre car nous avons tous vécus des choses que l’on ne verbalise pas et qui font partie de notre histoire. Tout cela dépend de ce que l’on a appris et de qui l’on est.

Ludivine explique ensuite que la structure et le cadre sont des éléments importants pour l’éducation d’un enfant. Il est essentiel de savoir dire non et de poser des limites. Ce cadre va structurer les journées de l’enfant et le rassurer.

La nouvelle génération de parents a souvent peur de dire non. Le cadre ne prive pas l’enfant de liberté. Il est important de poser un cadre de sommeil, de travail, d’amusement et de temps avec les parents. Le rôle du parent est de répéter encore et encore à quoi sert ce cadre.

Être parent est épuisant, c’est vrai ! C’est pourquoi il est également important que le parent ait du temps pour lui afin de « recharger les batteries ».

Les routines du soir et du matin sont également importantes. Il faut aussi faire confiance au temps, dans nos sociétés modernes, nous voulons tout « tout de suite », mais certaines choses prennent du temps et c’est normal.

Ce temps d’adaptation est important comme le sont le vide et l’ennui pour un enfant. C’est indispensable pour son développement, son imaginaire. Or, aujourd’hui, les agendas des enfants sont très chargés. Ils ont certes besoin d’activités, mais ils se concentrent déjà toute la journée à l’école, ils arrivent parfois épuisés aux activités et se démotivent si elles sont trop nombreuses dans la semaine. Nous devrions accorder environs 20% de vide chaque jour, 20% du temps où l’on fait ce qui nous fait plaisir, sans programmer une activité. Ludivine fait à ce moment le comparatif avec l’ikigai au Japon (une forme de raison d’être, de mission de vie). Ce temps ne doit pas être du vide d’ennui mais du temps pour soi, de la créativité et de l’imagination.

En tant qu’adulte, sommes-nous capables de se créer des temps d’ennui ?

Le cerveau humain a besoin de sommeil, d’ennui et d’activités flow. Ces activités sont faites par plaisir, on sait que l’on sera en réussite et on va y prendre plaisir. Tout cela est également valable pour les enfants.

Lorsque le cerveau ou le corps lâche, il est déjà trop tard, il faut s’arrêter avant et se permettre ces temps de repos. Les enfants doivent apprendre qu’il arrive également aux adultes de s’ennuyer, nous en avons tous besoin.

Nous abordons ensuite la question de la performance et du perfectionnisme. L’exigence de soi à soi est acceptable car nous avons tous des valeurs. En revanche, il ne faut pas faire en attendant le regard de l’autre. Il y aura toujours des personnes en désaccord avec ce que l’on fait ou dit, ce type de perfectionnisme nous épuise.

Les enfants d’aujourd’hui sont très perfectionnistes, et toujours vouloir être « mieux » renvoi à une image négative de soi-même. Les parents transposent souvent sur leur enfant ce qu’ils ont eu envie de faire lorsqu’ils étaient jeunes (exemple de la guitare) : Est-ce que vraiment cela va servir à l’enfant si ce n’est pas son chemin de vie ?

C’est la même chose avec les examens et les diplômes.

Il est important de ne pas faire quelque chose pour le regard d’autrui. Il est intéressant d’interroger l’enfant avec des questions ouvertes : Que recherches tu lorsque tu fais ça ? Qu’est-ce que tu y trouves ? Qu’est-ce que cela t’apporte ?

L’enfant doit pouvoir dire non, c’est important mais cela peut être long à apprendre.

Nous commençons à parler de la gestion des émotions à l’école, c’est très bien. En revanche, les adultes ne montrent pas leurs émotions à leurs enfants alors qu’on leur demande à eux de les gérer. Or, l’enfant fonctionne en miroir. Il n’est pas honteux de montrer à son enfant que l’on est triste. Notre rôle est d’exprimer nos émotions aux enfants et de leur présenter notre vulnérabilité. On peut par exemple dire « Je me sens en colère », plutôt que « je suis en colère ». L’émotion ne dure pas. Nous voulons toujours gérer la colère et la tristesse car nous voudrions toujours aller bien. Nous pouvons choisir de l’accueillir, de présenter nos émotions et ainsi, les enfants accepterons les leurs.

Le parent est la figure d’attachement de l’enfant, c’est pour cela qu’il va décharger sa colère à la maison.

Comment aider l’enfant à faire redescendre cette colère ?

Nous ne pouvons pas non plus protéger l’enfant de tout, tout le temps. Il faut accepter de ne pas avoir toujours de solutions à tout et il faut savoir leur dire.

Montrer ses émotions, c’est aussi montrer à l’enfant que nous avons confiance en lui, que nous lâchons prise. C’est aussi parfois préparer l’enfant au fait que la vie n’est pas toujours juste, tout n’a pas toujours de sens et nous n’avons pas de prise sur certaines choses.

Il n’y a pas de boite à outil magique qui fonctionne pour tout, les enfants vont toujours revenir tester les règles et c’est normal.


Merci à l’EFA 45 pour leur invitation à cette conférence très intéressante et conviviale.

Natacha et Kevin

mardi 29 octobre 2024

Groupe d’échanges du jeudi 26 septembre 2024

 

Le groupe se retrouve ce soir après la pause estivale afin de pouvoir échanger sur ces dernières semaines. Nous sommes trois couples ce soir, l’un des couples profite de ses vacances mais nous retrouvera dès la prochaine session du groupe.

 Après quelques échanges à propos de nos vacances d’été, nous abordons les rencontres annuelles avec nos travailleurs sociaux puisque deux des trois couples présents ont eu très récemment ces rendez-vous. C’est l’occasion pour nous d’échanger sur ces rencontres et aussi de rappeler qu’une visite médicale est nécessaire chaque année pour le courrier de maintien de notre projet. L’un des couples nous indique que la rencontre avec les travailleurs sociaux a eu lieu à leur domicile, un moment qui peut permettre de montrer nos lieux de vie et aux psychologues et assistantes sociales de découvrir le futur environnement de l’enfant. Un couple rappelle également qu’il est possible de demander à Mme Maillerie les comptes- rendus après les rendez-vous d’actualisation annuels.

 Nous échangeons également ensuite longuement sur la phase d’apparentement, nous sommes en effet tous dans la phase de l’attente post agrément et nous nous projetons sur cette étape du parcours. Nous abordons notamment les premières rencontres, la gestion administrative et la phase d’adaptation et comment préparer au mieux cette dernière. Nous discutons également beaucoup du rôle essentiel de la famille d’accueil et de l’attachement certain de notre futur enfant à celle-ci. Il s’agit en effet d’une personne ressource importante dans la vie de l’enfant.

 Cette phase d’apparentement est essentielle et nous avons tous bien conscience qu’elle est déterminante pour la relation future que nous allons créer avec notre enfant. La construction des premiers liens et l’attachement les uns aux autres débutent dès cette phase. Il est donc important pour nous de bien l’anticiper, l’appréhender et la préparer. Le « faire cocon » est une étape clé, préparer notre entourage à cela est important afin que cela ne soit pas une surprise au moment venu. Se renseigner en amont sur le protocole d’apparentement et les différentes étapes est important, il ne faut pas hésiter à échanger avec nos psychologues lors des rendez-vous afin de s’y préparer au mieux.

 Nous nous questionnons également sur les démarches pour d’éventuelles modifications de notices, même si cela n’est pas dans les projets à court terme des couples présents.

Nous parlons rapidement de la future présence d’un ou d’une psychologue pour (re) devenir un groupe de parole, nous avons hâte qu’un nouveau professionnel nous rejoigne même si le groupe est également très heureux de se retrouver et d’échanger pour le moment seulement entre postulants. Nous évoquons ensuite l’intégration d’un nouveau couple dans notre groupe d’échanges, que nous accueillerions avec grand plaisir.

 Est ensuite abordé l’évaluation des enfants un peu plus grand dans le département et leur statut de pupille. Il nous semble que pour le moment, ce n’est pas encore mis en place pour notre département mais nous allons nous renseigner, notamment lors du pique-nique des adhérents EFA 41 qui aura lieu prochainement.

 Nous terminons par une rapide découverte du jeu Adop’ créé par l’association de la VDA (Voix des Adopté). Nous jouons peu, car nous sommes bavards et il reste peu de temps. Mais nous ne manquerons pas de le découvrir davantage les prochaines fois !

Ce soir, nous nous sommes un peu plus longuement interrogés sur la carte qui abordait ce sujet : « Pourquoi l’adoption ? ». Nous avons échangé sur les réponses que nous avions pu apporter à notre entourage qui nous questionnait sur notre choix de s’orienter vers l’adoption d’un enfant.

 Nous terminons cette soirée en fixant la prochaine date de rencontre en décembre à l'UDAF41 à Blois

 Kevin et Natacha

jeudi 11 juillet 2024

Adoption et Scolarité

 Soirée EFA45  « Adoption et scolarité » Vendredi 14 juin 2024

Nous avons eu la chance d’être conviés en juin à une soirée organisée par l’EFA 45 sur le thème de l’adoption et de la scolarité. Thème qui nous intéressait beaucoup car la scolarité fera nécessairement partie de la vie de notre futur enfant adopté.

Deux membres du conseil d’administration d’EF45 animaient la soirée, elles étaient toutes les deux mamans adoptives.

Tout au long de la soirée, elles se sont appuyées sur deux principaux supports : 

- Guide à l’attention des enseignants (réalisé par l’EFA) : ce guide peut servir d’outil et peut être proposé à l’enseignant de notre enfant pour lui parler de ce qu’est l’adoption et des particularités des enfants adoptés

- Les fiches sur la scolarité EFA (différentes fiches réalisées également par l’EFA qui servent de ressources pour la scolarité des enfants adoptés). 

Nous commençons la soirée par un tour de table et nous notons rapidement tous que la question de la scolarité est essentielle, nous nous sommes tous déjà questionnés sur la scolarité de notre futur enfant, nous notons même que nous partons parfois avec certains à priori dont nous discuterons au cours de la soirée. 

Pendant le tour de table, chaque postulant évoque les questions qu’il se pose autour de la scolarité afin de pouvoir y revenir au cours de la soirée, ainsi que ce que nous attendons de ce moment d’échange. 

Les questions qui reviennent le plus sont les suivantes : 

- Qu’attendons-nous de l’école en tant que parent ou futur parent ?

- L’adoption doit-elle être évoquée avec le corps enseignant ? 

Évidemment, l’objectif est de nourrir nos réflexions, de partager nos points de vue, ce qui permettra éventuellement d’avancer dans nos questionnements. Les réponses ne sont pas forcément universelles, l’important est la réflexion du couple et le travail qui sera fait en amont à ce propos. 

L’enfant est capable de comprendre beaucoup de choses en lien avec son histoire, il est important de les lui expliquer mais sa capacité à les comprendre va également dépendre de son âge. Il peut parfois entendre ce qui lui est dit mais ne pas encore les comprendre. L’enfant peut alors demander une reformulation ou une réexplication pour entendre les choses différemment. 

Lorsque l’éventuelle discussion avec l’école arrive, il faut être prêt à peut-être recevoir des questions inadaptées. Les enseignants sont en effet peu/pas formés à la parentalité adoptive et peuvent parfois émettre des confusions. Le guide EFA peut à ce moment-là être utilisé comme ressource afin d’éviter les amalgames. 

Il permettra ensuite à l’enseignant d’être vigilant (par exemple s’il note un changement dans le comportement de l’enfant).

Nous évoquons ensuite la question de l’arbre généalogique. Elle peut en effet intervenir au cours de la scolarité de son enfant et il est important que les parents réfléchissent aux réponses qu’ils apporteront à leur enfant le jour J si des questions surgissent. Nous notons que le mari et la femme (par exemple) apparaissent bien dans le même arbre généalogique alors qu’ils n’ont pas de lien de sang ? Il peut être déconstruit, adapté à l’histoire de chacun. Il peut aussi y avoir une place pour la famille biologique de l’enfant d’un côté de l’arbre si cela est son souhait. Enfin, l’enfant peut construire son arbre en partant de lui-même et non de ses ancêtres. 

Nous terminerons sur l’arbre généalogique avec la jolie image utilisée par l’une des participantes qui a plusieurs adoptions dans son arbre généalogique : « Mon arbre généalogique existe, on lui a simplement ajouté quelques greffes ».

La question de l’adoption visible se pose également, une adoption visible sera plus souvent évoquée avec davantage de personnes et les questionnements seront également plus nombreux, à l’école ainsi que dans la vie quotidienne. 

Avec la question de l’adoption visible se pose également la question du racisme ordinaire. Comment aider son enfant s’il est victime de racisme à l’école ?

Il est important de ne pas le banaliser, un enfant au clair avec son histoire sera plus armé pour répondre aux questions qu’il rencontrera.

Là encore, le rôle du parent adoptif sera d’accompagner son enfant, de le soutenir et de l’aider à solutionner ces éventuelles problématiques. 

Nous abordons ensuite brièvement la question des papiers d’identité demandés à l’école. Si l’adoption a eu lieu lorsque l’enfant était nourrisson, normalement il aura déjà ses papiers avec son identité lors de l’entrée en maternelle, les livrets de famille et carnets de santé sont demandés. Si l’enfant est arrivé plus tardivement, il est probable que le jugement n’ait pas encore eu lieu au début de sa scolarité avec sa famille adoptive. Dans tous les cas, l’enfant garde son identité de naissance jusqu’au jugement (soit environ 1 an ½ après l’adoption, ce délai peut varier). 

La soirée se poursuit et nous évoquons une question revenue fréquemment au début du tour de table : Qu’en est t-il de la scolarité des enfants adoptés ? Les difficultés scolaires sont-elles plus fréquentes ?

Selon une enquête de l’EFA datant de 2015, 53% des élèves adoptés obtiennent leur bac et détiennent une scolarité ordinaire. La réussite est inhérente aux capacités de l’enfant et dépend de multiples facteurs. En revanche, il est vrai que la disponibilité pour les apprentissages est un facteur directement un lien avec la réussite scolaire. Il est en effet possible que les enfants adoptés rencontrent davantage de difficultés du fait de leur éventuelle insécurité, trouble de l’attachement et selon les ruptures qu’il a pu vivre. L’enfant adopté a souvent une faible estime de lui-même, mais ne le montre pas toujours, cela peut jouer sur sa réussite à l’école. 

Tout cela est donc propre à chacun et là encore, l’accompagnement des parents est primordial. L’important est plutôt de se poser les bonnes questions, certes nous souhaitons le meilleur pour notre enfant mais l’objectif n’est pas avant tout son bonheur dans la vie ? Il est important de moduler ses attentes vis-à-vis de l’enfant (et encore davantage avec un enfant adopté). 

Il est indispensable que l’enfant saisisse bien que l’échec (scolaire ou non) n’entre pas en lien avec un risque d’abandon. 

Il est également possible que l’enfant adopté présente à un moment de sa vie une phobie scolaire. Il s’agit d’une expression visible du manque de confiance envers l’adulte, un rejet. Un accompagnement par des professionnels sera alors indispensable pour aider son enfant. 

Il est important que les futurs parents adoptifs anticipent et s’adaptent aux éventuelles difficultés scolaires de leur enfant. Des études montrent que cela peut être plus compliqué chez des personnes ayant faits des études supérieures. Il est alors essentiel de se questionner, se préparer, de l’écouter, de parfois accepter l’aide de professionnels si cela est nécessaire afin d’accompagner au mieux son enfant dans sa scolarité. 

Notons tout de même que l’enfant peut également ne rencontrer aucune difficulté particulière au cours de sa scolarité !

L’enfant adopté a besoin de beaucoup de repères, il est important lors de ces premiers jours d’école (mais cela peut être valable pour un voyage aussi par exemple) de bien expliquer à l’enfant que l’on va revenir le chercher, que nous serons là à sa sortie de l’école. Ceci peut aussi être matérialisé pour rassurer l’enfant victime d’inquiétudes. 

Nous rappelons ensuite que s’il est essentiel de se projeter, il ne faut pas anticiper les questions de l’enfant. C’est à lui de nous emmener là où il veut dans ses questionnements plutôt qu’à nous de le devancer. 

Il est important également de reformuler les éventuelles indélicatesses d’autrui devant son enfant (cela peut être fait à postériori mais cela doit être clair pour l’enfant). 

Nous terminons la soirée par des propositions de thèmes pour les soirées suivantes. 

Nous remercions l’EFA45 pour leur chaleureux accueil !

Natacha et Kevin 


dimanche 9 juin 2024

Groupe d'échanges du jeudi 30 mai 2024

Le nouveau groupe se réunit pour la 1ere fois après le départ de la psychologue. Nous sommes désormais quatre couples, tous agréés et nous nous retrouvons toujours dans la salle de l’UDAF à Blois. Lors du dernier groupe de parole, le 11 avril 2024, il avait été décidé, en présence du bureau de l’EFA de poursuivre le groupe sous la forme d’un groupe d’échanges en attendant de trouver une nouvelle psychologue.

Nous commençons par résumer cela aux nouveaux couples qui nous retrouvent ce soir. Nous préférons pour cette première soirée ne pas s’enfermer dans un thème précis mais plutôt de se donner des nouvelles, revenir sur nos parcours et sur nos dernières démarches. Enfin, nous échangeons sur nos ressentis du moment. 

Après un rapide tour de table, en effet les membres se connaissent déjà tous, nous vérifions que tout le monde a bien reçu le mail de rappel pour la soirée de ce soir. Nous aborderons différentes thématiques au cours de la soirée, au rythme des besoins et des envies de chaque couple.

Nous abordons dans un premier temps les démarches à faire pour les 1 an d’agrément, en effet plusieurs couples vont bientôt rencontrer les professionnels de l’ASE pour l’anniversaire de leur agrément (1 an ou plus) et nous sommes revenus ensemble sur les démarches nécessaires : 

- Écrire un courrier afin de préciser les démarches effectuées durant l’année qui s’est écoulée

- Rencontrer notre médecin de famille pour obtenir un certificat médical (même si un couple signale que la demande de ce certificat n’a pas été faite pour eux à ce jour) 

- Éventuellement réfléchir à la modification de notre notice (même si celle-ci peut être modifiée à n’importe quel moment). 

Le groupe est ravi de pouvoir échanger en petit groupe, nous sommes plus à l’aise et dans un climat de confiance pour discuter et échanger sur nos parcours. Nous traversons certaines étapes similaires lors de cette phase d’attente. 

Nous discutons ensuite un moment sur l’ouvrage de « la normalité adoptive » de Johanne Lemieux que nous étudions tous. Le groupe remarque qu’il s’agit également d’un outil que nous pourrons également utiliser lorsque nous serons apparentés. 

Certains couples recommandent également le livre « parents par adoption » Blandine HAMON, qui est également très bien fait et utile pour notre préparation à la parentalité adoptive. L’un des couples recommande également la lecture de l’ouvrage « Les 1000 premiers jours de vie », conseillé par l’assistante sociale qui les suit. 

Pour terminer sur les ressources littéraires, nous abordons la revue « accueil » de l’EFA, à laquelle nous sommes également tous abonnés. Nous l’utilisons tous plutôt comme des guides ou bien, nous nous référons aux articles spécifiquement lorsque nous avons un questionnement ou besoin d’une information précise. Il nous sera également certainement très utile après nos apparentements.

Nous passons ensuite à un thème bien différent et abordons l’importance de parler de notre projet à nos familles, plus ou moins élargies. Nous parlons ensuite de la place de l’école et de comment aborder l’adoption de notre enfant avec ses futurs enseignants. Nous imaginons comment aborder au mieux avec l’école cette particularité que rencontrera notre famille.

Nous imaginons également comment aborder au mieux le sujet avec notre enfant lorsqu’il étudiera à l’école des thématiques comme l’arbre généalogique ou bien la question de la génétique. Proposer à son enfant des outils qui le rattachent à son histoire comme par exemple un journal de vie qui serait là depuis le début de l’apparentement, peut être une bonne idée. 

Dans tous les cas, anticiper les réponses aux questions que l’on apportera à notre enfant à ce type de moment de vie nous semble être une bonne idée. En revanche, c’est l’enfant qui amènera de lui-même ces questions, s’il en ressent le besoin.

Nous abordons ensuite le sentiment parfois ambivalent lors de cette attente et l’importance de rester acteur de notre projet en participant à diverses rencontres par exemple. 

Nous terminons la soirée autour du lien et de l’attachement que nous allons créer avec l’enfant et sur l’importance de la phase d’apparentement et de ce moment privilégié à trois. 

Nous abordons également la famille élargie et l’annonce à l’employeur.

La séance a duré 2h sans en avoir l'impression, c’était très agréable d’échanger tous ensemble !

Pour terminer, nous fixons la date du jeudi 26 septembre 2024 à 20h30 également pour la prochaine rencontre. Nous préférons rester sur des échanges libres plutôt que de partir sur un thème précis. Nous serions par contre enthousiastes à l’idée de tester ensemble le jeu a’dop, jeu créé par la Voix des Adoptés, lors de l’un de nos futurs échanges.

Kevin et Natacha 

 



jeudi 6 juin 2024

AG JRD

 Le 1er et 2 juin, le président Sébastien BOUCHERON et le secrétaire Christophe MARION se sont rendus à l’Assemblée Générale de la fédération d’Enfance et Famille d’Adoption, ainsi qu’à la Journée des Représentants Départementaux. L’EFA69 a reçu toute la délégation à Lyon.

Anne ROYAL la présidente de la fédération nous a exposé le rapport moral 2023, avec les grands axes 2023 qui sont

1. Adoption

2. Enfance délaissé

3. Consolidation du mouvement

Ces axes ont modelé les actions de la fédération, aussi bien dans les commissions (CNA, CNAOP …) où EFA siège que dans les propositions de conférences et d’informations vers les AD.

Nous avons été informés qu’EFA organisme de formation a obtenu la certification QUALIOPI.

Puis nous sommes passé au rapport financier qui présente un déficit. Les présidents ont voté une augmentation de la quotepart fédérale sur les adhésions. En 2025 les AD devrons reverser 24€ pour chaque adhésion au lieu des 22€ aujourd’hui. L’abonnement à la revue accueil reste à 20€.

La Journée des Représentants Départementaux a commencé par le vote des nouveaux grands axes pour les années à venir. Ces axes avaient fait l’objet d’un travail dans les bureaux de chaque AD puis le débat avait été porté au niveau régionale et nationale.

Les nouveaux axes sont :

AXE 1 Sensibiliser à l’adoption des enfants grands et/ou porteurs de handicap et     l’accompagner.

AXE 2 Œuvrer pour que chaque enfant confié à l’ASE ait un statut correspondant à sa situation/ œuvrer pour que chaque pupille de l’état ait un projet de vie adapté et durable.

AXE 3 Faire connaitre les différentes modalités permettant l’accueil des projets de vie (tiers durable et bénévole, parrainage) / Ouvrir EFA aux personnes qui s’engagent auprès de ces enfants, en élargissant la base de l’association.

Puis nous avons constitué des groupes de travail pour chacun des axes. Chaque groupe a dû identifier les actions à mener dans les départements et vers les adhérents, ainsi que les besoins des AD. La synthèse de tout le travail accompli nous sera transmise ultérieurement, mais on peut déjà en conclure que les administrateurs demandent à la fédération des supports et formations sur les 3 axes.

Anne ROYAL nous a décrypté le nouveau décret pour le conseil de famille des pupille de l’état, qui modifie son fonctionnement et oblige une formation de tous ces membres. Il modifie aussi la durée des mandats.

ERF (Enfant en Recherche de Famille) nous a divulgué en exclusivité son nouveau blog ZEBULON. Erf.adoptionefa.org

Le site internet de la fédération a déjà été rénové, le site privé réservé aux administrateurs le sera à l’automne.

Tout au long de ces deux jours nous avons pu échanger avec les administrateurs fédéraux, cela nous a permis de récolter des informations précieuses qui nous servirons à l’avenir. Nous avons aussi établi des contacts qu’il nous appartiendra de consolider pour une mutualisation des connaissances et voir des actions conjointes.


dimanche 26 mai 2024

L'adoption visible

 Soirée EFA45  Vendredi 24 mai 2024

Nous avons eu la chance vendredi dernier de participer à une soirée organisée par l’EFA45 sur le thème « l’adoption visible ». Elle est la première d’une série de deux soirées, la prochaine aura pour sujet « la scolarité et l’adoption ». Ces deux soirées sont animées par deux membres du conseil d’administration d’EFA45. L’objectif de cette soirée était d’échanger ensemble autour de l’adoption visible : nos questions, nos craintes et c’était également l’occasion de discuter avec les autres couples de nos notices et notamment de la question de l’ouverture à l’adoption visible.

Deux papas adoptifs, membres du CA, directement concernés par l’adoption visible animaient la soirée.  Ils ont tous les deux adopté un enfant pupille, né dans le Loiret mais avec une couleur de peau différente de la leur.  Après un rapide tour de table, ils ont commencé par nous présenter leur histoire et celle de leur famille. En tant que futurs parents adoptants, nous imaginons la couleur de peau avec le prisme de l’adoption, mais c’est une spécificité que l’on rencontre également dans les familles recomposées par exemple.  Nous commençons par aborder l’importance de bien préciser son projet dans sa notice, il est important de rester fidèle à sa ligne directrice mais la notice peut évoluer, comme notre projet car il vit ! Il évolue avec la réflexion de notre projet. 

Comment aborder les questions parfois indiscrètes des inconnus ?

Il faut être conscient que l’adoption visible va parfois générer ce type de questions (d’où vient-il ? Quelles sont ses origines ?). Il est possible de dire à ces personnes qu’il s’agit d’une adoption mais aussi de répondre avec humour et au second degré, par exemple : mon enfant est né à Blois, il est Français et retourner la question à notre interlocuteur. Se rapporter au lieu de naissance est important. Il s’agit parfois d’une simple curiosité maladroite. Il peut y avoir aussi des questions d’autres enfants ou des réflexions qui peuvent parfois être maladroites. Si cela est possible, il est intéressant de discuter avec ces enfants en leur expliquant avec des mots simples ce qu’est l’adoption. Les paroles des camarades de classe sont parfois le miroir de celles des parents. 

L’enfant n’a pas de suite conscience de la différence de sa couleur de peau. Lorsque d’éventuelles questions arrivent du type : pourquoi je n’ai pas la même couleur de peau que toi ?  Il est important de ne pas mentir à l’enfant mais par exemple de lui répondre : tu étais dans le ventre d’une dame qui avait également la peau foncée. Souvent, l’enfant se satisfait de réponses simples et directes. Il ne faut pas aller plus loin dans les explications si l’enfant ne cherche pas lui-même à aller plus loin. Il est important que son adoption (visible ou non) soit une évidence, qu’elle fasse partie de son histoire et de sa vie depuis le début, et qu’elle ne soit pas un tabou. Pour ce qui est de la non-ressemblance avec ses parents adoptifs, il est possible de répondre à l’enfant qu’il n’y a certes pas de ressemblance physique mais un mimétisme qui se met en place, visible ou non (les réflexes, les routines, la démarche, les mimiques …). Les ressemblances se trouvent dans le savoir être et pas seulement dans le physique. 

Comment aborder la question de la recherche des origines ?

Il est important d’anticiper les réponses mais pas les questions. Si on ne sait pas répondre à l’enfant, il est possible de tout simplement lui dire qu’on ne sait pas. Nous abordons ensuite les différents objets et outils dont l’enfant adopté peut disposer afin de le lier à son histoire. Cela peut être par exemple un livre sur sa semaine d’apparentement, ou bien des photos. Il est également possible de fêter son anniversaire d’adoption en plus de son anniversaire. Ces éléments vont aider l’enfant à construire son histoire. Il est important de construire avec l’enfant des routines rassurantes. Lors de ses questions, l’enfant doit recevoir des deux parents des réponses en accord, non contradictoires.  Attention à notre vigilance vis-à-vis des propos évoqués devant l’enfant, ne pas leur mentir est essentiel. 

Ensuite, nous discutons de l’attachement et rappelons que celui-ci n’est pas instantané, et ceci dans les deux sens. Un enfant adopté a besoin d’une présence parentale renforcée, surtout à son arrivée dans le foyer. Nous discutons alors longuement de l’importance d’anticiper la présence des parents auprès de l’enfant en amont. Elle est indispensable pour construire ensemble cet attachement. Il est important également d’anticiper concrètement cette absence auprès de notre employeur. Un enfant plus grand aura déjà une histoire et donc besoin d’encore davantage de temps. 

Nous terminons la soirée par un partage de nos films préférés sur le thème de l’adoption : Pupille, Il a déjà tes yeux, Lion, C’est toi que j’attendais.

Les membres du CA attirent notre attention sur l’importance de bien vérifier les sources lorsque l’on se documente et de ne pas hésiter à consulter les recommandation EFA (sur le site ou dans les revues accueil par exemple). 

Nous remercions l’EFA45 pour leur invitation et l’EFA41 pour le partage de cette soirée à leurs adhérents. 

Natacha et Kévin